Chapitre 5

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Ariana

Misiones, Puerto Iguazú

Une rencontre. Ils veulent une rencontre. C'est clairement de la provocation à ce stade.

— Comment ça une rencontre ? intervient Atila.

Mon père hausse les épaules, passant une main sur son visage.

— Il veut sûrement discuter du pacte.

— Ou alors il a trouver une femme et veut nous agiter sa victoire sous le nez.

Tous sont dans l'ignorance. Honnêtement, une voix dans ma tête me murmure qu'il n'a pas encore mis la main sur une épouse. On le saurait, si c'était le cas. Papa se lève, faisant grincer sa chaise et déclare que la réunion touche à sa fin. Il est méfiant, cela se voit à des kilomètres.

Lorsque je passe la porte de la salle de réunion, une main m'attrape par le poignet. Je me retourne pour faire face à Atila. Il me scrute de son regard. Et je sais pertinemment ce qu'il y voit.

— N'envisage rien, bella.

Je fais l'innocente, fronçant les sourcils.

No soy un pelotudo (je ne suis pas un débile), Ariana. Je sais que tu veux aider ton père mais se mêler de cette affaire n'est pas une bonne solution.

Je souffle pour lui faire comprendre mon mécontentement. Je l'aime comme un oncle, voire un deuxième père, mais qu'est ce qu'il m'énerve quand il fait l'autoritaire. Surtout quand c'est contre moi.

Il dépose un bisou sur mon front et me laisse me diriger dans ma chambre. Je file à la douche, me détendant autant que je le peux.

Comment nous sauver de cette histoire ?

Aucune idée. Une chose est sûre, les américains n' étaleront pas leur territoire sur ce qui nous appartient. Pas tant que je serais là.

***

10h16

Depuis hier, je cherche mille et une idées pour nous sortir de ce pétrin. Je vais devenir folle à force. Hélas, j'en reviens toujours à la même conclusion, on ne peut pas avancer tant que nous ne serons pas ce que veulent les O'Callaghan.

Génial l'ambiance pour commencer ce mois de Mai !

Je descends au rez-de-chaussée. Andres est au téléphone. Je n'arrive pas à distinguer son humeur. Je sens toute la tension qu'il accumule.

— Guapa, comment tu vas ?

Toujours avec le sourire, ma belle-mère m'offre une accolade chaleureuse.

Bueno, gracias. Y tù ? Tu n'es pas au bureau ?

Bueno. Je crois qu'aujourd'hui, tu reprends du service. Ton père m'en a parlé vaguement. Et si, je ne vais pas tarder à y retourner.

J'affiche un grand sourire. J'ai été trop longtemps sur la touche. Enfin, je rentre sur mon terrain.

— Ah, mi querida hija, je te cherchais justement, s'exclame papa avant de m'offrir un baiser sur le front. Pas le temps pour les bonnes manières désolé mais tu dois être prête dans une dizaine de minutes.

— Soit plus précis.

— Un simple échange de marchandise. Tu dois juste récupérer trois sacs de billets contre des œuvres d'art.

J'acquiesce d'un signe de tête et monte rapidement pour me changer. J'opte pour un pantalon taille haute noir avec un crop top rouge foncé. Toujours être classe.

DI SANTOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant