Les Chroniques d'un Petit Renard

chapitre Un : Ruines et exploration

Quelque part dans les ruines d'une ancienne ville qui autrefois abritait un grand nombre de vies, il ne reste désormais que l'ombre d'elle-même. Au milieu de la nuit, une petite lanterne se déplace, projetant des ombres difformes sur les carcasses des voitures dévorées par la rouille. Une modeste silhouette, guidée par sa lampe accrochée à la ceinture, se déplace lentement sans faire de bruit. Elle est vêtue d'une cape déchirée qui cache entièrement son corps et d'un foulard entourant son museau, une sangle en cuir sur l'épaule qui tient un fusil à air comprimé de fabrication artisanale. Alors que les minutes passent pendant sa promenade,

des voix s'élèvent au loin, des murmures étouffés dans le silence de la nuit. Le petit être frissonne et se cache sous une voiture, retenant son souffle. Soudain, une botte, suivie d'une autre, s'arrête à son niveau.

Un bruit puissant de respiration indique que la personne, à peine visible, porte un masque à gaz et beugle un ordre étouffé pour l'instant d'après, reprendre sa route. Le petit, toujours sous la voiture, retient sa respiration, priant pour ne faire aucun bruit, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine alors qu'il compte six paires de bottes passant devant lui. C'est à peine quelques minutes plus tard que l'explorateur solitaire rampe hors de sa cachette, ses jambes encore tremblantes.

Il prend une profonde respiration ; l'odeur de rouille dans l'air lui emplit le museau, l'écœurant, prenant le temps d'observer autour de lui. Bien qu'il n'y ait rien de particulier dans ces ruines, à part le souffle du vent qui siffle à travers les fissures, il se trouve devant des escaliers qui descendent profondément dans les entrailles de la terre. D'un pas timide, il pénètre dans le souterrain, tenant fermement sa lampe, sa seule source de lumière. Ses bottes collent au sol à cause d'un mélange répugnant de poussière et de moisissure. Par réflexe, il saisit son arme de fortune, se demandant quels monstres étranges, quelles créatures mutantes, ont pu se reproduire dans ces lieux interdits. Sa faible respiration résonne dans les couloirs humides. Face à un autre escalier, sa lampe révèle que certaines zones de cet endroit sont inondées.

Au bout de longues minutes d'exploration, suivant des instructions griffonnées dans un carnet au papier jauni par le temps, il arrive enfin devant une lourde porte en métal. Ses yeux détaillent la structure de la porte, les lourds verrous et pistons de chaque côté semblant n'avoir pas bougé depuis des siècles. Du bout de la main, il retire une couche de poussière d'un écran de contrôle qui s'allume au passage de ses doigts gantés sur l'écran, projetant une lumière bleutée dans toute la salle. Fouillant dans son carnet, son attention se pose sur une page couverte de symboles et code complexe

Pensant avoir trouvé la clé. il retire son gant, et dévoile une petite main couverte d'une fine fourrure rousse , avec de fines griffes aux extrémités de ses cinq doigts. L'intérieur de sa paume est recouvert d'un coussinet identique à celui que l'on trouve sur les pattes de renard.

Sans attendre plus longtemps, ses doigts commencent délicatement à entrer une série complexe de codes mathématiques dans la console de contrôle. Au bas de son dos, une longue queue touffue et rousse s'agite de droite à gauche, validant la dernière ligne. Toute la structure commence à trembler, émettant des bruits de rouages qui semblent craquer et de pistons soulevant un poids extraordinaire. La voie s'ouvre et c'est d'un revers de la main qu'il chasse le nuage de poussière qui s'est formé,

Il pénètre alors dans une grande pièce baignée d'une lumière étrangement onirique. L'endroit est rempli de machines dont les secrets d'utilisation et de fabrication ont été perdus depuis des décennies. Des ordinateurs et des serveurs informatiques couverts de poussière jonchent le sol, et des squelettes encore vêtus de leurs habits ont perdu leur couleur blanche pour devenir d'un gris délavé.