Chapitre 52

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Soan

Je fixe mon reflet dans le morceau de miroir qui pendouille. Je vois la dureté dans mes yeux, cette détermination froide qui peine à masquer la douleur et le doute qui bouillonne en moi.

L'air est lourd et poussiéreux dans le hangar désaffecté, situé à la périphérie de la ville. Les murs sont couverts de graffitis, témoins silencieux de la décadence de cet endroit. Des morceaux de métal rouillé et des débris jonchent le sol, créant une atmosphère de désolations. L'odeur acre de l'huile et de la rouille flotte dans l'air, mêlée à celle, plus subtile de la peur et de l'anticipation.

Je regarde autour de moi, prenant conscience de chaque détails. La lumière de la lune filtre à travers les fenêtres brisées, projetant des ombres étranges sur les murs. Mes pensées se bousculent, l'angoisse monte en moi à chaque seconde qui passe. Mon estomac se noue, une envie de vomir me submerge alors que je pense à l'acte que je vais commettre dans moins d'une heure. Tuer un homme n'est jamais une tâche facile, même quand il s'agit de vengeance.

Hamza se tient à quelques mètres de moi, son visage impassible. Il ma donné rendez-vous ici, dans ce lieu lugubre, pour planifier les représailles. A ses côtés se trouve Sam et un pote en qui il a une confiance aveugle. Moi, j'ai amené You et Malik, j'ai confiance en eux.

- Tout est en place ? Demande Hamza, sa voix résonnant dans le vide du hangar.

Sam acquiesce et ouvre le coffre d'une Audi noire garée au centre du hangar. Sous une couverture, des armes sont soigneusement dissimulées. Chaque détails a été planifié avec précision. Les autres seront en binôme, posté aux alentours pour surveiller. Seulement Hamza et moi ferons le sale boulot.

Nous commençons à nous préparer. Les tenues noires, les casques intégraux, les gants...Chaque geste est méthodique, presque mécanique. Je scotche mes poignées et mes chevilles, m'assurant que chaque parcelle de peau est recouverte. Pas de place pour l'erreur. L'adrénaline coule dans mes veines, mes avec elle vient une vague de nausées. Le poids de ce que je m'apprête à faire pèse lourdement sur mes épaules.

- On y va. Murmure Hamza.

Nous enfourchons nos motos, le rugissement des moteurs brisant le silence oppressant du hangar. La route est déserte, les lumières des lampadaires passant en un flou indistinct. Mon esprit est en ébullition, revisitant encore et encore le plan que nous avons établi. Chaque kilomètres nous rapproche de notre cible, chaque seconde me fait questionner mes choix.

Nous arrivons au bar à chicha aux alentours d'une heure du matin. C'est ici que Kader se terre, ce fils de pute qui a tué mes deux hommes, nous garons nos motos devant l'entrée, sur le trottoir. Silencieux comme des hombres. L'adrénaline pulse dans mes veines, chaque pas raisonne comme un compte à rebours dans ma tête. Mon cœur bat à tout rompre, l'envie de vomir de plus en plus pressante.

Hamza, Sam et son pote entrent en premier, prenant les civils en joue. Youssef et Malik reste à l'extérieur pour surveiller les environs. Moi, je pénètre dans le bar, mon cœur battant la chamade. Les cris de surprise et de panique des clients résonnent dans mes oreilles, mais je les ignore. Mon regard reste fixé sur Kader, assis au fond de la pièce.
Je m'avance vers lui, sentant le poids de l'arme dans ma main. Il lève les yeux vers moi, et je vois une lueur de peur dans son regard. Pas de temps pour les mots, pas de place pour la pitié. Je serre la détente. Trois coup de feu...Tout se passe en une fraction de seconde, mais la scène reste gravée dans mon esprit comme au ralenti. Kader s'effondre, et le silence retombe lourdement sur le bar.

Je me retourne, croisant le regard de Hamza à travers la vitre teintée de mon casque intégral. Il acquiesce, et nous faisons demi-tour, quittant le bar aussi vite que nous y somme entrés. Dehors, nous enfourchons nos motos et prenons la route. Le trajet de retour se fait dans un silence pesant, chacun perdu dans ses pensées.

Friendship to loverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant