𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 4 || 𝐉𝐀𝐌𝐄𝐒

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"La souffrance est la seul cause de la conscience

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"La souffrance est la seul cause de la conscience."

- Fiodor Dostoïevski -






















Les bâtiments de Canary Wharf dominent le paysage, leurs façades de verres renvoyant les derniers rayons du soleil. En contre bas, les passants s'agitent tels des insectes fourmillants sur le bitume, indifférents à leurs insignifiances.
Il est déjà presque dix-neuf heures, et le flot incessant des travailleurs forme un océan bruyant qui envahit la rue, une marée humaine qui ne connaît ni relâche ni repos. Le vent, s'infiltrant par la fenêtre entrouverte, caresse la vitre dans un soupir désespéré, s'évanouissant ensuite dans le vacarme étouffé des voitures qui crissent sur l'asphalte.

Je ne saurais dire précisément quand cette "maladie" a commencé à s'immiscer en moi, à se faufiler dans les interstices de mon esprit jusqu'à s'y incruster, sournoisement. Il m'est impossible de me rappeler le moment exact où j'ai abdiqué, où j'ai laissé cette part obscure, s'emparer des rênes de ma conscience. Cette maladie – si on peut la nommer ainsi – n'est plus une simple affliction passagère, c'est une entité qui m'habite, qui ronge peu à peu les fondations de ce que je suis, ou du moins de ce que je croyais être.

Le temps s'écoule et chaque seconde qui passe semble renforcer son emprise, comme un poison distillé goutte à goutte dans mes veines. Je me débats, en vain, et plus je lutte, plus je sens que je me perds. Mon contrôle sur moi-même s'effrite, réduit à une poussière que le vent des tourments balaie.

Cela fait bientôt trois ans que mes crises dépressives se sont exacerbées, accompagnés de ce manège incessant d'hypomanie. Et le pourquoi, je le connais bien.

Mais la force brutale de l'impact, cette chute brutale après chaque montée en flèche, reste un coup-de-poing à chaque fois. Une claque violente et sourde qui me jette au sol en me rappelant que je ne suis rien d'autre qu'un pantin désarticulé dans le vent, balancé par des forces invisibles.

Parfois je me surprends presque à réaliser que, peut-être, au fond, il n'y a rien à sauver. Qu'au lieu de lutter, je devrais simplement m'abandonner à cette obscure fatalité, laisser cette chose m'engloutir entièrement, car elle me connaît mieux que quiconque.

Ces petites pilules aux teinte hétéroclites, elles, m'offrent une exaltation éphémère. Une illusion de contrôle. Mais je sais bien que ces merdes me détruisent lentement. Je sens mon cerveau cramer de l'intérieur à chaque dose supplémentaire. Parfois, mes mains se crispent tellement autour de mon fusain que j'en laisse des marques nerveuses sur le papier. Comme des stigmates de ma lente dégénérescence inéluctable.

"Pourquoi se détruire de la sorte ?" Entend-on nous souvent, comme une question rhétorique de quelqu'un qui n'a jamais vu le fond du gouffre.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 16 ⏰

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