CHAPITRE III : MOURIR

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- Rendez-vous au nord, et vous, prenez plus au sud, je longerai le fleuve, tonna Kivos, entouré de ses hommes dans la forêt

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- Rendez-vous au nord, et vous, prenez plus au sud, je longerai le fleuve, tonna Kivos, entouré de ses hommes dans la forêt. Et n'oubliez pas, nous le voulons vivant !

À ses mots, tous se déplacèrent rapidement, partant dans les directions indiquées. La nuit était particulièrement froide, et les oiseaux nocturnes avaient aussi décidé de ne pas être en reste de ce qui ressemblait à un festin funèbre.

Les souffles étaient silencieux, les pas, légers, et les oreilles aiguisées. Les pupilles plus sombres de leurs loups avaient en effet pris place, leur assurant une vue des plus parfaites. Il devait le retrouver ce soir, il n'avait pas le choix. Son arme dans le dos, une plus petite à la main, il fit remontrer son masque noir, qui ne laissait qu'entrevoir ses pupilles féroces, avant de soigneusement attacher sa chevelure en un poing ferme,  son petit rituel avant chaque chasse.

Il s'avançait tout doucement, sentant peu à peu l'air frais du fleuve se rapprocher de lui. C'était là, le lieu où ils avaient aperçu le loup pour la dernière fois, alors l'homme espérait en tirer quelque chose. Ses yeux sillonnaient les alentours, quand il entendit brusquement un craquement de branche. Sa tête fit un rapide mouvement dans les airs, humant les senteurs qui s'invitaient à lui.

C'était un humain. Et s'il était chanceux, cela pouvait être son humain tant recherché.

- Avancez, je continue par là, dit-il, avant de prendre le chemin d'où provenait le son.

J'espère bien que c'est toi, petit loup...

🌙🌙🌙

Il ne fait pas partie de notre meute, qu'il parte, et ce, maintenant.

Sa tête tournait, répétant en boucle ces larmes tranchantes qui lui transperçaient le cœur. Pourquoi avait-il si mal ? Pourquoi ces mots brûlaient tant son être ? Il ne le savait. Peut-être parce qu'il avait cru, il avait cru qu'après l'avoir vu dans son état le plus vulnérable, ils auraient tous eu compassion de lui. Peut-être parce qu'en lui-même, il voulait croire qu'il avait une chance, une chance que les siens l'acceptent enfin, qu'il trouve une petite place au sein de ce grand monde qui semblait être plein.

Peut-être...

Cependant, on lui avait encore menti.

Et si la gentillesse de Oltham ne s'était pas révélée, il serait sûrement mort à l'heure qu'il était.

Oltham... pensa-t-il.

Il espérait de tout cœur que le grand loup n'avait pas de problèmes par sa faute. Il ne voulait pas être la cause du malheur d'un homme aussi bon. Mais encore une fois, sa misère contaminait les autres et détruisait leur idylle. Alors il fuyait, c'était le refrain qu'il jouait à cette chanson qu'était la vie. Il fuyait encore et encore, ne voulant plus souffrir ou plutôt, faire souffrir.

𝐓𝐇𝐄 𝐁𝐑𝐎𝐊𝐄𝐍 𝐖𝐎𝐋𝐅 | 𝐋𝐈𝐊𝐇𝐀Ï |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant