Chapitre 10

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Eleonora

Je sentais quelque chose me brûler la peau. Je relève mon visage pour voir ce que cela pouvait bien être quand je vis Matthews. Il était là, debout en plein milieu des enfants qui couraient dans tout les sens pour aller aux divers toboggans. Il me fixait. Je sentis une boule se former dans mon ventre. Je ne lui avais pas répondu ce matin car je ne savais quoi lui dire alors loin de moi l'envie qu'il vienne me voir maintenant. Je me précipite de ranger mon cahier de dessin et mon fusain pour pouvoir quitter cet endroit. Sans lui jeter un coup d'œil, je me lève et pars derrière une haie qui entoure la plaine de jeu. Je marche de plus en plus vite en espérant que Matthews ne me suive pas. Je regarde en arrière furtivement et je le vois marcher dans ma direction. J'ai du mal à avalé ma salive. Que vais-je faire si il me rattrape ? Je ne réfléchis plus et marche tout droit. Ne sachant où  je vais. Tant que je le fuis, tout ira bien. J'arrive au grille d'entrée du parc, m'annonçant que je suis bientôt sortie de ce lieu où tant de souvenirs résident.

Une fois sortie, j'observe ce qui m'entoure pour essayer de me repérer. Je n'habite pas loin de ce parc mais  il est très grand. Alors si je sors du mauvais côté, je suis bonne à marcher une quinzaine de minutes pour retrouver ma maison. Je crois que je suis du bon côté. J'emprunte quelques rues avant de tomber sur celle qu'il me faut. Je ne me suis pas arrêter, mon sac dans mes bras et plaqué contre ma poitrine.

Je m'appuie contre la porte une fois fermée. Ma respiration est irrégulière et je peine à lui retrouvé un rythme stable. Heureusement que mes parents ne sont pas à la maison. Ils ont dû sortir se promener ou faire les courses. Ma mère se serait sûrement ruée vers moi pour savoir ce qui se passe. je monte dans ma chambre pour terminer mon dessin et pour le ranger dans la boîte sous mon lit. Comment vais-je faire à l'université si Lorenzo - et dont Matthews - reste avec moi. Ma situation devient compliquée.

Le lendemain

Je me prépare pour aller à l'université. J'ai enfilé un pull large gris avec un jeans moulant bleu foncé. Mon mascara est mis en place tout comme mon anti cerne qui camoufle mes cernes violettes et mes yeux rouges. La nuit a été rude pour mon cerveau. j'ai encore fait ce rêve avec ma sœur. Elle me fermait la porte au nez et je me retrouvais une fois de plus seule... Lorsque je me suis réveillée, mes joues étaient trempées au cause des nombreuses larmes qui avaient fait surface.

Je ne sais pas pourquoi j'ai refait ce mauvais rêve mais cela ne m'aide pas à tourner la page et à accepter la mort de ma jumelle. C'est trop dur mentalement. Me dire que la personne qui était avec moi pendant toute ma vie ainsi que dans le ventre de ma mère a quitté ce monde est trop douloureux. C'était une partie de mon être...

Je tire mes joues vers le haut pour que ma bouche affiche un sourire mais cela me démoralise encore plus. Je fixe mes yeux et les larmes risquent de refaire irruption. Je quitte mon reflet pour descendre les escaliers. Ma mère m'embrasse sur la joue en me voyant. Je me force a coller un sourire faussé sur mes lèvres pour lui montrer que vais bien.

Mais rien ne va...

Je sors de la maison et enfonce mes écouteurs dans mes oreilles. Je lance la musique et ferme mes paupières quelques secondes. Une larme, une seule, coule sur ma joue. Je l'essuie du revers de la main et continue ma route. Le ciel est bleu et vide de nuages.

Quand j'arrive à l'université, je me dirige directement vers le parc à l'arrière de l'école où se trouve mon saule que je n'ai pas vu depuis vendredi. Même si ce n'est qu'un arbre et qu'il ne peut pas parler, je me suis attachée à lui. Il m'a vu dans mes pires moments comme ceux qui étaient un peu meilleurs.

Je n'ai même pas pris la peine de passer devant mon casier ce matin. Je ne sais sur quoi je vais tomber...

Je sors mon carnet de dessin et mes fusains de mon sac noir. Je commence à faire ce que je fais de mieux dans ce monde, dessiner.

La porte qui me sépare de l'enfer s'ouvre sur Lorenzo suivit de près par Matthews. Ils marchent vers moi et je me referme encore plus dans ma bulle. Je ne sais pas comment ça va se passer entre Matthews et moi. Hier, je l'ai fui sans même lui dire un simple "bonjour". Je ne lui ai toujours pas répondu par message. Bref, j'ai gardé le silence envers lui.

-Ca fait dix minutes que je te cherche Eleonora. rouspète Lorenzo en levant ses bras au dessus de sa tête avant de les relâcher brusquement.

Il s'assit à côté de moi et mes mains ferment mon carnet à la vitesse de l'éclair.

Matthews reste debout en regardant ses pieds, restant à l'écart de nous. J'espère ne pas l'avoir blessé... Mes yeux le regarde sans cligner une seconde. Comme si il sentait mon regard sur lui, il relève son visage pour encré son regard dans le mien. Lorenzo ne nous prête aucune attention. Il est trop occupé sur son téléphone. Je ne bouge pas et essaye de transmettre mon pardon à Matthews via ses yeux bruns. Les larmes commencent à me monter aux yeux, surement parce que je m'en veux. Je coupe le lien qui nous unissait la première afin de ne pas montrer ma tristesse. Je parviens à ravaler les gouttes d'eau qui montraient le bout de leurs nez. J'ai l'impression qu'il y a autre chose entre Matthews et moi...

-Je dois aller à mon casier... dis-je d'une petite voix.

Je prends mes affaires et quitte la petite plaine. Aucun de mes ami ne me suis. Je marche la tête baissée. Quand je la relève vers la porte métallique qui m'appartient, mes larmes sortent d'elles même. Ce que je vois m'horrifie, je n'avais jamais eu ça auparavant. Des menaces de morts ou de l'incitation à mettre fin à mes jours.

Je me retourne et vois que tout les étudiants me regardent sans faire un bruit. Je sens une boule dans mon ventre qui empiète sur mes poumons et donc réduit ma capacité à respirer. Mes yeux recherche un soutien quand ils tombent sur... Matthews. Ses poings sont serrés le long de son corps. Sans une once de réflexion, je cours vers lui et me sers contre son torse. Mes larmes doublent tandis qu'il m'entoure de ses grands bras.

Plus rien ne compte à ce moment. Il n'y a que lui et moi. Pourquoi avoir été vers lui en le voyant ? Pourquoi ne pas avoir couru directement vers les toilettes ?

Tout les étudiants autour de nous nous observaient. Mais cela n'a aucune importance. Mes larmes s'apaisent petit à petit.

-Je suis désolée. lâchais-je dans un murmure.

-Désolée de quoi ?

Sans lui répondre, je le quitte et me précipite vers les toilettes. Ma respiration est saccadée et irrégulière. Mes jambes avancent d'elles même dans les couloirs. Je zigzague entre les étudiants qui ne peuvent s'empêcher de me suivre de leurs regards de traitres lorsque je passe à côté d'eux.

Pourquoi ai-je fais ça ?

Je pousse la porte des toilettes brusquement. personne n'est dedans et cela me rassure légèrement. Je m'enferme dans l'une des toilettes et mes larmes refont surface. Je reste en silence pendant de longues minutes. Quand j'entends la porte s'ouvrir, je lève mes jambes pour les recroqueviller contre mon buste. Celles qui viennent d'entrer ne sauront jamais que je suis là.

-Tu aurais du voir sa tête lorsqu'elle a lu ce que tu as écrit sur son casier. dit une fille à la voix aigue.

-Oui j'ai vu ! Par contre Bianca, tu as remarqué qu'elle a couru dans les bras de Matthews directement.

-Oui je sais. Et dire que je pensais qu'il était notre ami... Je me suis bien trompé sur son sujet.

Hein ? Comment ça ? Lui, ami avec ce genre de monstre, impossible. Les deux filles quittent la pièce et un sanglot que je retenais tant est sorti.

La vie est injuste, et j'en suis la preuve vivante...

L'angelo cadutoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant