CHECKMATE

𝗖𝗛𝝠𝗣𝗧𝗘𝗥 𝗜

ᝰ.ᐟ

❛𝐷𝑎𝑛𝑠 𝑙'𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒, 𝑗𝑒 𝑟𝑒̀𝑔𝑛𝑒 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑓𝑜𝑖, 𝑚𝑒́𝑓𝑖𝑒-𝑡𝑜𝑖, 𝑐𝑎𝑟 𝑚𝑎 𝑓𝑜𝑙𝑖𝑒 𝑡𝑒 𝑑𝑒́𝑣𝑜𝑟𝑒𝑟𝑎.❜ - 𝐋𝐮𝐜𝐢𝐟𝐞𝐫.

𝗖𝗛𝝠𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝗜 : 𝗝𝝝𝗞𝗘𝗥,𝗘́𝗖𝗛𝗘𝗖 𝗘𝗧 𝗦𝝠𝗡𝗦 𝗥𝗘́𝗚𝗟𝗘𝗦.

𝐂 𝗛 𝗘 𝗖 𝗞 𝗠 𝐀 𝗧 𝗘

Il arrive sans bruit, glissant parmi les ombres comme un spectre que l'on craint de nommer.

Sa présence, pourtant, pèse lourd dans l'air, laissant derrière lui un parfum de cendres et de promesses non tenues. Il n'a pas besoin de parler pour être entendu, pas besoin de menacer pour que le danger suinte de chaque pore de sa peau.

𝐈𝐥 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫.

Les joueurs autour de la table sentent sa venue avant même de le voir. Ils se redressent, crispés, les doigts glissant nerveusement sur les jetons qui semblent tout à coup bien légers.

Il est là.

Et déjà, le jeu a changé.

𝐈𝐥 ne se contente pas de jouer avec les règles, il les réécrit à chaque coup, brouillant les lignes entre alliés et ennemis.

Son regard, perçant et insondable, balaye la pièce avec une lenteur calculée, pesant chaque âme, chaque secret, chaque faiblesse. Il est le maître des énigmes, celui qui s'avance sans jamais révéler ses cartes, qui sourit quand les autres tremblent, car il sait que la victoire ne se trouve pas sur le plateau, mais dans les esprits qu'il hante.

Un frisson parcourt l'échine de ceux qui osent le regarder dans les yeux, car dans ces pupilles froides et taciturnes, ils voient plus que leur propre reflet – ils voient la chute, l'échec, l'inévitable. Et pourtant, il y a dans ce sourire quelque chose de séduisant, une promesse de pouvoir pour ceux qui oseraient le suivre dans sa danse mortelle.

Mais à quel prix ?

Car sous le masque du 𝐉𝐨𝐤𝐞𝐫 se cache une vérité plus sombre, une folie douce-amère qui le pousse à jouer, non pas pour gagner, mais pour voir les autres perdre. Ses jeux sans règles. Il n'a ni maître, ni roi, sans foi car il est celui qui tire les ficelles de l'ombre, celui qui décide quand la partie doit se terminer, et pour qui.

Sous les lumières tamisées, les masques tombent un à un, révélant les visages marqués par des trahisons passées. Les cartes sont déjà jouées, les pions avancés, mais ici, ce n'est pas un roi qui tombe. Non, c'est une reine perfide qui tire les ficelles, un as dissimulé sous la manche d'un costume taillé dans l'ombre. 

Les dés roulent, cliquetant sur le marbre froid comme un écho des âmes vendues. Chaque mouvement est un pari, un souffle suspendu, tandis que les visages impassibles cachent les cœurs qui saignent. Le silence est lourd, chargé de promesses brisées, et l'air s'épaissit, saturé d'une tension que seuls ceux qui ont tout à perdre peuvent comprendre. 

Les rires étouffés résonnent dans les recoins sombres de la salle, se mêlant aux murmures des fantômes oubliés. Une partie d'échecs se joue dans l'ombre, où chaque pièce est prête à être sacrifiée pour l'honneur d'un empire bâti sur le mensonge. Les regards se croisent, acérés comme des lames, cherchant la faiblesse dans les yeux de l'autre.

Et lorsque la fumée se dissipe, c'est le 𝐉𝐨𝐤𝐞𝐫 qui demeure, souriant d'un rictus figé. Il n'a rien à perdre, car il n'a jamais misé que sur la ruine des autres.

Ses mains, tachées d'un sang invisible, se referment sur le dernier atout, celui que personne n'avait vu venir. La dernière note de cette symphonie macabre résonne dans le vide, alors qu'il tire sa révérence, laissant derrière lui un champ de bataille où l'honneur n'est qu'une illusion, et où la victoire appartient à celui qui sait sourire au bord du précipice.

Dans cette danse, c'est le Joker qui fait la dernière révérence. Et dans cette chute, il ne craint plus rien, car le jeu n'est qu'une illusion, un mirage qui s'effrite sous ses doigts. Le roi est mort, vive le fou.

— I'm 𝐌𝐚𝐝, or just B𝐚𝐝, but I'll make you crazier, if you cross my path.

Et c'est ainsi, qu'𝐈𝐥 ouvre le bal.

⎯⎯⎯⎯♖⎯⎯⎯⎯

𝑁𝑒𝑝ℎ𝑡𝑎𝑙𝑦𝑠.