La Faucheuse

Mara, La Faucheuse Incomprise

Mara, la Faucheuse, se tenait au bord du précipice qui séparait son bureau du monde des vivants. Un peu comme un employé de nuit qui regarde les gens s’amuser depuis sa fenêtre. Ses cheveux bruns, encadraient un visage qui avait vu des choses. Genre, vraiment des choses. Des dinosaures, des empires monter et tomber, et des modes vestimentaires tellement moches qu'elle en avait encore des cauchemars.

Elle observait les humains en contrebas, tous rouges de vin et de joie, célébrant le passage à une nouvelle année. "Bonne année !" hurlaient-ils. Mara haussa un sourcil, un sourire narquois étirant ses lèvres. "Bonne année ? C’est comme si les fourmis fêtaient le changement d’heure. Quelle importance ? C’est pas comme si elles allaient gagner au loto à minuit."

Elle secoua la tête, amusée par l'enthousiasme débordant des mortels. Pour elle, le temps était un peu comme un tapis roulant sans fin, et les humains étaient les voyageurs un peu perdus qui se faisaient ballotter dessus. Une nouvelle année ? C’était juste une autre station, un autre arrêt avant le terminus.

"Ah, la vie d'une faucheuse, quelle galère !", soupira Mara en secouant la tête. Elle était la dernière de son espèce, un peu comme le dernier cassette dans un monde de streaming. Son boulot ? Guider les âmes vers l'autre côté. Pas très glamour, mais quelqu'un devait bien le faire.

C'est alors que Jiji, son assistante spirituelle (ou quelque chose comme ça), la tira par le bras. "Mara, y'a du boulot qui t'attend en bas. Les humains font n'importe quoi comme d'habitude."

Mara roula des yeux. "Ah oui ? Encore des fêtes du Nouvel An ? Franchement, ils pourraient trouver mieux à faire que de boire du champagne et de danser le serpent."

Elle jeta un dernier regard sur la fête qui battait son plein en bas. "Pauvres petits humains, ils n'ont pas idée de ce qui les attend."

Avec un soupir résigné, Mara se prépara à plonger dans le monde des vivants. "Bon, ben, c'est reparti pour une année de thérapie de groupe avec des âmes perdues. Quel métier !"

𝙅𝙤𝙪𝙧 𝙨𝙪𝙞𝙫𝙖𝙣𝙩: 𝙇𝙚 𝙜𝙧𝙖𝙣𝙙 𝙙é𝙥𝙖𝙧𝙩

Le vent marin, chargé d’embruns salés, fouettait les visages des Anciens réunis autour du bûcher. Les flammes dansaient follement, projetant des ombres vacillantes sur les visages graveleux des êtres millénaires. Au cœur du cercle, Mara se tenait droite, comme une statue de marbre noir. Son regard, semblait percer les voiles du temps.

Vêtue d’une robe noire qui s’effilochait légèrement aux bords, elle incarnait à la fois l’élégance éternelle et la mélancolie d’une créature hors du temps. Ses cheveux, bruns comme la nuit, flottaient autour d’elle comme un voile funèbre. Elle était prête. Prête à quitter le monde qu’elle connaissait depuis des éons, prête à affronter l’inconnu.

Les Anciens, leurs voix rauques par les siècles, entonnaient un chant mélancolique.Ils formèrent un cercle autour de Mara.Au centre de ce rituel ancestral, Mara se sentit transportée dans un autre temps, un autre monde où les frontières entre le réel et le mystique s'estompaient.

"Que nos ancêtres soient vengés et que la justice triomphe enfin !

"Que la malédiction de Jiji s'accomplisse et que l'équilibre soit rétabli."

"Mara, porte haut le flambeau de la vengeance et puisses-tu libérer nos âmes tourmentées."

"Que la colère des esprits guide ta main et que leurs cris retentissent dans les ténèbres."

Un frisson parcourut l’assemblée. Le moment était venu. Mara ferma les yeux, concentrant toute son énergie sur le rituel. Le bûcher s’intensifia, ses flammes s’élevant vers le ciel nocturne comme des tentacules de feu. Un vortex lumineux se forma au-dessus de Mara, tourbillonnant avec une violence croissante.