Chapitre 2: HUNTER

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Mes frères sont en colère contre moi, pour ce qu'il s'est passé hier soir avec Joe. Je les comprends, mais comment arranger les choses ? Je me suis emporté comme un con avec elle. Je n'avais pas reconnu la gonzesse rousse ! Et alors ? Elle traîne avec un autre et ensuite, elle me fait une crise de jalousie. C'est elle qui ne veut plus de moi. Je suis de mauvaise foi, parce que je lui ai donné toutes les cartouches, pour qu'elle me repousse. Je fais n'importe quoi avec cette femme. Mais je vais la reconquérir, c'est fini les conneries ! Je ne vais plus regarder aucune femme, ne plus baiser avec une autre de colère. Je dois lui prouver que je l'aime et je pense que lorsqu'elle verra le bâtiment terminé à côté, et qu'elle comprendra que c'est pour elle, elle me pardonnera. Elle verra que je veux la garder avec moi. Tout le monde s'est attaché à elle, avec sa gentillesse et sa façon de sourire et de s'occuper des enfants. Elle essaie d'aider tout le monde et moi, je l'ai repoussé, comme un connard. Elle ne se rend même pas compte que nous l'avons tous adopté, qu'elle fait partie des Shadows.

Je suis de plus en plus nerveux concernant Piétra. Je sais qu'il ne lâchera pas, il ne nous laissera pas Joe sans se battre. Je vais devoir tous les tuer pour pouvoir la protéger et ça ne me fait ni chaud ni froid. Mes sentiments pour la jeune femme sont si forts que je serais prêt à mourir pour elle. Je ne suis pas du genre à m'engager en règle générale, mais elle m'a cueilli sans que je ne puisse rien y faire. Une fois ma douche prise, j'enfile un jean bleu usé, avec un tee-shirt noir, puis j'enfile mon blouson en cuir. Je me sens nu sans lui, mon appartenance au club est une constante dans ma vie. Les membres du club sont mes amis, ma famille et tout ce qui compte pour moi. La seule chose qui me manque, c'est d'avoir Joe à l'arrière de ma bécane. Je vais d'ailleurs lui demander de m'accompagner aujourd'hui. Je me doute qu'elle dira non, mais je dois quand même le faire. Quand j'arrive en bas, ils me regardent tous avec un air mauvais. Ma sœur en tête, évidemment. Joe n'est pas là, je me demande si elle ne va pas annuler la journée et rester ici. Je me sers un café, dans un silence pesant et inhabituel. Mais ma nièce, Anaïs débarque, elle se place devant moi, les mains sur les hanches, les sourcils froncés.

– Tonton Hunter, je chuis très, très, très fâchée contre toi !

Elle est droite comme un I et parle tellement sérieusement que j'ai envie de rire. Mais je pince les lèvres, parce qu'elle ne le prendrait pas très bien. Elle tend son index vers moi en continuant.

- Tu as été méchant avec Zoe ! Maman, elle a dit qu'elle n'a pas manzé hier soir ! En plus, moi, ze l'aime à Joe et toi, tu es pas zentil.

– Je sais ma puce, je vais arranger les choses.

- Tu as intérêt, parce que sinon, moi, ze ne te parlerai plus zamais !

– J'ai quand même droit à un câlin ? Je demande en ouvrant les bras.

Elle grimace, lève les yeux au ciel, me faisant penser à sa mère. Puis elle se précipite sur moi. Je la soulève contre mon torse, elle entoure ses petits bras autour de mon cou pour me faire un gros câlin.

– Ze t'aime quand même tonton Hunter.

– Je t'aime aussi, ma chérie, m'attendrissais-je.

Je redresse la tête pour tomber sur le regard ému de ma sœur, qui nous scrute sa fille et moi, dans un moment comme je les aime tant. Tant que je sirote mon café, elle ne me lâche pas d'une semelle. Les conversations ont repris autour de moi, mais je stresse tellement de revoir Joe, que je n'y participe pas. Puis le regard des autres ne m'engage pas à me mêler à leur conversation. Je sens une main se poser sur mon épaule, tandis qu'Anaïs, toujours blottie contre moi, joue avec mon collier. Depuis plusieurs années, je porte une chaîne, sur laquelle est pendue une belle moto. Ce sont mes sœurs qui me l'ont offerte. Il ne me quitte jamais. La rousse qui me fait face est celle à cause de qui tout est parti en vrille hier soir. Un silence soudain me fait lever la tête. Joe se tient dans l'embrasure de la porte. Son regard mauvais rivé sur la jeune femme rousse, qui me touche toujours. Je sens sa colère jusque-là. Elle crève de jalousie ! Ses yeux flamboient lorsque la jeune femme me parle :

The Shadows Of The Phoenix ; Tome 2: ComplicationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant