26 - Ouroboros

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Hello ! ^^

Je suis rentrée de vacances et prête à publier la suite de l'abattoir ! Et pour fêter ça, une bonne dose de révélations et de Jikook. (Et peut-être même quelques blagues douteuses pour alléger l'atmosphère...)

Bonne lecture !


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Jimin était tout jeune, six ou sept ans à peine, dans les bras de Minjun sur le vieux canapé du salon. Ils regardaient les dessins animés alors que l'odeur réconfortante de la cuisine de leur mère flottait dans l'air, mêlant les arômes de plats mijotés et du riz cuit. C'était un parfum qui parlait d'amour. De famille. De foyer.

Jimin se sentait en sécurité niché contre le corps un peu plus grand et fort de son frère aîné. Leurs éclats de rire résonnaient dans la pièce, accompagnés des "bim" et des "bang" rigolos du cartoon, quand la porte de la cuisine s'ouvrit sur leur mère.

Qu'elle était belle. Daemin marchait dans ce petit appartement à bas loyer, un vieux tablier autour de la taille, comme si elle était reine d'un palace en robe de soie, ses longs cheveux noirs suivant le mouvement serein de ses pas. 

La lumière du soleil, filtrée par les rideaux, l'entourait d'une aura presque céleste. Mais dès que son regard se posa sur ses enfants enlacés, son expression changea brusquement. Son sourire radieux s'effaça, remplacé par l'effroi. Le plat qu'elle tenait si précieusement glissa de ses doigts, s'écrasant au sol avec un bruit fracassant, éclatant en une pluie de débris et de nourriture.

– Éloignez-vous... s'il vous plaît, les supplia-t-elle tout bas, avant de se mettre à paniquer de façon irrationnelle. Éloignez-vous ! Jimin ! Viens me voir, vite !

Il courut vers elle sans chercher à comprendre pourquoi elle l'appelait de la sorte, et elle le serra fort dans ses bras, son étreinte aussi désespérée que protectrice. Depuis le canapé, Minjun avait l'air perdu et rejeté, ses bras encore tendus, à la cherche du réconfort qui venait de s'arracher à lui.

Daemin se mit à pleurer, des larmes glissant sur ses joues pâles. Elle fit signe à son fils aîné de les rejoindre, et malgré la confusion, ce dernier obéit. Elle prit alors ses deux enfants dans ses bras, les enveloppant dans une étreinte tremblotante, son souffle irrégulier trahissant la tempête intérieure qui la tourmentait.

— Je suis désolée, les garçons, désolée... Maman est désolée. Tout va bien.

Une prière désespérée, contre un passé que Jimin n'avait pas encore les moyens de comprendre.

Jimin se réveilla dans son lit. Au dortoir. À Meonville.

Après avoir quitté l'infirmerie en courant, terrifié par l'apparence démoniaque de Jungkook, il s'était réfugié dans sa chambre. Et s'il s'y était précipité, c'était bien parce qu'il considérait cette chambre – cette ville, même – comme son chez lui, son foutu foyer. Une maison comme il n'avait plus connue depuis une éternité, dans son ancienne vie laissée en ruines.

Jimin se tourna sur le côté, fixant les objets familiers de la pièce depuis son matelas. Le sac troué de Tae, les livres empilés de Yoongi, le halo sans poussière à l'endroit où s'était tenue la veilleuse de Billie. Des détails insignifiants qui représentaient pourtant beaucoup à ses yeux.

Les jours sang : l'abattoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant