~ Chapitre 2 ~

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Fleur

Je reste figée, totalement sous le choc. Le psychopathe est probablement mon futur patron...

 Mais une autre peur prend vite le dessus, celle de ne pas avoir de travail...

- Bonjour, oui, mais c'est terminé, annonca-t-il d'un ton sec et froid.

Cette seule phrase prononcée par un inconnu me fait l'effet d'une claque, d'un coup mon corps se remplit de tremblements que je ne peux contrôler d'avantage. 

Pour tenter de contenir la vague d'angoisse qui monte en moi, je mords discrètement l'intérieur de ma joue, mes dents marquant la chair avec une intensité que je n'essaie même plus de contrôler. Un goût métallique s'installe aussitôt, se diffusant sur ma langue, une saveur que je ne connais que trop bien. Ce goût, familier lors de mes moments d'angoisse, ou quand le stress devient insupportable. Ce goût qui me calme de manière inexplicable, résonant comme un remède instantané. Ce goût qui teinte ma bouche d'un rouge vif, un goût auquel je suis addicte depuis le jour où j'y ai goûté : le goût du sang, le goût de mon propre sang...

- Non, non, s'il vous plaît, je vous en supplie. Ça ne prendra que quelques minutes, laissez-moi passer l'entretien, le suppliai-je.

L'homme réfléchit un instant, puis me demande quel est mon nom. Je lui réponds : Fleur Diaz. Il me fixe un moment, comme s'il me connaissait et que j'en étais incapable.

- D'accord, Fleur, commencez par me dire quels sont vos talents.

- Je ne comprends pas quel est le rapport avec la restauration...

- En fait, je vais vous expliquer un truc : c'est soit ça, soit vous dégagez. Je n'ai pas de temps à perdre avec une gamine, déclara-t-il d'un ton tout aussi froid et sec.

- Excusez-moi... Alors, euh, je suis assez agile et souple, vu que j'ai pratiqué la gymnastique de mes 3 ans à mes 16 ans...

J'ai dû arrêter, à contre cœur, lorsque j'ai commencé à travailler, faute de temps. Cela m'a brisée le cœur ; c'était mon père qui m'avait encouragée à m'y mettre. Après son départ, la gymnastique était devenue pour moi un moyen de m'accrocher aux quelques souvenirs qu'il me restait de lui, je passais des heures à la salle, jour et nuit, pendant des mois. C'était la seule chose qui me reliait encore à lui...

- Montrez-moi, m'incita-t-il d'un signe de tête.

Je commence par faire une roue, puis un triple salto arrière, atterrissant en grand écart. Je me relève, fière de moi. Je n'ai absolument rien perdu de mes cours de gymnastique. Papa serait fier de moi...

- Mouais, bon, passons. Je vais vous mettre en situation, et vous allez me répondre sincèrement à ce que vous feriez, dit-il en me fixant de ses yeux bleus qui me glacent le sang à chaque regard qui me lance.

- D'accord... affirmai-je, peu convaincue.

- Un client sort une arme et la pointe sur une petite fille. Que faites-vous ? me demanda-t-il, impatient.

- Je reste calme et j'appelle la police, mentis-je.

Après tout, si je dis la vérité, je ne serai pas prise. Il est parfois nécessaire de déformer la vérité pour avancer dans la vie.

- J'ai dit de répondre sincèrement ! m'agressa-t-il impatient en frappant la table en face de lui avec ses poings.

- Oh, euh, excusez-moi...

Il lit dans les pensées, ce psychopathe ou quoi ?

- Je lance un couteau dans sa main, ce qui va le forcer à faire tomber son arme, puis je le mets hors d'état de nuire, en gros, je l'assomme enfin j'attends la police, en faisant bien attention à évacuer toutes les personnes présentes dans le restaurant évidemment...

Black MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant