Hunger Games - Le rêve de Megumi

Un temps de repos

    Si Megumi pensait que rien n'était plus douloureux que les Hunger Games, il se rendit rapidement compte qu'il s'était trompé. La peur, la douleur, la torture et même la mort n'étaient rien, absolument rien, à côté de la souffrance qu'il endurait à présent. Il n'avait jamais éprouvé autant de douleur qu'en cet instant, et il commençait à sérieusement penser que sa vie était en jeu. Il pensait que Mai le tuerait dans l'arène, ou bien que le Capitole aurait sa peau, d'une manière ou d'une autre, mais finalement, il avait changé d'avis. Il ne mourrait pas d'un coup de sabre dans le ventre. Il mourrait à cause de la cire chaude qui lui brûlait les jambes depuis plus d'une vingtaine de minutes.

    Cela ne faisait même pas une journée qu'il était arrivé au Capitole qu'il était déjà sur le point de rendre l'âme. Après être entré dans la tour réservée aux tributs, il avait à peine eu le temps de découvrir son étage qu'on l'avait conduit à ses préparatrices. Elles lui avaient fait revêtir une blouse blanche, puis elles l'avaient allongé sur une table de préparation, et s'amusaient à présent à le torturer. Sur les trois préparatrices présentes, deux d'entre elles entouraient Megumi et appliquaient sur ses jambes une cire jaune et brillante, avant de la retirer d'un coup. C'était la pire douleur que Megumi n'ait jamais endurée. Il ne comprenait même pas pourquoi il se faisait épiler, personne ne verrait ses jambes dans l'arène ! Même ses bras se faisaient épiler, c'était ridicule, qu'avaient-ils contre sa pilosité ?! Ses préparatrices semblaient être décidées à faire disparaître tous les poils qui le couvraient, elles avaient même touché à ses sourcils, alors que Megumi avait déjà des sourcils très bien dessinés !

    Mais le pire était que plus elles l'épilaient, plus elles remontaient le long de ses jambes, et vu la quantité de cire qu'ils avaient... Elles risquaient de s'en prendre à ses parties intimes. Et il était hors de question qu'elles touchent à ses parties intimes, Megumi était prêt à leur renverser leur cire dans les yeux pour les en empêcher.

    — Arrête de bouger, dit l'un de ses préparatrices, alors qu'il appliquait une bande de cire sur le côté de sa cuisse.

    — Vous me faites mal.

    — Pense à autre chose.

    Quelle bonne idée, Megumi n'y avait pas du tout pensé ! Et dire que les femmes subissaient ça régulièrement... Mais comment faisaient-elles ?! Megumi avait déjà vu sa mère le faire dans le salon, et elle n'avait jamais la moindre expression de douleur, pas même un rictus. Et souvent, le soir lorsqu'ils étaient dans le salon, elle posait ses jambes sur les cuisses de son père, et son père s'amusait à l'épiler ! Pourquoi le laissait-elle le torturer ainsi ?! Et ils étaient mariés ?! Ils s'aimaient ?! Ça n'avait aucun sens...

    Il n'était pas prêt de sortir de cette salle de torture. Avant de commencer à se faire agresser à coup de cire, Megumi avait dû plonger dans un bain chaud, on avait frotté son corps avec une sorte d'éponge et de crème pleine de grains, ses préparatrices l'avaient fait jusqu'à ce que son corps devienne rouge, puis elles l'avaient plongé dans un nouveau bain, qui avait l'odeur de lait et d'amande. Elles s'étaient occupées de lui limer les ongles et de les remettre en forme, elles avaient ensuite coupé les pointes de ses cheveux, sûrement pour qu'ils paraissent moins ébouriffés. Bien sûr, il avait eu le droit à un masque pour les cheveux, un massage, et plusieurs autres soins auxquels il n'avait pas fait attention. Il avait du mal à comprendre l'utilité de tout ce travail. Certes, il allait passer à la télévision, il ferait un défilé et une interview... Mais elles auraient simplement pu le raser, et lui faire prendre un bon bain. Avoir la peau douce ne lui serait pas d'une grande aide dans l'arène.

    Et puis... Il n'aimait pas l'idée qu'on prenne ainsi soin de lui. Il savait bien que ses préparatrices faisaient tout pour le rendre beau, pour qu'il soit attirant aux yeux du Capitole. Et il n'avait pas envie que le Capitole porte son attention sur lui, au contraire, il voulait juste disparaître...