Point de vue : Jordan BardellaDurant la même soirée.
Le jeune politicien était tranquillement assis chez lui, en train de lire, sur son canapé en cuir noir, qui s'accordait à merveille avec le reste de son appartement, dans les tons noirs et blancs. Il savourait cette fin de journée parfaite. Le fait que le président se soit enfin décidé à dissoudre l'Assemblée nationale deux semaines plus tôt, comme il l'avait suggéré plusieurs mois auparavant, l'enchantait. Il allait enfin pouvoir accéder à une position plus importante. Enfin, c'était uniquement si les Français lui faisaient de nouveau confiance. Bien que les élections européennes lui aient prouvé que ceux-ci le lui avaient accordée, il devait maintenant les charmer de nouveau. Face à Attal, c'était chose aisée ; il avait beau être apprécié des jeunes, Jordan savait qu'il était le favori de ceux-ci, proche d'eux grâce à TikTok.
Il se dit que le débat de mardi serait un jeu d'enfant. Sa technique habituelle était redoutable, bien que peu fair-play, mais au moins elle était efficace, et c'est tout ce qui compte. Il se releva de son canapé en s'étirant. La fatigue arrivait doucement, prête à l'emporter dans les limbes oniriques. Il regarda sa montre.
22h00
C'était encore trop tôt. Il avait déjà fini son travail du jour, et habituellement il finissait plus tard, il n'était aucunement fatigué. Il réfléchit quelques secondes avant de trouver quelque chose qui allait l'occuper. Regarder les anciens débats d'Attal et Bompard, afin de pouvoir préparer quelques punchlines croustillantes, qu'il pourrait remixer et publier sur TikTok.
Il se dirigea vers sa chambre, s'installa à son bureau sombre et alluma son ordinateur, puis commença à regarder un débat. Ennuyeux, certes, mais utile. Attal l'agaçait au plus haut point, renforçant sa hâte de lui faire mordre la poussière, de l'humilier devant toute la France !
Ce n'est finalement que deux heures plus tard, et sans avoir le même problème que Gabriel, qu'il alla se coucher, serein. Il connaissait ses adversaires par cœur. Il se laissa emporter par le sommeil quelques minutes après, s'abandonnant aux rêves.
Lundi 24 juin 6h47
Jordan émergea doucement de son sommeil. Il ne comptait pas se lever tout de suite ; il prit juste le temps de récupérer son téléphone, afin de se remémorer le planning du jour.
Mmmh... seulement une réunion avec son cabinet, sûrement afin de préparer le débat... À 11h00, qui plus est...
Il avait largement le temps de se prélasser un peu plus dans son lit. Il commençait à fermer les yeux quand il entendit qu'on toquait à la porte, avant que celle-ci ne s'ouvre, lui laissant entendre les bruits singuliers de talons contre son parquet. Le bruit se rapprochait davantage de sa chambre. Il soupira, sachant pertinemment qui venait le déranger aussi tôt le matin.
— Jordan !
La voix perçante de Marine Le Pen suffit à le réveiller complètement et à le forcer à se redresser et s'asseoir droit comme un i sur son lit, cachant tout de même son torse grâce aux draps. Elle fit irruption dans la pièce, avec une bonne humeur à la limite de l'agacement. Comment était-ce possible d'être aussi joyeuse aussi tôt le matin ?
— J'espère que tu as fini tous les dossiers que je t'avais confiés ? La voix calme, mais transpirante d'une bonne humeur matinale, de Marine résonnait dans l'appartement comme un écho.
— Ouiiii... maugréa le jeune homme, légèrement agacé d'avoir été dérangé pour des broutilles.
— Bien, tu es prêt pour le débat de demain soir ? Tu n'es peut-être pas face à des adversaires aussi doués que toi. Mais méfie-toi, ils pourraient chercher la petite bête pour te déstabiliser.
Il savait que la blonde lui disait ça par inquiétude, mais ça l'énervait un peu qu'elle le prenne pour un enfant, ce qu'il n'était plus depuis longtemps. Il feignit un petit sourire chaleureux.
— Je suis plus que prêt, Attal et Bompard vont se faire laminer. Son sourire chaleureux se transforma en un sourire diabolique. J'ai étudié tous leurs anciens débats, et j'ai préparé quelques punchlines...
Le Pen sourit, satisfaite que son poulain soit autant assidu pour son débat.
— Eh bien, quelle assiduité ! Elle s'assit confortablement sur la chaise, à proximité du bureau de Jordan, avant de poursuivre, son sourires s'était effacé, adoptant un ton plus sérieux. Tu sais, je ne suis pas venue aussi tôt pour parler de la pluie et du beau temps... J'aimerais comprendre pourquoi tu t'es séparé de Nolwenn. Tu sais qu'elle était vraiment très amoureuse de toi.
Jordan grimaça, mis face au fait accompli. Il s'était séparé d'elle il y a plusieurs mois, car il ne ressentait plus d'attirance à son égard. Il n'aurait pas pensé que son ex soit allée se plaindre auprès de sa tante !
— Euhm... eh bien... comment dire...
Son assurance habituelle avait disparu, remplacée par des bafouillements, comparables à ceux d'un enfant tentant de justifier une bêtise.
— Je voulais me concentrer essentiellement sur les élections européennes, et regarde ce que ça a donné...
Son mensonge lui paraissait crédible, et il espérait que Marine ne creuse pas plus. Il était encore trop fatigué pour s'enfoncer davantage dans son mensonge. Après tout, son intimité ne concernait en rien Le Pen.
— Mmmh, je vois.
Marine ne semblait pas convaincue ; sa voix était teintée de doute, indiquant à Jordan que la discussion n'était que remise à plus tard.
— Je vais aller déjeuner dans le restaurant plus loin dans la rue, tu viens ?
— Bien sûr !
Jordan n'hésita pas une seule seconde, non pas pour la compagnie de sa mentor, mais plutôt pour la nourriture de bonne qualité. Marine, satisfaite, quitta la pièce, offrant le loisir à Bardella de se préparer. Il opta pour une tenue décontractée, conservant son costume bleu marine pour jeudi soir. Une fois complètement habillé, il rejoignit Marine, et ils partirent en direction du restaurant.
Une belle journée en perspective.
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J'espère que ce chapitre vous a plu, j'aimerais que leur relation ce développe ni trop rapidement,ni trop lentement. Donc pour l'instant il se déteste, mais ça changera, ne vous inquiétez pas !
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Rival ? ( Attal × Bardella)
Fiksi PenggemarUn Premier Ministre bientôt déchu de son poste, et un jeune homme à la tête du partie le moins aimé de France. Une haine farouche et virulente les opposent, les débats les opposant commencent à se profiler, afin que chacun d'eux puisse exposer ses a...