Until the very end

Chapitre 2 : Nothing else matters

Jaxon :

Trois coups frappés à la porte m'annoncent que ça y est. Il est l'heure de partir. Aujourd'hui ne sera pas une journée comme les autres. Je m'apprête à dire un dernier au revoir à celui qui a été un père pour moi. Mike va me manquer.

Son sale caractère, ses excès de colère, mais avant tout son amour et sa bienveillance envers Kélya et moi.
Le club escortera le cortège funéraire, mes frères et moi-même serons présents tout au long de la cérémonie.

Kyle m'attend devant la porte, droit comme un I. Je vois les émotions passées sur son visage et dans ses yeux d'un bleu profond. Il est le plus jeune d'entre nous et aussi celui qui a le moins connu Mike, bien qu'il soit tout autant affecté que nous.

Je sais que Fab sera là. Je n'ai pas envie de le voir et rien que d'y penser la colère monte. Je vais vraiment devoir prendre sur moi pour ne pas lui foutre mon poing dans la gueule, il n'a absolument rien à faire là. Il nous a trahis et a quitté le club. Mike était bien trop gentil pour lui accorder encore de son temps et de sa personne.

– Jax tu es prêt ? On va partir.
La voix de Kyle me fait sursauter.

– Oui, c'est bon. Je vais faire un bisou à Kélya et je vous rejoindrai aux motos.

40 minutes plus tard, une cinquantaine de motos sont présentes devant l'Athanée. Je vois au loin les membres de sa famille de sang, mais il est hors de question de leur accorder ne serait-ce qu'un regard. Les voir là, pleurer et se lamenter maintenant qu'il n'est plus là, c'est trop facile, alors que de son vivant ils se contentaient de le renier et le critiquer.

J'entends le moteur d'une grosse voiture arriver, en me retournant, je me rends compte qu'il s'agit de la Mustang de Fab. Il se gare et descend de sa voiture avec son air suffisant sur le visage, si seulement je pouvais le lui faire ravaler... Mes poings me démangent tellement, la colère fait trembler mes mains et accélérer mon rythme cardiaque.

Instinctivement j'avance dans sa direction et je suis coupé dans mon élan par la poigne de Kyle. Il n'a pas besoin de prononcer un mot pour que je comprenne, je n'ai pas le droit à l'erreur... Pas aujourd'hui, car je m'en voudrais éternellement.

Je lance un dernier regard en direction de ce connard, mais je reste bloqué sur ce que je vois. Il n'est pas seul, c'est la première fois que je la vois de mes propres yeux mais je sais tout de suite de qui s'agit. Elle est la copie conforme de son père, les mêmes yeux, à l'exception qu'elle a les cheveux noirs alors que lui était blond mais aucun doute. C'est bien elle. C'est Mya.

Il était évident qu'elle serait présente, je ne m'attendais juste pas à la voir avec lui. La tension est palpable.
Le moment venu j'entre dans cette pièce froide, il est là, vêtu de son cuir. On pourrait croire qu'il dort... Mais je sais déjà que peu importe ce que je dirais il ne réagira pas.

Quelque minutes plus tard, des gendarmes entrent dans la pièce et l'annonce tombe.
" Nous allons procéder à la fermeture du cercueil."

Mon cœur loupe un battement, c'est trop brutal. Trop soudain et surtout ça veut dire que l'heure est venue.
Je vois Mya à l'écart avec Fab et deux autres personnes, sa mère et son copain j'imagine. Elle n'a adressé la parole qu'à Furry notre président que brièvement. Nos regards se croisent un instant puis elle quitte la pièce. On ne peut pas dire qu'elle cherche le contact, c'est plutôt tout le contraire.

Une fois le cercueil scellé, tout le monde sort sauf mes frères et moi. Je leur demande si je peux rester seul une minute avec Mike... La pièce se vide et je m'assois tout près de lui.

– Hé mon frère, je pensais que le pire c'était de te perdre... alors qu'en fait le pire c'est maintenant... ils ont prononcé cette foutu phrase qui m'a glacé le sang, "nous allons procéder à la fermeture du cercueil... Vous pouvez lui dire un dernier au revoir." Ils t'ont enfermé dans cette foutue boite ! Comment on est censé dire un dernier aurevoir d'ailleurs? Putain que c'est dur et que ça fais mal... Tu me manques mon frère. Ou je devrais plutôt dire : papa ? J'ai signé les papiers d'adoption. Tu es officiellement mon défunt père. Merci pour tout ... Tu as été ma seul famille et aujourd'hui avec Kélya on porte ton nom avec fierté.