Chapitre 12

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Amy

Nous avons finalement quitté la maison d'enfance de Wyatt, et j'en ai gros sur le cœur. Beaucoup d'émotions m'ont traversé aujourd'hui, et je sais qu'il souhaite connaitre cette partie de ma vie. Je pense que je peux lui faire confiance, il me l'a promis. À ses côtés dans la voiture, je lui fais part de mon retour à Monaco.

— Il faut que je rentre au plus tard ce soir. Je dois continuer à travailler le dossier pour le procès. Guivaud m'a affirmé que tu serais tiré d'affaire, mais rien n'est encore fait.

— Et... Je te reverrai quand ?

Étonnant qu'il me demande cela, je reste stupéfaite. Depuis quand Wyatt souhaite passer du temps avec moi ? Auparavant, jamais il ne m'avait demandé quand est-ce qu'on se reverrait.

— Au Grand Prix du Japon, je suppose.

— Ce n'est que dans une semaine...

Je décide de ne pas lui répondre. Avec ses changements constants d'humeur et de comportement avec moi, je ne sais plus quoi faire. À cause de lui, je suis perdue. Mais... Il ne faut pas que j'oublie que je suis avant tout son avocate.

— Oui, au moins j'aurais tout le temps d'étudier ce que j'ai écrit lors de la reconstitution.

Wyatt remonte l'allée menant à sa luxueuse villa. Sans hésitation, il la gare dans le garage tandis que de violentes pluies s'annoncent dans la soirée.

— Je ne comprends pas, reprend-il. Tu devrais rester cette nuit, Amy. Des orages sont prévus, je ne veux pas que tu prennes l'avion.

— Depuis quand tu as le droit de décider à ma place ?

Il laisse retomber sa tête en arrière, exaspéré.

— Alors débrouille-toi, me lance-t-il en rejoignant la pièce de vie.

Ses agissements d'enfant commencent sérieusement à me taper sur les nerfs. Quand on le regarde comme ça, on a du mal à imaginer que c'est pilote de Formule 1.

— Pourquoi est-ce que tu voudrais que je reste ?

Je retire avec hâte mes escarpins alors que Wyatt se dirige vers sa chambre. J'accours vers lui en remontant les escaliers, pieds nus. Il est à deux doigts de m'échapper, juste avant que je ne l'arrête en lui attrapant le bras. La situation s'inverse habituellement, c'est toujours lui qui me court après.

— Je t'ai posé une question !

— Arrête de me hurler dessus, Amy ! C'est juste que j'ai passé du bon temps avec toi depuis que tu es arrivée.

Du bon temps ? Qu'est-ce qui lui prend ?

— Je ne te comprends pas, Wyatt. Un coup, tu me hais et le lendemain, tu passes du bon temps avec moi... Dans tous les cas, la discussion est close, je prendrai le premier avion ce soir.

— Très bien, fais comme tu le souhaites.

Je lâche son bras et le contourne pour rejoindre ma chambre. Cette journée m'a plus que fatiguée et j'ai besoin d'un bon bain. Mais Wyatt me saisit lui aussi en me prenant la main. Il me tira si fort contre lui, que j'en perdais l'équilibre.

— Si tu pars ce soir, alors laisse-moi profiter de ta présence le plus possible.

Je soupire en le repoussant.

— Lâche-moi. Il ne faut pas que je tarde à partir et j'ai besoin d'une douche.

— Et tu as encore besoin d'aide pour retirer tes vêtements ? Il me demande d'un air sarcastique.

Dans l'Ombre du PodiumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant