Voile levé, lune volée

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Une fois notre repas terminé, l'odeur du sang me collait à la peau. Tout ce que je ressentait n'était qu'euphorie et liberté. La maison me paru soudain très étroite, je ne pu m'empêcher de sortir vers le bois de la propriété pour courir. Le vent frais de la nuit faisait voler mes cheveux et les rires des autres étaient juste derrière moi. Nous étions tous parcouru de la même envie de nous dévoiler. Sous les rayons de la lune, nous dégradions notre enveloppe humaine. Des ailes noires et squelettiques sortirent de notre dos, nos yeux s'illuminérent de différentes couleurs. Des crocs acérées sortirent de nos machoires et des cornes noires commencèrent à apparaître sur nos crânes. Ma peau laissait apparaître des veines bleutées le long de mes membres et de longues griffes poussaient sur mes mains et mes pieds. Nous étions enfin nous-même. Et nous danssions tous ainsi, baignés par la pâle lueur lunaire. Avec pour seul son nos cris stridents qui perçaient le silence.
........

Le soleil perça les rideaux de ma chambre et arriva jusqu'à mon visage. Mes paupières s'ouvrirent doucement, mon corps était léger mais pas prêt à bouger. Tout paraissait tourner autour de moi alors je décida de fermer les yeux.

[Shaneron, ma 8ème fille, le but de ta creation est de détruire, tout. Tu la dernière, tu es parfaite. Tu devras prendre soin de tes semblables, tu seras leur repère et leur inquisitrice. Je compte sur toi, je sais que tu ne me décevras jamais.]

Les mots de Père résonnaient encore dans mon esprit comme un poids énorme sur ma poitrine. Il comptait sur moi pour détruire ce monde, le mettre à feu et à sang. Et j'en étais capable, j'avais le pouvoir de le faire. Fallait-il encore en avoir envie. Je ne savais pas pourquoi Père désirait la désolation sur Terre, et même si je devais le faire, je ne comprenais pas.

Je descendis les marches en marbre pour arriver dans le corridor, le manoir respirait la mort. Les murs blancs étaient immaculés, pas comme nous. J'aperçu Abraham assis à un bureau, il semblait être en train d'écrire.
"Bien le bonjour. Me lança-t-il sans lever les yeux de sa feuille.
-Bonjour. Repondis-je par politesse.
-Dis-moi Shaneron, ma soeur, connais-tu la raison de notre présence ici ?
-Évidemment, comme nous tous."
Il bondit alors jusqu'à moi, me colla contre le mur et me regarda dans les yeux. Il plongea ses yeux bleus dans les miens et me dis:
"J'espère bien, mais je ne pense pas que tu puisses te résoudre à passer à l'acte. Tu es fragile, tu es faible. Je suis le premier à avoir été créé, je suis donc "l'aîné". Ne me resiste jamais, ne conteste pas mon autorité ma chère. Cela m'attristerai d'avoir à tuer un si beau visage."
Il disparu dans l'ombre et me laissa là, seule contre le mur. Je n'avais pas peur, nous ne pouvons pas ressentir la peur. Mais je senti clairement le danger et Abraham était sans doute le plus dangereux de nous tous. Il était en effet l'aîné, il était donc imparfait. Père l'avait vraiment "déshumanisé", il était donc incapable de ressentir la moindre émotion et cela ne le rendait que plus dangereux.
Il pourrait ruiner notre couverture, provoquant alors une véritable chasse au monstre.

Je devrais peut-être me résoudre à le tuer, moi, la faible.

Hell on EarthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant