3. Une horrible découverte

36 5 34
                                    


Elara

22h50

- Lisa , il n'y a personne ... . Murmurai-je , avec ma voix tremblante sous le poids de l'angoisse. La simple idée de retrouver Ellie dans un état pitoyable me glace le sang .

Je ressens une rage sourde monter en moi . Ellie est comme une sœur pour moi, et l'idée qu'elle puisse être entre les mains d'un violeur m'est insupportable.

- Ne t'inquiète pas .Nous allons la retrouver ! dit Lisa d'une voix ferme, essayant de me rassurer malgré la peur palpable dans ses yeux .

Lisa était une jeune femme au charisme saisissant. Ses longs cheveux bruns, soigneusement coiffés, étaient maintenant épars, tombant en mèches désordonnées autour de son visage tendu par l'inquiétude. Ses yeux verts, perçants et généralement pleins de vie, trahissaient une détermination farouche malgré la terreur qui les hantait.

La sonnerie stridente de ma tablette retentit, suivie de près par celle de Lisa. Marco nous demandait de descendre immédiatement. Il était 22h55, la soirée allait commencer dans cinq minutes.

Je savais que je devais descendre, mais l'urgence de retrouver Ellie l'emportait. L'énervement montait en moi comme une marée noire, me poussant à claquer les portes du coin des Viarez avec une force brutale.

Les pièces étaient obscures et oppressantes, chaque recoin semblant abriter des ombres inquiétantes. Je me retrouvai dans une petite salle de stockage, aux murs tapissés d'étagères croulant sous des cartons poussiéreux et des outils rouillés. L'air y était vicié, chargé de l'odeur âcre de l'humidité et du métal.

Je continuai ma recherche frénétique, pénétrant dans une vaste salle de réunion aux fenêtres occultées par de lourds rideaux de velours pourpre. Une grande table en bois massif trônait au centre, entourée de chaises au cuir usé. La pièce, d'habitude vivante de discussions animées, était maintenant sinistrement silencieuse, comme si elle retenait son souffle.

Je pénètre ensuite dans un salon cossu , décoré avec un goût impeccable mais empreint d'une froideur impersonnelle. Les fauteuils en cuir noir étaient disposés autour d'une cheminée éteinte, surmontée d'un miroir doré renvoyant mon propre reflet angoissé. Une bibliothèque encastrée débordait de livres anciens, leurs titres à peine lisibles sous une épaisse couche de poussière.

J'étais convaincu qu'ils l'avaient piégée dans une salle à l'écart. Cette certitude me poussait à fouiller chaque pièce avec une intensité frénétique. Les couloirs se succédaient, sombres et silencieux, chaque porte enfoncée révélant des chambres vides et froides. Pas un signe de vie des trois hommes. Leur disparition soudaine et totale était tout simplement impossible.

L'angoisse me serrait la gorge à mesure que je me rapprochais de la dernière porte. Une pièce exiguë et presque abandonnée, aux murs couverts de graffitis délabrés et de traces de moisissures. L'état dans lequel je retrouverais Ellie m'était inimaginable, mais je refusais de perdre espoir.

Je m'approchai de la porte et appuyai sur la poignée, mon cœur battant à tout rompre. Peureuse de devoir trouver Ellie dans un état lamentable, je poussai la porte, mon souffle suspendu.

À ma grande surprise, il n'y avait personne .

Aucun signe de vie dans cette pièce. Pourtant, c'était la dernière chambre à cet étage. Il semblait inconcevable qu'Ellie ait pu descendre sans que je le remarque, puisque j'étais dans le couloir avec Lisa. Peut-être avait-elle profité de mon absence pendant que je servais les Castelli ? Je n'en savais rien.

La sonnerie retentit à nouveau, cette fois à l'étage. Il était 23 heures. Les personnes présentes descendaient tour à tour par le grand ascenseur, celui réservé aux clients. Je n'avais plus le choix ; je devais descendre également, sous peine de perdre mon emploi. Je ne pouvais pas laisser tout le fardeau sur les épaules de Ralf.

Emilson Where stories live. Discover now