Chapitre 15

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J'avais enfin pu sortir. Les larmes avaient déserté mon corps depuis un moment déjà, et je sentais la fatigue accumulée de la semaine me retomber dessus.

J'étais enfin rentrée, et étais montée m'enfermer dans ma chambre.

Toc. To. Toc.

Quelqu'un toquait à la porte. Exaspérée, je me levais pour ouvrir.


                                                                                   ***

- Attends t'es en train de me dire qu'on part.... En vacances ??!!


C'était plus fort que moi.... On n'était pas partis depuis la mort de Chloé...

Ces vacances allaient trop me la rappeler, je n'allais pas supporter...

Si vous me demandez de choisir entre les vacances ou la danse je choisi directement la danse. Sans répits d'ailleurs.

Je me retourne vers mon père et tente de le pousser hors de ma chambre. 

- Vous n'avez pas le droit !! Sort de ma chambre !!

Hors de lui, mon père renchéri :

- Pardon ?! Tu partiras en vacances avec nous, un point c'est tout !! Arrête d'utiliser Chloé comme un alibi !! C'est fini !!

Je remontais m'enfermer dans ma chambre, claquant la porte au passage. Mon père était sorti et avait dévalé les escaliers, rouge de colère.

J'entendis la discussion de mes parents à travers la porte.

- Mais qu'est ce qu'elle a ?

- Sûrement sa chute à l'école.

- Fallait qu'elle se repose, elle se met tellement de pression...

- Tu crois qu'elle sait pour Chloé ?

- Je pense pas...

- Quand est ce qu'on lui dira ?

- Quand elle sera prête. 

- Mais elle est déjà prête !!

- Tu as vu comment elle vient de réagir ? Cette découverte va totalement l'anéantir. Elle ne voudra même plus retourner dans cette école dont elle rêvait tant auparavant !!

- Mais...

-  Imagine sa réaction quand elle découvrira- ou qu'on lui dira- que sa sœur est morte sur scène ? Elle n'est pas prête mentalement, je te le garantis.

Attends... Quoi ?!

J'avais entrouvert la porte pour mieux entendre. Et la referma fort. Très fort. Juste pour qu'ils sachent que j'étais là.

Je m'effondrai sur mon lit.

- Mince elle a entendu.

Non, non j'écoutais le bruit du vent, pensais-je amèrement.

Ma mère courut à l'étage et tambourina à la porte. Trop tard. Je l'avais déjà fermé à clé et barricadé la poignée à l'aide de ma chaise de bureau...

Escaladant le rebord de la fenêtre, je montais sur le toit. Le vent frais gonflais mon visage et mes joues, me donnant la chair de poule. Mais ça me faisait du bien.

Brrr.

Me hissant près de la lucarne, je fermais ma fenêtre et m'enroulais autour de mon plaid. J'avais bien fait de le laisser là la dernière fois...

Au lois  j'entendais encore les cris de ma mère, désespérée, qui venait de fondre en larmes. Les voisins devaient sûrement l'entendre. Pas grave.

Balançant mon livre à l'autre bout du toit d'un geste rageur, je m'allongeais. Et fondis en larmes. 

Même Jean me l'avait caché. 

Qu'est ce qu'ils m'avaient caché d'autre ?

Mes yeux se fermèrent doucement, le bruit de la pluie battante me berçait et me faisait grelotter.

Enfin libre...

                                                                                  ***

Ça glisse. 

Mais je suis où au fait ?

Un horrible mal de tête m'empêchait de réfléchir normalement. Il pleuvait encore. Et il pleuvait des cordes.

Je sentis mes mains se raccrocher automatiquement à la gouttière. 

Mais qu'est ce que je faisais ici ?

Et surtout, pourquoi ce réflexe ?

Ma tête me tournait...

La gouttière était glissante à cause de la pluie.

Enfin peut-être... Je ne sais même plus.

Mes doigts décrochèrent un à un...

Qui suis-je ?


Boum...

L'histoire d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant