Chapitre 8

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Ariana

Quelque part dans une villa, Buenos Aires, Puerto Iguazu.

Juste pour savoir, combien de chances j'avais d'aller aider les seules personnes que je voulais pas croiser.

Le prénommé Jayson n'arrête pas de me fixer, comme s'il attendait une réaction de ma part. J'ai envie de fuir. Ou de les insulter pour tous les merdiers qu'ils nous ont causés. J'hésite.

— C'est vrai...tu as des putains d'yeux ! Ils sont magnifiques, je suis grave jaloux, se lamente Jayson.

Je relève la tête pour croiser son regard aux yeux marrons clairs. Je n'ai pas pris le temps de l'analyser. A la différence de sa femme, il a le teint plus clair et des cheveux bruns si clair que je me demande s'il n'est pas blond foncé. Il me dépasse d'au moins trois têtes, je lui arrive pratiquement au cou, mais ça ne m'impressionne guère. Il n'a pas de barbes -ou alors elle est très bien rasée- et sa corpulence est assez fine. Je constate néanmoins ses bras musclés moulés dans son costume.

— Merci, je suppose.

Mes yeux, mes yeux... une légende urbaine d'après quelques-uns. Pourtant, je ne vois pas en quoi, même s'il est vrai que leur vert parait à la limite du fluorescent. Des yeux "bottle green" ou de couleur "Wageningen Green" comme dirait mon père. Je tiens cette couleur de ma mè... qu'importe. Papa a des nuances jaunes dans les siens, ils m'ont toujours captivés. Je hais ne pas les avoir hérités.

Bordel, que je déteste mes yeux.

— Non mais j'en reviens pas, on pourrait presque les voir dans la nuit tes yeux ! D'ailleurs tu m'intimides quand tu me regardes fixement comme ça, tu peux arrêter s'il te plait.

Sa compagne lui donne un coup dans le coude pour qu'il se taise. Je souris poliment. C'est fou comme, de l'extérieur, ils sont différents de ce qu'on raconte à leur sujet.

— C'est une pipelette quand il s'y met. L'idée de lui scotché la bouche m'a traversé tellement de fois l'esprit que je ne pouvais pas les compter.

Je rigole et lui demande quelle cochonnerie a rendu mal son mari. Elle grimace et semble chercher dans ses souvenirs. Je cache pas mon amusement lorsqu'elle décrit la cochonnerie de " minis galettes en forme de pastel avec des espèces de poissons à l'intérieur". Je lui certifie qu'il s'agit en réalité des Empanadas composés de fruits de mer ou de poisson dans leur garniture, sans manquer le commentaire du jeune homme peu avantageux. Une chose est sûre, il déteste les plats argentins.

— Tu vas nous tuer ?

— Qu-Quoi ?!

— Tu vas nous tuer, réitère Jayson.

Encore, Ivanna lui donne une claque derrière la tête.

Ils ont l'air de bien s'entendre pour un mari et sa femme ! C'est super !

Notez l'ironie.

— La dernière chose que je souhaite, c'est de nous attirer des problèmes inutilement. Je ne vais pas vous tuer. De toute façon, vous riposterez alors ce n'est pas une manip' intelligente.

— C'est vrai, t'es une personne perspicace !

— Non, c'est juste logique pauvre con, l'insulte la bouclée.

Je souris et leur fait un signe de tête en guise d'au revoir, sans oublier de leur souhaiter un bon séjour sur le sol argentin. Je me retourne pour rejoindre la salle quand une main me retient le bras. A la sensation des bagues froides et des ongles sur ma peau, je devine l'individue. Je hausse les sourcils dans sa direction et elle me relâche.

DI SANTOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant