Olympique // Leon Marchand //

Chapitre un, Marie

Mon souffle régulier, je ne pense à rien. Quand je nage, je suis libérée.

Cette course doit être parfaite. Si je réussis à me qualifier, je fonce droit aux JO à Paris.

Je pourrai enfin réaliser un rêve d'enfant. La jeune Marie de 13 ans qui découvre enfin la natation et fantasme déjà sur les médailles rentrera cette fois ci dans la cour des grands et réalisera la plus grande compétition de sa petite carrière. Alors aujourd'hui, à 20 ans, j'espère décrocher ce privilège de pouvoir nager pour la France.

Dernier 25 mètres, deuxième place derrière Béryl Gastaldello, je prolonge ma coulé de quelques mètres en plus. Je le sens, je le sais, je peux finir première. Puisant dans mes dernières ressources, je m'arrache pour décrocher cette première place. J'entends les cris de mon père dans le public à chaque respiration, je ne dois pas le décevoir.

Tendant mon bras, je touche enfin la parois de la piscine, je lève vite la tête vers le panneau d'affichage.

Marie Delort : 24"49.

Béryl Gastaldello : 24" 51

Mélanie Hénique : 24"53

Marie Wattel : 24"57

...

Je l'ai fait ? Je l'ai fait.

Je tape fort mon point dans l'eau, délibérée, ça y est je monte à Paris le 26 Juillet.

Je sors de l'eau, et fonce vers mes parents, ignorant les flash des photographes, un sourire plaqué sur mon visage.

-Je suis fière de toi, Marie.

-Moi aussi, Papa.

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Je regarde depuis mon siège ouigo le paysage défiler par la fenêtre.

Aujourd'hui, je vais enfin arriver à Paris, au village olympique.

La fédération des jeux m'a déjà attribué ma chambre, que je partagerai avec Lilou Ressencourt, une jeune nageuse de mon âge avec qui j'ai pu nager pour les qualifs juin dernier. Naturellement, nous avons déjà pris contact par Instagram. Nous nous sommes abonnés mutuellement, et avons discuté des jeux en bref. Elle semblait vraiment très sympa et le court échange par message m'a permis de cerner son engagement pour les jeux, nous partagions la même niaque de réussir. Mais dans quelques heures, je la verrai pour de bon, ainsi que tous les autres athlètes français. Je l'avoue, j'ai un peu peur.

Peur de l'inconnu et peur des représailles que je porte sur mes épaules.

Car finir première pour des qualifications de jeux olympiques, veut dire nouvel espoir français. J'ai aussi suivi ceux de la catégorie masculine, comme les derniers jeux à Tokyo, Florent Manaudou, Maxime Grousset... Mais là aussi, 2024 était synonyme de révélation notamment Yohann Ndoye Brouard, Clément Secchi et enfin Léon Marchand. De nature curieuse, j'ai pu passer en revue leur carrière. Ils méritaient clairement tous leur place dans l'équipe de natation française.

Une vibration vient me sortir de mes pensées.

-Préviens nous quand tu arrives au village. Bisous , maman.

Je souris et réponds

-Oui, ne t'inquiètes pas je vous appellerai. Bizz

Ma mère est et restera ma plus grande fan, elle croit en moi depuis mes débuts et pour elle, c'était écrit pour moi de participer au Jo au moins une fois dans ma vie. Avant même de commencer à regretter le fait d'être partie sans elle, un autre message vibra sur ma cuisse.