Chapitre 2 - Apryl

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Le vendredi suivant, mes parents et moi sommes installés autour de la table de jardin alors que Willow fait de la balançoire. Gavin est en train de jouer au basket vers l'atelier de William, là où nous avons accrocher son panier. Ma mère ne cesse de me répéter la même chose depuis son arrivée.

— On peut repousser cette croisière, tu as besoin d'aide avec le bébé qui va arriver.

— J'ai besoin de reprendre une vie normale Maman. Pas de me faire materner. Vous avez travailler dur pour vous offrir ce voyage, je vais m'en sortir.

— Je n'en doute pas mais ... tu as maigri ma chérie. Tu en es à 4 mois et ton ventre n'est toujours pas sorti, tu te souviens pour Gavin? Tu as été obligé de nous l'annoncer avant le retour de William parce que tu ne rentrais plus dans tes jean's. Tu le sens bouger?

— Oui, oui ça y est, je mens en regardant ma fille lancer ses jambes espérant atteindre les étoiles.

— Apryl ... soupire ma mère.

Je la regarde et mes yeux s'embuent instantanément alors que je caresse machinalement mon bas ventre. Je le désire plus que tout ce bébé, mais ma tête est ailleurs.

— J'y arrive pas. Je l'aime ce bébé, je te jure que je l'aime de toutes mes forces. Mais j'ai pas le temps. Je cours partout, je remplis des dizaines de formulaires, de contrats, de demandes, je travaille, m'occupe des enfants, de la maison. J'ai pas le temps de me poser et lui parler ou me concentrer sur ce qu'il se passe dans mon ventre, tu comprends?

Ses bras tendres et maternels se referment sur mes épaules et mon corps tout entier se relâche. L'odeur familière et rassurante de ma mère finit de m'achever et je fonds en larmes dans ses bras réconfortants.

— Tes problèmes avec la banque sont réglés?

— Oui, non, pas complétement. Ils savent que l'argent va arriver mais ça peut prendre encore des mois, j'ai plusieurs traites de retard sur la maison, mais ça ira, dès qu'on aura touché l'argent de l'assurance vie.

— On peut te prêter de quoi tenir quelques temps, propose mon père à qui je souris tendrement.

— Merci Papa, mais ça va je me débrouille. Profitez de votre croisière, faites moi rêver avec votre tour du monde. Vous aurez des millions de choses à me raconter cette automne.

Nous passons le reste de la journée à discuter de choses plus légères, évitant soigneusement mes problèmes. J'ai besoin de me vider la tête et ils m'y aident pour les quelques jours qu'ils passent auprès de nous. Le weekend passe bien trop vite à mon goût et les aurevoir déchirants me nouent l'estomac. Ils seront bientôt de retour mais ils vont terriblement me manquer surtout que je ne pourrai pas toujours les joindre facilement. 

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