Chapitre 3

17 4 85
                                        

La calèche avançait à un rythme régulier à travers Améria, elle n'attirait pas les soupçons grâce à son allure modeste et au conducteur au visage souriant qui n'alarmait pas les gardes. Pourtant à l'intérieur se trouvait une enfant qui serait bientôt déclarer disparue.
Yuki avait repris ses esprits rapidement, les sens en alerte. Avec effroi, elle découvrit à ses côtés des femmes faisant partie du personnel de son château mais aussi des meubles et des malles dont elle devinait facilement le contenu. Elle reconnu Marthe. Elle était là. Sans réfléchir elle s'était levé et s'était laissée tomber dans ses bras mais la femme n'avait pas particulièrement réagi, elle tremblait, fixant un point invisible et murmurant des choses incompréhensible de temps à autre. 

-Marthe ? Tu me fais peur...
-...
-S'il te plaît, parle moi...
-...
-J'AI PEUR.

La voix de Yuki avait visiblement ramené la gouvernante à la réalité, ses yeux rencontrèrent ceux de l'enfant et brusquement elle étreigna la jeune fille avec autant de force qu'elle le pouvait, comme si elle se raccrochait à la vie. Elle tremblait toujours mais comme si rien ne s'était passé, elle rassura Yuki comme elle le pouvait, elle lui caressait les cheveux, lui murmurant que tout irait bien et que tout allait bien se passer. L'enfant se sentait mieux, le parfum familier de sa gouvernante était rassurant et la chaleur de l'étreinte donnait envie à Yuki de croire les paroles de Marthe. Tout pouvait aller bien si elle restait avec elle, non ? Même si ses parents n'étaient plus parmi eux, elle avait au moins cette femme, elle était comme une membre de sa famille et elle se voyait vivre avec elle. 

-Marthe...Reste avec moi s'il te plaît, suppliait Yuki. Ne pars pas. 

La gouvernante ne savait pas quoi répondre, parce qu'elle savait ce qui allait arriver et que peu importe à quel point elle réfléchissait, elle ne trouvait rien pour y échapper...alors elle serrait l'enfant dans ses bras. Elle se retenait de pleurer, s'empêchant de penser aux horreurs qui avait prit place au château pour que la jeune princesse se sente en sécurité. Elle ne pouvait pas encore sombrer, elle se devait de la rassurer même si cela signifiait mentir, elle ne pouvait pas se résoudre à annoncer à une enfant que son destin était scellée et qu'elle ne se reverrait sûrement jamais.
Quand la calèche s'était arrêtée, à peu près douze heures étaient passées, Marthe avait doucement réveillée Yuki qui s'était assoupie sous la fatigue. Elle avait tellement pleuré que ses yeux étaient encore rougis mais Marthe avait beau chercher, elle ne pouvait rien y faire et les ravisseurs les pressaient trop pour qu'elle improvise quelque chose alors elle se résigna à porter la princesse devant le bâtiment où ils s'étaient arrêtés. L'endroit ressemblait à un grand hôtel, des gens se dépêchait de décharger le contenu de la calèche mais aussi d'autres calèches que ni Yuki ni Marthe n'avait remarqué avant. La jeune femme posa l'enfant sur une malle pour qu'elle puisse rester assise le temps du déchargement, elle restait près d'elle, serrant sa main dans la sienne et lui adressant des sourires dès qu'elle la sentait trembler. Elle tentait de trouver un moyen de fuir avec la petite princesse mais elles étaient encerclées, même si ont leur donnait l'impression d'être seules, des paires de yeux se posaient souvent sur elles pour vérifier leur présence. 

Le temps passait et à chaque fois qu'une calèche était déchargée, une nouvelle arrivait, Marthe commençait à perdre patience mais ce qui l'inquiétait était que Yuki n'avait pas esquissé un mouvement depuis qu'elles étaient sorties du fiacre. Elle avait compris que ses souverains étaient décédés mais lorsqu'elle avait demandé à la princesse ce qu'il s'était passé, elle s'était mise à trembler et pleurer en refusant de dire quoique ce soit. L'état de choc de la jeune femme était passé mais Yuki ne cessait visiblement pas de penser à ce qui lui été arrivé, laissant sa gouvernante au pied du mur. Marthe avait tenté de la rassurer puis de lui changer les idées et enfin quand elle avait demandé si elles pouvaient manger quelque chose, on lui avait ri au nez. Alors elle attendait. 
Puis on vint enfin à leur rencontre. 

AméthysteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant