CHAPITRE 1

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ALIZÉE

La solitude. Le silence.

D'aussi longtemps que je me souvienne, j'ai toujours apprécié la solitude. Elle est en quelque sorte ma meilleure amie. Elle est mon échappatoire, mon cocon de bonheur. Elle représente un moment rien qu'à moi où je peux me permettre de m'évader, de réfléchir et de me retrouver. Beaucoup la haïssent, lui prétextant un manque de fun ou bien d'incertitude. Peu la comprennent.

Bah oui, être solitaire ça veut dire être seul si on résume. Mais c'est tellement plus que ça. Ce n'est pas parce que je suis solitaire que je m'ennuie, que je déprime ou que je suis asociale. Non. Je suis quelqu'un qui aime la solitude tout en étant extravertie et ouverte aux autres. J'aime les autres, mais j'aime aussi me réfugier avec moi-même, mes pensées et la nature. J'ai besoin de recharger mes batteries. J'ai juste besoin d'être seule.

Et puis, on ne va pas se mentir, mais c'est aussi un refuge. Un refuge indispensable contre la vie de tous les jours, la vie que l'on souhaite m'imposer et que je me dois de suivre pour ne pas décevoir. J'affectionne alors beaucoup plus ces moments où mes pensées et moi-même discutons.

Étrange n'est-ce pas ?

Oui, je sais ; on me le dit tout le temps. Mais je suis comme ça. Au regret de ma famille.

Ah... ma famille ! Quelle histoire ça encore.

Je secoue la tête et tente de penser à autre chose.

J'inspire une grande bouffée de l'air frais méditerranéen et remplis mes poumons. Autour de moi se trouve la ville de Monte-Carlo et en face, la mer. Une mer calme à perte de vue, dérangée quelque fois par les premières sorties des jet skis.

Nous sommes au mois d'avril. Je viens de sortir d'une conférence ennuyante à mourir sur les méthodes de résolutions des conflits diplomatiques. Ça aussi ça ne m'enchante pas. Mes parents attendent que je suive leur pas, que je devienne diplomate comme eux, ou au pire que je reprenne la société familiale que dirige mon oncle. Je n'en ai pas envie. Vraiment pas. Mais il faut croire que je n'ai pas le choix. La peste ou la choléra ? Ce n'est pas un choix, mais une mise à mort à ce stade.

Bref, ils m'ont envoyée à Monaco pour que j'assiste à ce maudit congrès. Qu'elle a été ma délivrance lorsque j'en suis sortie ! Je DEVAIS prendre l'air, je DEVAIS être de nouveau seule. Ce n'était plus une simple envie, mais une réelle nécessité.

Mon carnet est posé sur les cuisses. Mes doigts tripotent la surface en relief de mon précieux journal dans lequel j'écris mes réflexions. Jamais je ne sors sans lui. J'ai besoin de consigner mes ressentis et mes pensées. Oui, j'en ai besoin.

Les fesses assises sur un banc en fer forgé, je ferme les yeux et inspire une nouvelle fois cet air pur. Ça me change de Paris et de son air pollué.

_ Salut !

Une douce voix féminine interrompt mon moment. Ai-je précisé que la solitude se pratique en solitaire ? Non bien sûr que non, c'est si évident.

_ Je peux m'asseoir à côté de toi ?

Au lieu de l'ignorer ou de l'envoyer paître, j'ouvre un œil et l'observe.

Une jolie brune aux traits délicats et hâlés est penchée sur moi. À première vue, elle a la taille d'une mannequin et la grâce d'une danseuse étoile. Néanmoins, son visage me dit vaguement quelque chose...

En la regardant, je constate qu'une réelle sympathie se dégage de sa personne. Ses yeux noisettes en amande me dévisagent avec interrogation et gentillesse. Elle semble être une jeune femme très appréciée de la gente masculine, mais surtout quelqu'un d'aimable.

A Summery Love Story | Lando Norris (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant