Le Crépuscule des Anges - T.1 [Terminée]

Chapitre 19 : Choix et conséquences

Le poids du monde semblait reposer sur mes épaules, une charge invisible mais écrasante qui m'accompagnait à chaque instant. Depuis les révélations sur la prophétie et mon héritage, je me sentais comme une étrangère dans ma propre vie. Chaque geste, chaque décision, aussi insignifiante soit-elle, semblait désormais chargée d'un sens cosmique que je peinais à comprendre.

Cette nuit-là, comme tant d'autres avant elle, le sommeil me fuyait. Je fixais le plafond de ma chambre, observant les ombres danser au gré de la lumière de la lune qui filtrait à travers mes rideaux. Mon esprit, incapable de trouver le repos, rejouait sans cesse les événements des dernières semaines. La prophétie, les Séraphins, mon rôle dans un conflit millénaire... Tout cela semblait tellement irréel, et pourtant, je ne pouvais nier la vérité qui s'imposait à moi.

Finalement, épuisée par mes pensées tourbillonnantes, je sombrai dans un sommeil agité.

Le rêve commença comme tant d'autres avant lui. J'étais dans la voiture avec mes parents, cette nuit fatidique où tout avait basculé. Je pouvais sentir la tension dans l'air, voir les mains crispées de mon père sur le volant, entendre la respiration rapide de ma mère. Mais cette fois-ci, quelque chose était différent.

Alors que la voiture filait sur la route sinueuse, je remarquai des formes étranges flottant dans l'air autour de nous. Des silhouettes indistinctes, comme des fragments de lumière et d'ombre, dansaient à la périphérie de ma vision. J'essayai de me concentrer sur elles, de comprendre ce qu'elles étaient, mais elles restaient insaisissables, comme des mirages dans le désert.

Soudain, une ombre plus dense, plus menaçante, apparut devant la voiture. Elle semblait se diriger droit vers nous, grandissant à chaque seconde. Mon cœur s'emballa, la peur me nouant l'estomac. Je voulais crier, avertir mes parents, mais aucun son ne sortait de ma bouche.

L'impact fut brutal. Le crissement des pneus, le bruit de tôle froissée, les cris étouffés de mes parents... Tout se mélangeait dans un chaos assourdissant. Et pourtant, au milieu de ce tumulte, je pouvais voir l'ombre, plus clairement maintenant. Elle s'approchait de moi, sa forme toujours floue mais indéniablement menaçante.

Soudain, un mouvement rapide attira mon attention. Une autre ombre, plus lumineuse, surgit de nulle part. Elle se jeta sur la première ombre menaçante, l'entraînant loin de moi dans un tourbillon de ténèbres et de lumière. Je ne pouvais distinguer que des fragments de leur lutte - un éclair doré ici, une vague d'obscurité là - alors qu'elles s'éloignaient rapidement de la scène de l'accident.

Je voulais crier, appeler à l'aide, comprendre ce qui se passait, mais mon corps refusait de bouger, ma voix restait silencieuse. Tout autour de moi, le monde semblait se dissoudre, les contours de la réalité devenant flous et indistincts.

La dernière chose que je vis avant que tout ne sombre dans l'obscurité fut un éclat de lumière intense, comme si le ciel lui-même s'était déchiré...

Je me réveillai en sursaut, le cœur battant la chamade, le corps couvert de sueur froide. Ma respiration était saccadée, comme si j'avais couru un marathon. Il me fallut plusieurs minutes pour me rappeler où j'étais, pour distinguer le rêve de la réalité.

Ce rêve... Il était différent des autres. Plus vivide, plus détaillé. Ces formes flottantes, cette ombre menaçante... Je n'avais jamais rien vu de tel dans mes souvenirs de cette nuit tragique. Était-ce simplement mon imagination qui me jouait des tours, influencée par tout ce que j'avais appris récemment ? Ou y avait-il quelque chose de plus, un souvenir enfoui qui refaisait surface ?

Je jetai un coup d'œil à mon réveil. 5h37. Trop tôt pour se lever, trop tard pour espérer se rendormir. Avec un soupir, je repoussai mes couvertures et me levai. J'avais besoin d'air, besoin de sortir de cette chambre qui semblait soudain trop petite, trop étouffante.