CHAPITRE QUATRE

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Parfois la souffrance prend une place si envahissante dans notre vie, qu'on pense qu'elle durera toujours, parce qu'on en se souvient même plus de ce que c'est que de vivre sans. Alors on essaie, oui on essaie de rendre à notre vie un peu de gaieté. Mais le pardon n'est jamais facile. La morosité est facile. La haine est facile. Mais le pardon c'est dur, même très dur. Mais l'attachement est une absurdité, un incitation à la douleur. Les êtres s'attachent et deviennent dépendants les uns les autres à tel point que lorsque l'un vient à partir, le monde s'écroule autour de l'autre. Il en faut jamais vraiment s'attacher, au risque de faire de notre vie un gouffre sans fin. Mais quelque soit la situation à affronter, quelque soit la bataille qui fera nos jours, nous avons toujours le choix. Ce sont nos choix qui déterminent qui nous sommes, et nous pouvons toujours choisir le bien. Alors pourquoi prendre le risque de s'attacher pour sombrer ensuite.Il y a des mois de bonheur, puis la chute lente. Et un jour on se retrouve à jouer seul. L'autre retire ses billes, reprend ses cartes, et vous restez là, comme un con, devant une partie inachevée, à attendre comme un con. Parce que vous ne pouvez faire que ça, attendre. Cesser d'attendre ça voudrais dire que tout est fini.

- Monsieur Tomlinson, comment expliquez-vous le nez fracassé de votre camarade ? Demande Monsieur Williams assis derrière son bureau, les bras croisés, posés sur son ventre. Pendant notre petit règlement de compte, la femme de ménage s'est mise à hurler comme une dingue, ça résonnais dans les couloirs. Pour nous séparer elle a glissé son balai entre nous et tapais au sol avec. -Ca arrive. Réplique Louis en se frottant délicatement la nuque. A côté de moi une infirmière s'approche en tapotant sous ma narine avec un coton. Je tourne là tête vers la droite pour lui faire comprendre que je ne veux pas qu'elle me touche.              

   - Vous savez tous les deux que tout acte à ses conséquences. 

Louis se mis à croiser ses bras et me montrer du doigt avant d'ajouter

Je supporte déjà cet imbécile alors je peux tout supporter. Je le regarde, lève les yeux et émet un léger soupir. La femme de ménage est debout, devant la porte, raide comme un ballet, et tient deux serpillières dans la main. 

- La cafétéria vous attend messieurs. Dit-elle en nous les tendant. Louis se lève, agrippe le manche et le prend violemment avant de partir sans rien dire vers la cafétéria. 



- Toi tu vas là bas et moi par là, ça te va ? Me questionna Louis. Plus vite on aura commencé, plus vite ce sera fini. C'est bien la première fois que ce con me demande mon avis. J'enjambe l'immense seau d'eau mousseuse posé sous mes pieds, avant que celui-ci ne tombe et ne se vide sur le sol. Je le ramasse et baisse le regard. J'entend Louis soupirer et partir de son côté. 

Je sors un petit bandeau de ma poche et me l'accroche dans les cheveux, j'ai horreur que cette mèche me tombe sur les yeux. Louis jette un léger coup d'œil vers moi et continue de nettoyer le sol. Il se rapproche petit à petit vers moi, et jette sa serpillière sur mon pied. 

- J'ai fini mon travail. A demain

 Il s'apprête à partir, tente d'enjamber la grosse flaque d'eau se trouvant devant moi, mais son pied trébuche. Louis tente de se retenir sur moi et agrippe mon bras. Il se relève, remet ses cheveux en place et s'éloigne de moi. J'essaie de ne pas rire, et me mord la lèvre en tournant la tête pour ne pas qu'il me vois.

- Ça te fais rire Styles ?  Il agrippe ma main, et tente à son tour de me faire tomber, en poussant un léger cris. Son visage est crispé, ses bras contractés sur les miens, et ses jambes tendues. Il jette sa jambe droite entre les miennes et me jette par-terre avant de perdre équilibre et tomber sur moi.Il me regarde, et claque sa main pleine de mousse sur mon visage. 

-Aïe ! T'es malade !

Je rassemble mes mains ensemble et ramasse toute la mousse possible pour lui jeter dessus. Je frotte ses cheveux pour bien étaler la mousse, mais une petite goutte d'eau se glisse dans ses yeux. Il se relève immédiatement et pose sa tête entre les mains en gémissant. Je prend mon bandana et tente d'essuyer ses yeux bleus. Mais sa main me repousse.

- C'est rien, laisse.

Ses yeux sont rouge, humides. Il agrippe ma main, me relève et me tend ma serpillière avant d'éponger toute l'eau répandue sur le sol. 

Le sol est parfaitement nettoyé, humide mais propre. Louis s'éloigne vers le fond de la cafétéria, prend une grosse boite posé sur une table et me lance quelque chose.

- Du pain. T'en veux ? 

- Merci 




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