24. Peur de ce que cela pourrait signifier

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Friends - RyeSwirlyBread

Point de vue Gabriel...

Assis à mon bureau, je déprime.

Les papiers devant moi semblent n'avoir aucun sens, les mots se mélangent et je suis incapable de me concentrer. Tout ce que je peux faire, c'est me demander pourquoi je n'arrive pas à retourner vers Jordan. Est-ce que nous ne sommes pas faits pour être ensemble ? Est-ce que tout ce que nous avons vécu n'était qu'une illusion ?

Je soupire, ma tête entre mes mains, essayant de chasser ces pensées. Mais elles persistent, me rongeant de l'intérieur. C'est alors que la porte de mon bureau s'ouvre brusquement, et je sursaute, levant les yeux pour voir Jordan entrer précipitamment.

- Qu'est-ce que tu fais là ? demandé-je, surpris par son intrusion soudaine.

Jordan me fixe intensément, son visage marqué par une détermination farouche, ses yeux sont rouges.

- S'il te plaît, Gabriel, arrêtons de faire semblant.

Je me lève de ma chaise, déconcerté.

- Faire semblant de quoi ?

Il pointe un doigt vers moi, puis vers lui.

- Nous deux. Arrêtons de faire semblant que nous ne ressentons rien l'un pour l'autre, ça me tue, Gabriel.

Il s'avance, et mon cœur bat plus vite.

- Je n'ai jamais fait semblant de ressentir quoi que ce soit pour toi, dis-je, la voix tremblante.

Jordan s'arrête juste devant moi, ses yeux remplis de douleur et de désir.

- Je n'en peux plus d'être aussi loin de toi, Gabriel.

Une tension palpable s'installe entre nous, et je sens mon souffle devenir plus rapide.

- Comment as-tu fait pour entrer ici ?

Il sourit faiblement.

- Je commence à être habitué à me faufiler partout. Mais honnêtement, j'aurais préféré m'habituer à tes lèvres.

Et avant que je ne puisse réagir, il s'approche encore plus et m'embrasse soudainement.

Le baiser est chargé de tristesse, d'acharnement, de haine, mais surtout d'amour. Je sens toute sa détresse, toute sa passion dans ce simple contact, et je ne peux m'empêcher de répondre, mes bras se refermant autour de lui.

Une larme glisse sur son visage.

Les secondes s'étirent, chaque moment plus intense que le précédent. Lorsqu'il se recule enfin, nous sommes tous les deux à bout de souffle.

- Pourquoi, Jordan ? Pourquoi maintenant ? demandé-je, essayant de comprendre.

Il me regarde avec une intensité dévorante.

- Parce que je t'aime, Gabriel. Et je ne peux plus supporter cette distance entre nous. Chaque jour loin de toi est une torture.

Mon cœur se serre.

- Je t'aime aussi, mais tout est tellement compliqué. Valérie, les lettres, tout ce qui s'est passé...

- Je sais, murmure-t-il. Mais rien de tout cela ne compte plus. Ce qui compte, c'est nous, ici et maintenant.

Je ferme les yeux, essayant de trouver le courage de répondre.

- Tu ne comprends pas à quel point c'est difficile pour moi. Chaque fois que je te vois, tous ces souvenirs refont surface.

Jordan pose une main sur ma joue, son toucher doux et réconfortant.

- Je sais que c'est difficile, Gabriel. Mais nous devons essayer. Pour nous, pour ce que nous avons toujours ressenti. S'il te plait, je ne veux pax te perdre.

Je hoche la tête, les larmes menaçant de couler.

- J'ai peur, Jordan. Peur de ce que cela pourrait signifier pour nous deux.

- Moi aussi, admet-il. Mais je suis prêt à affronter cette peur, si cela signifie que nous pouvons être ensemble.

La sincérité dans sa voix me touche profondément, et je sens une lueur d'espoir naître en moi.

- Alors essayons, dis-je enfin, pas sur de moi. Essayons de trouver un moyen de faire fonctionner tout cela.

Un sourire sincère éclaire son visage, et il m'embrasse à nouveau, cette fois plus doucement, plus tendrement. Nous restons ainsi, enlacés, savourant ce moment de paix retrouvée.

Alors que nous nous détachons, la porte s'ouvre brusquement, et un de mes collaborateurs entre, l'air embarrassé.

- Excusez-moi, Monsieur, mais nous avons une réunion qui commence dans cinq minutes.

Jordan se recule, me laissant reprendre contenance.

- Je devrais y aller, murmure-t-il.

- Non, attends, dis-je en me tournant vers mon collaborateur. Dites-leur de commencer sans moi. J'ai quelque chose d'important à régler.

Le collaborateur acquiesce, refermant la porte derrière lui. Je me tourne à nouveau vers Jordan.

- Nous devons parler. De tout ça. Des lettres, de Valérie, de nous.

Il hoche la tête.

- Je suis prêt à tout te dire, Gabriel. Je veux que tu saches tout.

Nous nous asseyons sur le canapé de mon bureau, et pendant les heures qui suivent, nous parlons de tout. Des lettres que je n'ai jamais reçues, de la trahison de Valérie, de nos sentiments, de nos peurs. Chaque mot, chaque confession nous rapproche un peu plus.

À la fin de la conversation, je me sens enfin libéré d'un poids immense. Jordan et moi avons encore un long chemin à parcourir, mais pour la première fois depuis longtemps, je sens que nous avons une chance. Une chance de reconstruire ce que nous avons perdu, de trouver un avenir ensemble.

Alors que le soleil se lève, je prends sa main dans la mienne.

- Promets-moi que nous ferons tout pour que ça marche.

Il serre ma main avec force.

- Je ne te le promets pas, Gabriel. Je te l'assure.

Et pour la première fois depuis longtemps, je crois en ses mots. Nous avons traversé tant d'épreuves, mais nous sommes encore là, ensemble. Et cela me donne l'espoir que, malgré tout, nous trouverons notre bonheur.

POLITIQUEMENT INCERTAIN T.3 (ATTAL X BARDELLA)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant