CHAPITRE IV : ENCORE TOI

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Le sang, et encore du sang

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Le sang, et encore du sang.

Elle scrutait l'horizon à la recherche de sa source. Elle s'avança, laissant la patte de son loup traverser les minimes obstacles qui se présentaient à elle. Jamais elle n'aurait pensé franchir cette ligne, elle qui prônait le respect des frontières et des limites. Seulement, dans un état d'inquiétude extrême, elle voulut aller voir, savoir, et surtout, se rassurer que sa décision n'avait pas coûté la vie à un homme.

Tu n'es finalement pas si méchante qu'ils le disent, pensa-t-elle, avec tristesse.

Kayonne savait en elle-même que la lueur de douceur qu'elle avait une fois été était encore là, présente, mais l'argile de la vie, de son doigté brut et rigide, avait façonné son être à devenir quelqu'un d'autre. Elle ne le regrettait pas, car cela contribuait à l'avancée de sa meute, mais ne donnerait-elle pas tout pour retrouver son âme innocente ?

- Je te tiens enfin !

La louve noire s'arrêta nette à ces mots. L'Alpha de meute regarda le spectacle qui lui était offert, reconnaissant le corps frêle et sans défense de l'étranger qu'elle avait expulsé de sa maison. Il était là, apeuré, incapable de bouger, attendant une mort certaine, qui faisait naître cette lueur de libération dans son regard éteint. Elle n'arrivait pas à le comprendre, pourquoi ne faisait-il rien ? Pourquoi laissait-il cet homme s'approcher de lui, pointant son arme avec cette haine et ce désir meurtrier dans les yeux ?

- Tu m'as l'air encore plus pitoyable que la dernière fois que je t'ai vu, dit-il avec un sourire narquois collé au visage. Mais ne t'en fait pas, il saura prendre soin de toi, si tu vois ce que je veux dire, continua l'homme, baissant enfin son arme, avant de récupérer quelque chose dans la poche de son vêtement.

Likhaï la reconnut aussitôt, cette couleur jaunâtre, cette odeur d'herbes épouvantable, il le savait, l'heure était venue. C'était encore cette drogue qu'il ingurgitait à chaque fois que l'homme aux iris blancs devait découvrir son corps, lui infligeant les plus grandes douleurs à ses fins funestes. Il en sortira avec de fortes migraines, le nez saignant, la gorge nouée, le cœur lent, mais tout ceci serait mieux que l'air abrupt qu'il respirait maintenant, mieux que cette sensation d'être en vie, alors qu'il se voyait déjà perdu dans les ténèbres de la mort. Au moins, il frôlerait les portes de Hadès un peu plus profondément.

Encore là, Kayonne regardait le spectacle sans savoir quoi faire. Elle ne devait pas intervenir, qu'est-ce que cela occasionnerait pour la meute ? Un homme mort valait mieux que des milliers pas vrai ? Oui, c'était cela. Alors pourquoi son être brûlait-il de dégoût et de rage, pourquoi ses crocs se faisaient-ils menaçants ? Et encore, pourquoi son flanc s'était-il étiré, se lançant dans une course effrénée ?

L'homme n'eut pas le temps de reprendre son souffle qu'une vive douleur traversa son bras, lui faisant lâcher la seringue qu'il tenait. Il resta debout, canalisant le mal qui se propageait dans ses os, le regard rivé vers l'animal aux yeux rouges devant lui.

𝐓𝐇𝐄 𝐁𝐑𝐎𝐊𝐄𝐍 𝐖𝐎𝐋𝐅 | 𝐋𝐈𝐊𝐇𝐀Ï |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant