Hunger Games - Le rêve de Megumi

La séduction du Capitole

    La fatigue avait écrasé Megumi, il s'était endormi sans s'en rendre compte, et pour une fois, il avait réussi à faire une nuit de sommeil complète sans prendre des médicaments. Malgré cela, il resta épuisé tout le long de la journée, ses yeux fatigués d'avoir versé trop de larmes se fermaient tout seul, et il n'arrivait plus à penser. Par chance, son après-midi était libre, Satoru l'accompagna dans le centre de soin et demanda à ses préparatrices de s'occuper de lui jusqu'à ce que vienne la soirée. Edel fit alors un massage du visage à Megumi, tandis que Dolly s'occupait de son ventre et Nyx de ses jambes, et Megumi n'eut pas besoin de plus pour s'abandonner à ses rêves.

    Cette petite bulle dans sa journée lui fit du bien, il eut l'impression d'avoir quitté son corps pendant un instant, et d'être devenu une sorte d'être sans sentiments qui vagabondait sur les chemins de ses pensées. Il avait passé sa matinée avec Mei Mei, qui lui avait appris à bien se tenir lors de son interview et à s'exprimer correctement. Megumi n'était pas certain que ce soit très utile pour son aventure, un sourire pincé ne sauverait pas sa vie dans l'arène. Mais lorsqu'il avait osé le faire remarquer à Mei Mei, elle lui avait frappé la tête en lui disant de se taire et de s'exécuter, alors il avait fait chacun de ses exercices sans broncher.

    Après le déjeuner, il avait retrouvé Satoru en début d'après-midi, mais il n'était pas resté longtemps avec lui. Ce temps était réservé pour qu'ils discutent ensemble de quelle approche Megumi adopterait avec le présentateur et le public, comment il se comporterait et quelle serait sa stratégie. Satoru pensait que Megumi devait rester lui-même. Il ne devait pas offrir quelque chose de faux au Capitole et leur montrer un visage artificiel, car une fois que les Jeux commenceront, il ne ferait plus semblant. S'il voulait avoir des sponsors et les garder, il devait leur montrer qui il était vraiment. Megumi était d'accord. Seulement... Il avait peur d'être une fois de plus comparé à son père. Depuis qu'il était enfant, tous ceux qu'il croisait lui disaient qu'il avait son visage et son sale caractère. Il avait son entêtement, sa froideur, son agacement, et tous les autres mauvais traits de sa personnalité. Et malheureusement, Toji avait beaucoup de mauvais traits de personnalité, c'était ce qui faisait sa célébrité.

    Il était considéré comme un héros grincheux, et Megumi n'avait pas envie de récupérer cette réputation, ni d'être vu comme celui qui reprendrait le flambeau de son père. Satoru lui avait conseillé de se reposer sur ses traits de personnalité qui venaient de sa mère, comme sa politesse ou son amabilité, pour montrer qu'il n'était pas son père. Megumi était d'accord avec cela, mais il ne savait pas vraiment comment s'y prendre. Il verrait bien lors de l'interview... Satoru avait volontairement écourté leur entrevue pour que Megumi puisse se reposer avec ses préparatrices, et depuis ils ne s'étaient pas revus. Megumi était déçu, il aurait voulu passer sa dernière journée ici avec lui. Mais il savait qu'il avait besoin de repos, alors il ne chercha pas à retenir Satoru près de lui.

    Les heures de repos qu'il parvint à récupérer lui firent du bien. Il resta endormi toute l'après-midi, et lorsqu'il se réveilla, une sensation d'hébétement s'installa dans son esprit et l'empêcha d'angoisser. Il resta dans un état de somnolence pendant que ses préparatrices le maquillèrent et l'habillèrent, et il mit un moment avant de réintégrer la réalité. Lorsque son esprit se remit en marche, il vit qu'il se trouvait devant un miroir à pieds, et qu'il portait son costume pour la soirée. Il était assez simple, un ensemble tailleur d'un vert si sombre qu'il avait l'air noir. Ses reflets irisés rappelaient la couleur de ses yeux, et la chemise qu'il portait était d'un blanc si opalin que la lumière le rendait éblouissant. Il portait de simples chaussures, dont la semelle ne reposait pas sur des perles heureusement, et son maquillage était beaucoup plus sobre que lors du défilé. Ses traits étaient moins accentués, ses lèvres ne brillaient plus, et il n'avait pas de strass autour des yeux. Seul un crayon noir allongeait son regard et il avait de nouvelles paillettes dans les yeux. Il était plus à l'aise dans cette tenue, elle lui allait mieux que celle du défilé, elle attirait moins les regards. Enfin, il l'espérait.