Chapitre 2 : La Mort des Grands-Parents

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Le lendemain matin, Emmanuel se réveilla avec une étrange sensation de malaise. La lumière filtrant à travers les rideaux poussiéreux donnait une teinte spectrale à la pièce. Il se leva péniblement, les souvenirs de ses cauchemars nocturnes encore vivaces dans son esprit. Après s'être préparé sommairement, il descendit les escaliers craquants, chaque pas résonnant dans le silence de la maison.

Dans la cuisine, il trouva une vieille cafetière qu'il parvint à faire fonctionner après quelques tentatives infructueuses. Tandis que l'odeur du café envahissait la pièce, il s'assit à la table et laissa ses pensées dériver vers ses grands-parents. Le mystère entourant leur mort l'avait toujours intrigué, et maintenant qu'il était dans leur maison, il ressentait un besoin impératif de comprendre ce qui s'était réellement passé.

Emmanuel se rappelait distinctement le jour où il avait appris la mort de son grand-père. Il n'avait que douze ans à l'époque, et la nouvelle était arrivée comme un coup de tonnerre. Son grand-père, qu'il admirait tant, avait été trouvé mort dans sa voiture, garée devant la maison. Les circonstances de sa mort étaient étranges, voire inexplicables. Aucun signe de lutte, aucune blessure apparente, juste une expression de terreur figée sur son visage.

Sa grand-mère, quant à elle, avait sombré dans la folie peu de temps après. Elle passait ses journées à murmurer des paroles incohérentes, regardant fixement un point invisible dans la pièce. Emmanuel se souvenait de ses visites à l'asile où elle avait été internée, des regards vides qu'elle lui lançait, comme si elle voyait à travers lui.

Les voisins avaient été profondément affectés par ces événements. La famille DaSilva, particulièrement proche de ses grands-parents, avait montré une grande compassion, mais aussi une inquiétude palpable. Marisa DaSilva, la matriarche de la famille, avait souvent évoqué des esprits et des malédictions, des histoires qui, à l'époque, avaient semblé absurdes à Emmanuel.

Cherchant des réponses, Emmanuel décida de visiter le bureau de son grand-père, une pièce qu'il n'avait pas encore explorée. La porte, ornée de panneaux en bois sculpté, s'ouvrit avec difficulté, comme si elle résistait à son intrusion. L'intérieur du bureau était poussiéreux, les rayons de soleil filtrant à travers les volets créaient des motifs complexes sur les murs.

Le bureau de son grand-père était une pièce chargée d'histoire. Les étagères étaient remplies de livres anciens, certains aux titres illisibles tant le cuir de leur reliure était usé. Un grand bureau en bois massif occupait le centre de la pièce, recouvert de papiers jaunis et de vieux journaux. Emmanuel s'assit sur la chaise de cuir usée et commença à fouiller dans les tiroirs.

Il tomba sur un carnet de cuir noir, fermé par une bande de tissu. Les pages, remplies d'une écriture soignée, semblaient contenir les pensées et les observations de son grand-père. Emmanuel parcourut les premières pages, découvrant des notes sur des expériences scientifiques, des observations astronomiques, et des réflexions philosophiques.

Mais à mesure qu'il avançait dans sa lecture, le ton du carnet changea. Les notes devinrent plus sombres, plus cryptiques. Son grand-père mentionnait des rêves étranges, des visions nocturnes, et des voix qu'il entendait dans la maison. Emmanuel sentit un frisson lui parcourir l'échine en lisant ces lignes, reconnaissant certaines des sensations qu'il avait lui-même éprouvées la nuit précédente.

Une note en particulier attira son attention. Elle décrivait une nuit où son grand-père avait entendu des pas dans le grenier, suivis de chuchotements indistincts. En se rendant sur place, il avait trouvé des traces de pas dans la poussière, mais personne n'était présent. Cette expérience semblait avoir profondément marqué son grand-père, et la description qu'il en faisait était empreinte de peur et de confusion.

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