double date ♰ (antoine léaument)

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Tu t'étais préparée avec soin pour un rendez-vous galant. Une tenue noire sophistiquée, des chaussures élégantes, et quelques accessoires distingués. La personne que tu allais rencontrer -bien que vous vous soyez rencontrés sur un site de rencontres- semblait parfaite à tes yeux, et cette fois; tu croyais bien que la chance de l'amour allait enfin te sourire. Vous aviez échangé des messages pendant des semaines, et ce dîner devait être votre première rencontre en personne.

Tu t'installas à une table près d'une des fenêtres du restaurant, qui donnait sur la rue extérieure, le cœur battant d'excitation et d'appréhension. Les minutes passèrent, minutes qui se transformèrent en une heure, puis deux heures.
Malgré tes messages, quelques appels, ton téléphone resta en retour désespérément silencieux. Pas de réponses, pas d'explication, pas d'appels. Personne n'était venu.

La tristesse et la frustration commencèrent à prendre le dessus, comprenant peu à peu que ton rencard ne viendrait pas. Tu avais commandé une salade en guise d'entrée, plus par principe que par appétit, et tu la mâchouillais distraitement, en tentant de calmer ta rage, essayant de gagner en patience. Mais chaque bouchée te semblait lourde, sans saveur. Finalement, tu décidais de payer et de quitter le restaurant, le cœur lourd de déception.

En sortant du restaurant, une vague de peine vint envahir ton cœur. Tu sentais le besoin de te retrouver, de réfléchir, de digérer cette soirée gâchée. Et c'est au parc de ton quartier que tu te rendis, ton refuge personnel dans un petit coin calme. L'Essonne regorgeait de ce genre de petits coins de paradis. C'était un endroit où tu allais souvent pour te ressourcer, surtout la nuit, quand le calme et la tranquillité enveloppaient les lieux.

Tu t'assis sur un banc, le regard perdu dans les ombres dansantes créées par les réverbères. Comme à ton habitude, tu voulais écouter de la musique pour te perdre dans tes pensées et tenter d'oublier le désastre de ce rendez-vous.

Mais, ce soir, quelque chose de différent attira ton attention.

À l'autre bout du banc, un homme était assis, seul. Ses cheveux châtains brillaient légèrement sous la lumière des lampadaires, et bien que tu ne puisses pas voir la couleur exacte de ses yeux, ils semblaient marrons. Il portait des lunettes et était étrangement bien habillé pour une sortie nocturne dans un parc. Il avait l'air jeune, charmant, et il dégageait une certaine sérénité.

Tu pris tes écouteurs, te préparant à te plonger dans ta musique, mais tu remarquas qu'il tenait un livre entre ses mains, qu'il lisait à la simple lumière du lampadaire situé à sa droite.
La couverture te semblait familière. Il t'intriguait et t'inspirait énormément de curiosité. Alors, cherchant une diversion, tu pris une profonde inspiration et décidais d'engager la conversation.

Bonsoir, dis-tu doucement. Qu'est-ce que vous lisez ?

Il leva les yeux de son livre, visiblement surpris mais pas mécontent de l'interruption.

Bonsoir. Oh, un livre sur la Révolution Française, rien de très intéressant pour vous j'imagine.

Un sourire se dessina sur tes lèvres.

Oh non, au contraire. Ça ne peut qu'être intéressant ! Vous êtes un passionné ?

Il hocha la tête.
Oui, totalement. C'est votre cas aussi ?

Non, pas vraiment, mais je mentirais si je disais que ça ne m'intéresse pas du tout, répondis-tu dans un rire léger.

Une conversation s'amorçait, et tu sentais déjà ta morosité s'évaporer un peu.

Vous aviez continué à discuter, passant de sujets en sujets, puis à des choses de plus en plus personnelles. Tu appris alors qu'il s'appelait Antoine, qu'il était investi en politique auprès de La France Insoumise et était même député. Il vivait dans le quartier depuis quelques années déjà.

De ton avis personnel, tu trouvais qu'il avait un sourire chaleureux et une manière de parler qui te mettait à l'aise. Il semblait sincèrement intéressé par ce que tu avais à dire.

À un moment donné, tu te surpris à te confier à lui sur ta soirée désastreuse.

Je devais rencontrer quelqu'un ce soir, mais il n'est jamais venu. dis-tu, un peu timide.

Antoine fronça les sourcils, une lueur de frustration partagée dans ses yeux.

Je suis désolé d'entendre ça. Les gens peuvent être vraiment décevants parfois.

Tu soupiras.

Oui, c'est vrai. Mais je suppose que c'est mieux de le savoir maintenant, plutôt que plus tard.

Il acquiesça, puis un sourire espiègle apparut sur ses lèvres.

Peut-être que le destin avait d'autres plans pour vous ce soir.

Tu ris doucement.

Peut-être.

Vous aviez continué à parler pendant ce qui semblait être des heures. La conversation était fluide, naturelle, et tu te sentais étrangement à l'aise avec lui. Il te partageait des anecdotes de son travail, des connaissances historiques et des faits farfelus, et parfois même il en venait à se confier sur certaines situations embarrassantes de sa vie. Étonnamment, tu fis de même, te surprenant à révéler des aspects de ta vie que tu partageais rarement.

Finalement, il y eut un moment de silence confortable, un de ceux qui ne sont pas gênants mais qui montrent à quel point vous êtes à l'aise avec quelqu'un. Antoine prit une profonde inspiration et se tourna vers toi, un sourire timide sur les lèvres.

Écoute, je sais que tu as eu une mauvaise expérience ce soir, mais... Il sembla chercher ses mots. J'aimerais beaucoup te revoir. Peut-être qu'on pourrait se retrouver pour un café ou un dîner. Qu'en penses-tu ?

Tu sentis ton cœur faire un bond dans ma poitrine. Tu ne m'attendais pas à cette proposition, surtout après la soirée que tu avais eue. Mais il y avait quelque chose chez lui, une sincérité et une douceur qui te faisaient sentir en sécurité.

J'aimerais beaucoup, répondis-tu, sentant tes joues rougir.

Tu étais pourtant reconnaissante en ce moment pour l'obscurité de la nuit qui masquait probablement ta gêne.

Un sourire éclatant illumina son visage.

Super ! Ça te dirait qu'on échange nos numéros ?

Avec plaisir, tu dis, avant de sourire en retour.

Vous aviez sorti vos téléphones et échangé vos numéros. Tu sentais une vague d'excitation mêlée de nervosité qui t'envahissait peu à peu. Tu avais passé une soirée tellement désastreuse, mais maintenant, ce moment inattendu semblait tout changer.

J'espère que ta soirée se termine sur une note plus positive, dit-il en rangeant son téléphone.

Tu lui répondis avant de rire timidement.
Elle se termine bien mieux que je ne l'avais imaginé, enfin, surtout grâce à toi.

Malgré la nuit, tu crus pouvoir le voir rougir légèrement, une expression de surprise sur le visage.

Quelques minutes plus tard, lorsque vous vous levez du banc, il te raccompagne jusqu'à la sortie du parc.
Alors, à bientôt, dit-il avec un clin d'œil.

À bientôt, répondis-tu, sentant ton cœur s'emballer.

one shots ☆ politiciens français ; [x reader]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant