Le vrombissement strident de mon réveil me tira brutalement du sommeil. J'ouvris les yeux, mon cœur battant encore la chamade à cause du cauchemar dont je venais d'émerger. Les images de l'accident, floues mais terrifiantes, s'estompaient déjà, me laissant avec cette sensation familière de perte et de confusion.
Je fixai mon reflet dans le miroir de ma coiffeuse, reconnaissant à peine la fille qui me regardait. Une année s'était écoulée depuis l'accident, mais les cernes sous mes yeux racontaient l'histoire de nuits sans sommeil et de rêves hantés. Mes longs cheveux bruns tombaient en vagues désordonnées sur mes épaules, et mes yeux, autrefois d'un brun chaleureux, semblaient maintenant ternes et fatigués. Ma peau pâle, presque translucide sous la lumière matinale, ne faisait qu'accentuer mon air épuisé.
Aujourd'hui était le premier jour d'école. Dans des circonstances normales, j'aurais peut-être été préoccupée par des choses triviales comme quoi porter ou si j'allais aimer mes nouveaux professeurs. Mais la normalité avait quitté ma vie au moment où notre voiture avait quitté cette route sombre, emportant avec elle mes parents et une grande partie de moi-même.
"Olivia ?" La voix d'Ethan traversa ma porte fermée, me tirant de mes sombres pensées. "Tu es prête ?"
Je pris une profonde inspiration, me préparant mentalement. Pour le bien d'Ethan, je devais être forte. Je devais prétendre que c'était juste un autre jour, que le poids de notre perte ne menaçait pas de m'écraser à chaque respiration.
"J'arrive," répondis-je, attrapant mon sac et me dirigeant vers la porte. En entrant dans le couloir, l'odeur des pancakes de Grand-mère Eleanor monta des escaliers. Pendant un instant, juste un instant, je me sentis de nouveau chez moi.
Mais ensuite, je vis le visage d'Ethan. À quinze ans, mon petit frère semblait porter le poids du monde sur ses épaules. Ses yeux, si semblables aux miens, étaient hantés par des souvenirs qu'aucun adolescent ne devrait avoir à porter. Ses cheveux bruns, habituellement en bataille, étaient soigneusement coiffés, trahissant son anxiété pour ce premier jour au lycée.
"Ça va aller," dis-je, autant pour moi que pour lui, posant une main réconfortante sur son épaule. "On va traverser cette journée ensemble."
Ethan hocha la tête, un faible sourire se dessinant sur ses lèvres. C'était rare ces jours-ci, et je le chérissais comme un trésor précieux.
Nous descendîmes les escaliers, l'odeur des pancakes devenant plus forte. Grand-mère Eleanor s'affairait dans la cuisine, fredonnant doucement une vieille chanson. Ses cheveux gris étaient attachés en un chignon lâche, et son tablier fleuri portait les traces de sa bataille matinale avec la farine et le sirop d'érable. Elle se retourna à notre arrivée, son visage ridé s'illuminant d'un sourire chaleureux qui ne parvint pas tout à fait à masquer l'inquiétude dans ses yeux bleus perçants.
"Bonjour, mes chéris," dit-elle, déposant une assiette de pancakes dorés devant chacun de nous. "Bien dormi ?"
Ethan et moi échangeâmes un regard. Nous savions tous les deux que Grand-mère était parfaitement consciente des cauchemars qui hantaient nos nuits. Mais c'était sa façon à elle de maintenir une apparence de normalité, de nous offrir un semblant de routine rassurante.
"Ça va," répondis-je, prenant une bouchée de pancake. La douceur du sirop d'érable explosa sur ma langue, me rappelant des matins plus heureux, quand notre famille était encore entière. Je luttai contre la vague de chagrin qui menaçait de me submerger.
Alors que nous mangions en silence, je ne pus m'empêcher de remarquer la façon dont Grand-mère nous observait. Il y avait quelque chose dans son regard, une intensité que je n'avais jamais vue auparavant. Comme si elle voulait nous dire quelque chose mais ne savait pas comment.
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Le Crépuscule des Anges - T.1 [Terminée]
ÜbernatürlichesDans la petite ville de Silvergrove, Olivia Carter pensait que la perte tragique de ses parents était la pire chose qui pouvait lui arriver. Jusqu'à ce que les frères Morningstar fassent leur entrée au lycée. Gabriel et Lucifer. Deux faces d'une mêm...