Chapitre 6 : Je vais te le dire.

12 1 0
                                    




Lana

Je suis dans le noir. Le noir le plus total. Je ne peux apercevoir la moindre chose. Je n'ai même pas vu là où il m'a emmené, il m'a bandé les yeux avant de m'y conduire, me plongeant dans un noir complet dès l'entrée dans la maison.

J'en perds la notion du temps, je ne sais même plus quelle heure il est. Depuis combien de temps m'a-t-il enlevé ? Trois heures, quatre heures, peut être cinq ?

Je suis si épuisée que j'arrive à m'assoupir, la situation aussi terrible soit-elle. Je me fais réveiller par une voix masculine qui me parle.

- C'est l'heure de se réveiller petit agneau.

J'ouvre les yeux et à mon grand étonnement je n'ai plus le bandage qui me camoufle les yeux. Je peux enfin voir où je suis. Une pièce remplie d'ustensiles et de matériel médical en tout genre. Tout est méticuleusement déposé sur des tables faisant office de poste de travail. Tout y est parfaitement aligné, dans un ordre bien précis. Des ciseaux, des scalpels, des aiguilles...

Mes chevilles et mes poignets sont pris au piège par des attaches qui se trouvent sur les chaises que l'on peut retrouver dans les hôpitaux psychiatriques. Je ne peux plus bouger, mes bandages sont trop serrés.

Enfin, il se place face à moi, s'agenouillant à ma hauteur avant de me confier :

- Je m'appelle Alvin, tu dois sans doute te demander ce que tu fais ici dans cette pièce. Je vais te le dire.














Alvin

C'est alors que je lui raconte tout, dans les moindres détails.

Je commence à lui expliquer comment je vais nettoyer mes outils, ensuite comment j'analyserais son corps et enfin comment je la dépècerais et la découperais.

Comment je récupérerais les meilleurs morceaux pour l'ajouter à ma création humaine. Ma créature parfaite.

- Tu sais je n'ai pas toujours été comme ça.

En voyant sa mine interrogatrice je me vis bien obligé de m'expliquer.

- Je veux dire complètement cinglé. C'est à cause de mes parents si je suis comme ça. C'est eux qui m'ont forgé cette idée dans le crâne et depuis je ne peux plus me la sortir.

Lana ne comprenait pas ce que Alvin voulait dire par « ma créature parfaite ».

- Pourquoi faites-vous cela ? S'il vous plaît relâchez-moi...

- Espèce d'idiote, tu n'as toujours pas compris.

Elle me regardait avec des yeux emplis de questions.

- Toi, tu es la pièce finale. Tu seras le visage. Ton visage est parfait en tout point, et voilà bien longtemps que j'en cherchais un comme le tiens.

- Qu'est-ce que vous voulez faire de mon visage ???

- Le greffer à ma création. La femme idéale. Mes parents ont toujours voulu que je sois parfait. Par-fait en tout point, autant physiquement que mentalement. Quelle fut leur surprise quand ils me virent à la naissance, je ne ressemblais pas à ce qu'ils avaient imaginé. Et en grandissant ça n'allait qu'en s'empirant. Plus je grandissais et plus ils me détestaient, me faisant subir les pires supplices, les pires actes que jamais des parents ne devraient faire subir à leur progéniture. Ils me forçaient à devenir quelqu'un que je ne suis pas. Mais grâce à eux j'ai trouvé un but à ma vie, un chef d'œuvre à accomplir. Quand ils verront ce que j'ai créé ils seront fiers de moi tu verras ! J'aurais la perfection près de moi et ils me trouveront donc aussi parfait comme ils l'avaient toujours espéré !

Je tentais de caresser son visage tandis qu'elle m'évitait empêchant le contact physique. Pas grave, bientôt ce joli petit visage rempli de larmes m'appartiendra à jamais.

KidnappedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant