Unseen Witness

Chapitre 1

Le vent glacial du mois de décembre balayait mes cheveux déjà en pagailles, que je n'avais pas eu le temps de coiffer à cause de mon retard. L'arrêt de bus désert, tout comme ses environs rendait l'endroit étrange. Assise, sur le banc de l'arrêt, j'attendais le bus qui était
censé être déjà passé depuis dix bonnes minutes.

Je vais finir par être en retard, je pensais. Je jetais un coup d'œil à ma montre, et m'aperçus qu'il ne me restait que 10 minutes avant que le lycée ne ferme ses portes.

Fichu réveil, je pestais contre ce dernier, même en sachant pertinemment que ce retard était entièrement dû à ma flemme matinale. Le brouillard n'était pas encore levé, plongeant la ville dans une obscurité anormale, que seule la faible lumière de quelques lampadaires éclairait. Seul le bruit du vent se faisait remarquer. Dans la rue, pas une seule voiture ne rôdait.

Je pris mon téléphone, et commençais à pianoter sur les touches pour essayer de faire passer le temps. Cinq minutes supplémentaires passèrent sans qu'un signe de vie n'apparaisse. Je commençais à grelotter à cause du froid, quand soudainement, une volumineuse audi noir fit irruption dans la petite ruelle ou je me trouvais. Elle se gara sur le trottoir en face de mon arrêt.

Intriguée, je rangeais mon téléphone pour observer la situation, et mis mes mains dans mes poches, pour les préserver du froid. Un homme, vêtu d'une veste en jean noir, d'un sweet dont la capuche grise était relevée sur sa tête, ainsi qu'un pantalon de la même couleur, ouvrit la porte arrière du véhicule, puis en sorti l'air aux aguets. Il sillonna la rue déserte du regard avant de m'apercevoir sur le banc. Instinctivement, je baissais la tête pour éviter le eyes contact.

Après quelques secondes, je m'autorisai à relever la tête, mais m'aperçus qu'il m'observait encore. Cette fois-ci, je ne tentais pas son regard, mais me concentra sur la deuxième personne qui venait de sortir du véhicule côté conducteur.

Un autre homme, un peu plus vieux, qui devait avoir dans la trentaine environ, et vêtu de ces mêmes teints foncés s'avança. Il ne prêta pas attention à moi, mais se dirigea directement vers le coffre, en tapotant l'épaule du premier individu au passage comme pour le rappeler à l'ordre.

Celui-ci lui emboîta le pas en direction du coffre mais continua de me jeter des regards furtifs. Les deux hommes semblèrent sortir quelque chose du coffre, un sac noir, assez volumineux pour contenir un corps humain. Je plissais des yeux pour tenter de mieux voir, car j'avais oublié mes lunettes dans mon empressement. Je ne réussi malheureusement pas à deviner le contenant de ce sac.

Les deux individus attrapèrent chacun une extrémité du sac, avant de fermer le coffre et de se diriger vers un immeuble à la peinture jaunâtre qui semblait décoloré, quelques maisons de plus loin en portant le sac. La rue retrouva rapidement son calme habituel après leur départ. Dix minutes supplémentaires passèrent, avant qu'ils ne ressortent de l'immeuble, mais les mains vides.

Ils ont en fait quoi du sac ? Je me demandais, avant de remarquer que l'un d'entre eux approchait. Je pus deviner qu'il s'agissait du plus jeune, qui de près, semblait à peine plus âgé que moi. Ses cheveux couleur chocolat tombaient pile au-dessus de ses yeux en cascades. Une chaîne en argent, avec une bague du même matériau au bout du collier, dépassait de son tee-shirt. Ses yeux verts semblaient irréels tellement ils étaient à couper le souffle. Son teint mat, s'accordait parfaitement avec les reflets couleur miel de cheveux. Son nez entrait en harmonie avec le reste de son visage.

Moi et mes yeux marrons clairs..je pensais intérieurement.

Je me tirais de mes réflexions lorsque je me rendis compte qu'il s'avançait vers moi, or l'endroit était désert, et que vu sa voiture, il ne comptait certainement pas prendre le bus. Je commençai à paniquer lorsque je le vis me fixer. Il était maintenant à deux mètres de l'arrêt. Je pu constater que le deuxième homme, attendait, adossé à sa voiture en observant la scène. Le jeune homme arriva à l'arrêt de bus, et je détourna la tête comme si je ne l'avais pas vu arriver.