Chapitre 5 : Breathe me

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Mya :

Je sors de ma voiture d'un pas déterminé. Hors de question de montrer la réalité de mon état émotionnelle. A mesure que j'approche, je sens l'anxiété et le stress ainsi qu'une crise d'angoisse prendre possession de moi.

– Mya, je suis content de te voir, s'exclama Furry. Tout va bien, tu n'as pas d'ennuis j'espère ?

Je sens sa sincérité dans sa voix. Comment peut-il se montrer si gentil et si bienveillant alors que j'ai fait la morte pendant six mois, sans jamais donner de mes nouvelles ?

– Bonjour, tout va bien merci. J'ai mis du temps à venir, désolée.

Ma voix est chevrotante et pas du tout assurée, c'est que la situation me perturbe tellement que je joue nerveusement avec mon bracelet. Je frissonne à cause de la fraîcheur matinale.

– Ne t'inquiète pas, je comprends. Sache que tu es ici chez toi, tu viens quand tu le souhaites, me rassure t-il. Allez viens, entre, on va aller s'installer dans mon bureau, j'ai quelques petites choses à te dire.

Sa voix est douce, neutre et sans la moindre trace de contrariété. Je suis totalement hébétée, j'ai l'impression d'être passée dans une autre réalité. Je le suis d'un pas traînant en observant le décor tout autour de moi.

De l'extérieur c'est un immense hangar, avec beaucoup de fenêtres sans possibilité de vue sur l'intérieur. Une fois les portes passées un tout autre décor s'offre à moi.

Je me retrouve face à un immense salon avec un nombre impressionnant de canapés couleur taupe et un écran plat digne d'un cinéma. La déco est épurée mais très jolie avec des murs gris clairs, et une hauteur sous plafond incroyable.

Un peu plus loin , un épais rideau noir masque en partie la voûte vers laquelle nous nous dirigeons. Si jusque-là je n'ai croisé personne d'autre que Furry, les voix de plusieurs hommes se font entendre au loin.

Instantanément mes sens sont en alerte. Je stresse, mes jambes tremblent, mes mains deviennent moites et mon cœur s'emballe. J'ai à peine eu le temps de comprendre ce qu'il m'arrive que Furry émet un sifflement afin d'attirer l'attention de l'assemblée. Tous se retournent vers nous et Furry prend la parole.

– Bon les gars, pour la plupart vous la connaissez déjà de vue, pour les autres, je vous présente Mya, la fille de notre défunt frère Mike. Elle est moi devons avoir une discussion, nous serons dans mon bureau et je ne veux être dérangé sous aucun prétexte. Vous m'avez bien compris ?

Toute l'assemblée hocha la tête puis il repris:

– Vous savez tous ce que vous avez à faire, pour les autres, préparez ce qu'il faut pour ce soir.

J'esquisse un semblant de sourire, mais qui ressemble plutôt à une grimace, il faut dire que là, tout de suite, je ne suis pas capable de mieux. Une dizaine de paires de globes oculaires sont braqués sur moi et je suis tétanisée.

– Salut, moi c'est Kyle, je connaissais un peu ton père. Je suis sincèrement désolé... Tout va bien ? Tu m'entends ?

Sa voix est rassurante, il n'a pas l'air inquiet ni perturbé par ma crise d'angoisse. Ma vision est brouillée, j'entends ses paroles mais je suis dans l'incapacité de bouger ou de réagir.

Je sens quelqu'un m'attraper par le bras et m'entraîne à l'écart de toute cette foule, dans un lieu calme et frais. Je vois une fenêtre plus loin vers laquelle je me précipite à la recherche d'air. Il me faut bien 5 minutes pour retrouver mes esprits.

Quand je me retourne vers la pièce, Furry et le dénommé Kyle me fixent avec compassion. J'ai peur de trouver dans leurs regards de la pitié pour ce que je suis devenue car malgré mon treillis militaire plutôt large, mon pull noir et ma veste en cuir, ma perte de poids est plus que visible. Sans parler de mes immenses cernes, et de mon teint pâle, en clair, oui, je fais peur à voir. J'en suis consciente mais je refuse qu'on ai pitié de moi.

Until the very endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant