The Shadows Of The Phoenix ; Tome 2: Complications

Chapitre 7: HUNTER

Je n'arrive pas à croire qu'elle ne veuille pas de moi. Quand elle m'a embrassée sur la piste de danse, j'ai eu l'impression qu'un truc avait changé. Je pensais que c'était le bon moment pour la faire mienne. Mais la vérité, c'est qu'elle va se barrer sans se retourner. Je me suis leurré, mes sentiments sont à sens uniques ! Je roule à fond jusqu'au club. Une des brebis m'a appelé, un groupe de gars font le bordel. Ils cherchent la bagarre et elle a peur que ça dégénère. Nous avons régulièrement des problèmes de ce genre, mais ce soir, je pense que je ne vais vraiment pas être cool. J'ai besoin de me défouler et le coup-de-poing que j'ai donné à l'arbre ne m'a pas suffi. Je revois le doute et la peur dans ses yeux. Le refus que je pouvais y lire. Je me gare devant la porte de service, puis je monte les trois marches avant d'ouvrir la porte. La musique est assourdissante. Je croise des employées à moitié nues dans le couloir, elles me saluent, certaines m'aguichent, habituées à ce que je m'occupe d'elles. Mais cette époque-là est révolue. Je n'ai envie que d'une seule femme, même si elle m'a rejeté. Tant que nous n'aurons pas décidé de mettre un terme définitif à notre relation par des mots, je resterai fidèle, comme promis.

Je repère immédiatement le groupe de dix jeunes qui tapent un scandale. L'un d'eux est en train de forcer une de nos danseuses à s'asseoir sur ses genoux, alors que je la vois clairement refuser. J'ai amené Skull, Sly et Death, qui sont autour de moi. Je me plante devant la table des trouble-fêtes.

– Messieurs, un problème ?

– Aucun, répond un gars avec le crâne rasé et des tatouages partout, même sur la tête. Il a un sourire torve de celui qui cherche la merde et en est fier. Nath me regarde, en essayant de me faire comprendre qu'elle ne désire pas rester sur les genoux du mec avec la crête verte. Elle porte une robe minimaliste qui met en valeur sa poitrine très opulente. Elle est très jolie comme femme, attirante. La brune ne veut clairement pas qu'il la touche.

– Nath va au bar, elles ont besoin d'aide, ordonnais-je, sans jamais quitter le mec, avec la crête verte, de vue.

– Elle est très bien là où elle se trouve, me contredit le gars.

Je croise les bras sur ma poitrine. Il n'a pas compris que ce n'est pas le moment de me faire chier ? Il va voir qu'il ne faut pas me prendre pour un con.

– À ta place, je la laisserais partir ! Lui conseillais-je.

– Pourquoi ? Crâne-t-il en haussant un sourcil. Franchement, je suis quand même le client, non ? Elle, c'est juste une pute. Elle est censée me satisfaire !

C'est la phrase de trop. Je me propulse vers lui, il lève les bras pour se protéger et je pense qu'un de mes frères tire la jeune femme en avant. Elle pousse un petit cri, et c'est l'impact. Je me retrouve assis sur les hanches du gars, mon poing rentre en contact avec son visage plusieurs fois. Je pense l'avoir sonné au premier coup. Mais ses copains s'en mêlent et l'un d'eux me frappe au visage, puis aux côtes. Je me lève pour lui rendre l'appareil. Mes frères sont eux aussi en train de se battre. Nous aurions dû fermer le club le jour du mariage de Mila et Vicious, ça nous aurait évité ce genre de situation. Mais cette bagarre est la bienvenue. Je frappe fort, je suis transpirant avec une respiration rapide. On finit par foutre dehors ces enfoirés, en leur disant clairement qu'ils peuvent se brosser pour revenir dans ce club. Je file me nettoyer le visage, ils ne m'ont pas raté, ces cons. Mes jointures me brûlent aussi, mais je n'en fais pas cas. Je m'appuie au lavabo, repensant à Joe et à son refus de devenir ma femme. Moi qui la considère déjà comme ça, je suis anéantie. Je ne sais pas si je peux avoir une relation avec une femme qui ne veut pas s'engager. Pour moi, ça veut dire qu'elle ne m'aime pas assez. Elle n'a pas confiance en moi...

Mon téléphone vibre dans ma poche, c'est la cinquième fois. Je sais que Joe m'a appelé trois fois. Je n'ai pas répondu. D'un, parce que c'était en pleine baston, et deux, parce que je ne veux pas lui parler. Je dois avaler son refus, mon humiliation. Les autres vont me charrier parce qu'ils nous ont vu nous galocher. Mais je ne vais pas bien réagir. Une brebis vient se coller à moi, sa robe bleu laissant presque voir son téton.