Je suis officiellement soumise, SA soumise. Pas de contrat mais un accord oral et mutuel sur la durée provisoire et sur mon safeword : rose.
À présent je fais comme il m'a dit : j'attends son appel et continue mon train-train quotidien en attendant. Juste je ne dois pas me faire du bien sans lui demander la permission avant. Jusque-là ça va, ça reste assez simple. Enfin... Pour l'instant ! Car dès que l'envie me prendra réellement, je doute d'être aussi optimiste.
Au bout de 24 heures je reçois un message de sa part :
" Rendez-vous à 18h30 "
Je reçois ensuite un second message avec une adresse, SON adresse.
J'ai hâte et en même temps je stresse. J'espère être à la hauteur pour ma première fois en tant que soumise. De toute façon il sait que je suis novice, donc il ira doucement au début comme je le lui ai demandé.
Je me lève du lit avant de retomber dessus en voyant ma prothèse à l'autre bout de la pièce. Et merde ! J'ai oublié de lui parler de ce détail... À présent j'angoisse, me demandant s'il va mal prendre le fait que je ne lui en ai pas parlé dès le début.
Enfin, si jamais il ne m'accepte pas telle que je suis c'est que "ce n'est qu'un bon à rien de crétin", comme le dit si bien ma mère.
~
À la fin de la journée, après avoir mis trois ans pour choisir ma tenue, je fais les cents pas devant sa porte. Il n'est que 18h29 et, quand enfin 18h30 s'affiche sur l'écran de mon téléphone, je sonne.
Au bout d'à peine quelques secondes il m'ouvre, un grand sourire aux lèvres.
« - Quelle ponctualité ! J'avais peur que tu ne me fasses attendre comme l'autre fois par message.
- Pour être punie dès mon premier jour ? Non merci, je ne pense pas être maso à ce point. »
Il m'observe de la tête aux pieds puis me fait signe d'entrer. J'hésite quelques instants mais, voyant qu'il ne semble ni dégoûté ni en colère, j'entre, le souffle coupé par le stress.
J'ai décidé de mettre une robe, la plus belle que j'ai pu trouver, mais qui m'arrive aux genoux. On voit donc très bien ma prothèse qui me sert de deuxième jambe ainsi que les nombreuses cicatrices sur ma jambe droite, heureusement encore présente et valide. Si ma mère me voyait elle dirait que je suis folle de m'exposer ainsi et que ça me "laidit". Cela me blesse toujours quand elle dit ça.
Alors qu'enfin j'accepte mon corps c'est ma mère qui ne l'accepte pas et fait tout pour que j'en sois de nouveau dégoûtée. Après je sais que c'est pour mon bien, qu'elle a juste peur que les remarques des autres ne me fassent souffrir. Et elle n'a pas tort...
« - Vous n'avez pas l'air surpris.
- Surpris de quoi ?
- De mes jambes.
- J'avais remarqué, enfin la prothèse en tout cas. Quand je t'ai raccompagné à ta voiture hier j'étais derrière toi et ton pantalon était légèrement relevé au niveau des chevilles.
- Vous faites vraiment attention à tout.
- Toujours.
- Et vous ne m'en voulez pas de n'avoir rien dit ?
- Non car je pense que ça devait être un sujet délicat pour toi et que tu avais besoin de temps pour en parler. Ce rendez-vous-là était fait pour ça aussi mais je constate que le problème est déjà réglé. D'ailleurs cette robe te va très bien.
- Merci Monsieur. »
Je suis tellement soulagée que j'ai envie de lui sauter dans les bras, mais je me contiens. Ce ne serait pas très respectueux je pense.
« - Maintenant il faut qu'on parle confiance et communication. Une bonne communication et une confiance absolue envers l'autre permettent d'éviter des accidents et donc des souffrances qu'elles soient physiques et/ou mentales.
- Pour ce qui est de la confiance ne craignez rien, ce que je viens de faire aujourd'hui est la plus grande marque de confiance que je peux accorder à quelqu'un. »
Je montre en même temps du doigt mes jambes et il me sourit avec une telle compassion sincère que ça me fait chaud au cœur.
« - Et j'en suis très touché, surtout que cela ne fait pas longtemps qu'on se connait. Maintenant parlons communication. S'il y a des choses que tu refuses de faire ou que je fasse tu peux le dire, à n'importe quel moment, même en pleine action et quoique cela concerne. D'accord ?
- D'accord Monsieur.
- As-tu des questions ?
- Non Monsieur.
- Bien. Prête ?
- Oh oui Monsieur ! »
Il s'approche alors de moi, foulard à la main, avant de s'arrêter.
« - Ça te va si je te bande les yeux ?
- Pour une première je préfère pouvoir voir ce qu'il se passe.
- Pas de problème. »
Il pose alors le foulard sur la table puis se place bien face à moi, à seulement quelques centimètres de distance.
« - Déshabille-toi. »
J'hésite un peu, déstabilisée par cette demande soudaine.
Je prends une grande inspiration puis commence à baisser la fermeture éclair de ma robe avant qu'elle ne coince... Oh la poisse !
Mon maître se place ensuite à ma droite, au niveau de la fermeture éclair, puis il approche sa bouche de mon oreille avant de se mettre à parler tout bas avec une voix à la fois sensuelle et taquine.
« - Besoin d'aide ? »
Les battements de mon cœur s'accélèrent et j'hoche la tête mécaniquement tout en sentant des frissons d'excitation parcourir mon corps. Quand enfin ses mains se posent sur moi j'ai la sensation de fondre sur place.
En prenant son temps il arrive à faire descendre la fermeture. Moi je suis dépourvue de patience pour ça alors forcément ça bloquait... Foutue robe, jolie mais peu commode.
Il la fait ensuite glisser le long de mon corps jusque par terre. Puis il remonte ses doigts le long de ma jambe meurtrie jusqu'à ma hanche puis à mes seins et enfin mon cou avant d'attraper ma mâchoire et de s'approcher doucement pour m'embrasser.
« - J'espère que tu n'as pas d'herpès.
- Je vous aurais empêché de m'embrasser sinon.
- Je sais, je te fais confiance, ma petite soumise. »
~
J'avais oublié à quel point j'aime avoir une soumise, ou un soumis, novice. Guider cette personne, la découvrir en même temps qu'elle se découvre.
Un premier maître, ou maîtresse, ça marque à jamais, quoiqu'il se passe. Et je suis fier de tenir ce rôle pour elle. Je resterai à jamais gravé dans son esprit comme la personne qui lui a fait tout découvrir, ou presque. Car après moi elle connaîtra de nouvelles expériences, de nouvelles rencontres. Elle se découvrira encore jusqu'à savoir qui elle est vraiment dans cet univers, ce qu'elle aime et désire par-dessus tout, ce qui la fait vibrer. Parfois il faut du temps pour savoir et de nombreuses expériences.
Et puis je sais qu'elle ne sera pas indéfiniment ma soumise, c'est en tout cas comme ça que moi je fonctionne. Je me connais bien maintenant, presque entièrement, même si je peux encore me surprendre à certaines séances à parfois aimer ceci ou cela, ou ne plus aimer et que parfois cela change selon la personne que je soumets et non selon juste moi-même.
Je me lasse au bout d'un moment, j'ai besoin de trouver une autre personne, démarrer une autre relation. Elles sont toujours différentes car tout le monde est différent, et j'aime la nouveauté. Je déteste rester des années dans une seule et même relation, c'est ainsi. J'espère donc qu'Ophélie ne va pas trop s'attacher pour ne pas être déçue. Il faudra que je lui en parle un jour mais, pour le moment, j'ai autre chose en tête...
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Domine-moi...
Lãng mạn"Ce qu'on appelle le bonheur, c'est sa propre capacité d'aimer la vie." - Jean Royer - ~ Ophélie est très jeune lorsqu'elle subit un tragique accident qui la rend handicapée à vie. Contrainte de trouver un autre travail et de continuer à vivre dans...
