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— Accrochez-vous à moi, je vais nous faire transplaner. fit le professeur quand ils arrivèrent au portail

Une fois arrivés le temps s'écoula extrêmement vite.

— [...] Nous allons lancer une attaque pour le devancer. [...] Aucun élève ne doit participer. [...] Le but est la mort du Seigneur des Ténèbres. [...] Non, le jeune Potter ne doit rien savoir, cette guerre ne le concerne pas. Il est encore trop immature pour qu'il ne soit pas une gêne. Rappelez-vous l'épisode de la mort de Sirius Black.

Harry suivit Rogue aussi calmement que le ferait un fantôme. Le second se fit la réflexion que s'il ne sentait pas régulièrement le frôlement de la cape sur son bras, il pourrait croire qu'il était seul. Quand ils eurent transplanné, le plus jeune enleva sa cape. Son visage était baissé, les sillons de ses larmes se reflétaient à la lune.

— Il vous arrivé de vous dire que votre combat est interminable ?

— Monsieur Potter ?

— Si j'arrive à le battre, je devrais encore renverser le ministère corrompu de Fudge. Après ça il y aura certainement des mangemorts qui n'auront pas participé en fuite, je devrais m'en occuper. Il faudra abolir toutes ces lois injustes qui devient. N'oublions pas de mettre en place des mesures pour éviter l'assomption d'un nouveau mage noir. Je veux dire, il y a tellement de choses à faire et tout cela seulement si j'arrive à tuer un mage que tout le monde espère que j'arriverai à vaincre en claquant des doigts !

Harry plongea dans les yeux de son interlocuteur. Des perles d'eau salée coulaient à flot de ses yeux.

Le professeur détourna le regard et prit une inspiration sonore avant de soutenir à nouveau celui de son élève.

— Je suis devenu espion parce que je me sentais coupable. Je n'agis pas pour sauver le monde mais pour me sentir mieux. Mes intentions sont tout ce qu'il y a de plus égoïste. Vous en revanche, vous le faites car vous êtes un éternel optimiste. Vous voyez de la valeur en chaque vie. Quelle importance qu'ils vous aident ou non à les sauver ? Vous ne le faites pas pour leur approbation mais pour vous préserver. N'attendez pas qu'ils vous autorisent à quoi que ce soit pour le faire. Pour ce qui est de l'infinité de votre combat, dites-vous que votre rôle s'arrête à mettre fin au règne du Lord. Le reste sera le combat d'un autre. Cependant, la vie ne vaudrait pas le coup d'être vécue s'il n'y avait pas de montagnes à gravir. Reste à savoir si vous voulez tenter votre chance. Ne vous découragez pas, vous êtes le seul constructeur de votre avenir.

Harry était chamboulé. Emmitouflé dans sa cape hivernale, il approcha pas à pas du sombre professeur. Celui-ci resta immobile jusqu'à ce qu'il ne le percute avec douceur.

— Monsieur Potter, vous devriez retrouver vos dortoirs, l'air est glacial ce soir. dit Severus qui pourtant le serra dans ses bras

Le garçon hoqueta un moment enlacé dans l'étreinte rassurante. Lorsque que les hoquets se transformèrent en reniflement, Severus s'éloigna de lui tout en joignant leurs mains. Harry le regarda avec étonnement mais l'autre l'ignora. Ils prirent le chemin du château. Le sauveur se laissait guider, la fatigue était l'éternel successeur aux larmes.

Le professeur accompagna son élève jusqu'à sa salle commune avant d'aller rejoindre ses propres quartiers.

Ses pensées ne furent pas des plus plaisante après cela. En effet, le garçon avait touché un point sensible en le questionnant sur ses motivations. Il avait dit vouloir se racheter mais, si ça avait été vrai à une époque, ça faisait un moment que celle-ci était révolue. En réalité, il avait conscience que ça lui donnait un air de masochiste, il se punissait. Le seigneur des ténèbres passait son temps à châtier ses fidèles. Il était le plus apte à entretenir sa sentence morbide.

Le corbeau mal luné -Snarry-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant