CHAPITRE 2. Le grand jour, ou comment l'univers a décidé de tester ma patience

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RHÉA




𓇼

Athènes, Grèce

Le réveil sonne à 7 heures du matin. Le Grand Jour est enfin arrivé. C'est aujourd'hui que j'ai mon entretien chez Olympia, la prestigieuse entreprise qui fait dans l'immobilier de luxe et la décoration intérieure.

Cet emploi n'est pas juste un emploi, mais c'est aussi peut-être ma dernière chance de m'en sortir avant de devoir appeler Mikael et lui crier au secours, et enfin admettre à voix haute que ma vie est un putain de désastre.

Quoique en soit, ce n'est pas une mauvaise chose de lui demander de l'aide, mais je ne veux pas être un poids pour lui. Il a déjà bien de choses à gérer pour que je vienne me rajouter. Et puis bon sang ! J'ai 26 ans, je peux très bien me gérer toute seule !

Je me lève du lit bancal de mon auberge en ne sentant plus mon dos tant j'ai de courbatures. Le matelas est si fin qu'on sent tous les bois en dessous. Je vais à la douche et, sans surprise, il n'y a pas d'eau chaude. Évidemment !

— Super ! Une douche froide, juste ce qu'il me fallait pour démarrer la journée du bon pied. Grognais-je les dents serrées avant de passer sous la douche.

Après tout, pourquoi la Vie me ferait-elle preuve de clémence ? Je commence à me dire que j'ai commis des dingueries dans ma vie antérieure et maintenant, l'univers m'en fait voir de toutes les couleurs en guise de punition. Bref, je me retrouve à prendre une douche glaciale qui me fait hurler comme si j'étais dans un film d'horreur.

Je devrais peut-être passer le casting pour ce film là... SCREAM.

Dans tous les cas, le combo courbatures et douche glaciale est ce que je peux appeler un charmant début de journée.

Quelques minutes plus tard, je suis fraîche, au sens littéral du terme, et prête à me battre contre le monde, ou l'inverse, mais bon, vous avez compris. J'enfile ma robe noire Chanel, l'une des seules tenues un peu correctes que j'ai sous la main. Je l'avais trouvé dans une brocante pour pas grand-chose et j'avais sauté sur l'occasion.

Je me regarde dans le miroir de la salle de bain en soupirant. Elle me donne l'air d'aller à un enterrement plutôt qu'à un entretien d'embauche. Mais vu l'état actuel de ma vie, cette perspective colle assez bien.

Je quitta l'auberge en vitesse espérant attraper le bus, sauf que, comme prévu, le destin a décidé de se moquer de moi. On ne change pas une équipe qui gagne. Le bus me passe sous le nez, le chauffeur me jetant un regard mi-désolé, mi-amusé.

— Et ça l'amuse, ce crétin ! Râlais-je en regardant le bus s'éloigner. Je mets ma main à couper, il m'a vu arriver et a quant à lui démarré.

Je passe donc dix minutes supplémentaires à entendre le prochain bus tout en marmonnant des insultes dans ma barbe, invisible, et finalement, je grimpe dedans en priant les dieux de ne pas arriver en retard.

Il ne manquerait plus que ça.

Lorsque j'arrive enfin au building d'Olympia, il ne me reste que dix malheureuses minutes avant d'être en retard... génial.

Le bâtiment est imposant. Plus imposant que ce que j'avais pu voir en photo sur leur site Internet. Pierres anciennes, marbres blancs, colonnes imposantes... On se croirait au Parthénon version un peu plus moderne et en bon état.

Je fais clairement tache dans ce décor, et ce, malgré ma robe de luxe de seconde main. J'ai l'impression, en passant les portes, que je risque de déclencher une alarme « Attention, personne inappropriée ».

ÉROSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant