CHAPITRE 1. La loi de Murphy, ou comment j'ai perdu mon job...et tout le reste

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RHEA




               

𓇼


 Athènes, Grèce

Je ne suis pas tout à fait sure, mais je crois qu'il existe un proverbe qui dit : « Quand tout va mal, pas de panique, ça ne va faire que s'empirer. » Eh bien, laissez-moi vous dire que ce n'est pas juste un dicton à la con ! Cette phrase résume ma vie actuellement.

Il y a à peine un an, j'étais Rhéa Kallias, employée modèle d'une entreprise d'import-export. Une petite boite en pleine expansion, qu'ils disaient. Selon mes supérieurs, nous allions bientôt agrandir nos locaux. Et qui dit projet d'expansion, dit aussi rémunération plus grande !

La bonne blague !

Quelque temps après, ils ont commencé de mystérieuses réunions avec des actionnaires. Vous savez, le genre de réunions où tout le monde est coincé et où ils sortent tous de la pièce en évitant de croiser votre regard. Le genre d'ambiance qui vous fait penser qu'il y a un problème, mais vous fait espérer que tout ira pour le mieux.

Spoiler alert, ça n'a pas été le cas.

"Nous devons faire des coupes budgétaires. Malheureusement, certains postes vont être supprimés" a dit le patron de la boite un jour, avec un air désolé. Vous savez, celui capable de ruiner toute votre semaine et de vous poursuivre dans vos pires cauchemars.

Et moi, dans ma naïveté légendaire, j'ai pensé que cette situation ne me concernait pas le moins du monde. Après tout, qui voudrait se séparer de Rhéa, l'incroyable gestionnaire de dossiers ? Cette fille incroyable et serviable !

Eh bien, apparemment tout le monde.

C'est ainsi qu'un lundi matin, alors que j'avais loupé mon bus, perdu un ongle et étant dans ma période de règle, je me suis retrouvée dans la salle de réunion, écoutant un discours barbant sur la nécessité de réévaluer les priorités et de chercher à découvrir d'autres horizons. Traduction en français facile « Vous êtes virée, merci d'avoir participé à l'effondrement de notre entreprise et au revoir. »

Quoiqu'il en soit, maintenant que je repense à tout ça, je me dis que j'aurais dû remarquer les signes précurseurs de mon renvoi. D'abord, je n'avais plus droit au café gratuit parce que, je cite, nous devions faire des « économies ». Sans oublier le fait que l'on devait économiser le papier, comme si c'était ça qui allait miraculeusement redresser l'entreprise.

Vous savez le plus ironique dans tout ça ? Je me souviens avoir pensé dur comme fer que ces mesures allaient nous aider. Plus naïve que moi, tu meures.

Bref, après mon licenciement, est venu ce moment où j'ai dû empaqueter mes affaires dans une boite en carton. La fameuse boite en carton. Cette scène tellement clichée qui m'a fait rire malgré moi.

Il y a aussi un autre proverbe qui dit que lorsqu'une porte se ferme, une autre s'ouvre. Mais ce serait trop facile si ça fonctionnait à tous les coups, hein ? Dans mon cas, j'ai l'impression que toutes les portes sont non seulement fermées, mais aussi verrouillées à double tour.

Depuis mon renvoi, je galère. Je me suis mise en quête d'un nouveau travail, mais, il faut l'avouer, le marché de l'emploi est aussi sec que le désert du Sahara.

J'ai passé les derniers mois à passer des entretiens, à déposer les dossiers de toute part, mais rien à faire. J'essaie de me motiver le plus possible. Mais, après autant de refus, c'est dur de rester optimiste.

ÉROSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant