Le jardin interdit

Chapitre 3 : Les Racines du Mystère

Le lendemain matin, Eliza se réveilla en sentant une douce chaleur baigner la pièce. La lumière dorée du soleil filtrait à travers les rideaux de sa chambre, dessinant des motifs délicats sur les murs. Elle resta un moment allongée, savourant la quiétude de l'instant, un sourire aux lèvres en se remémorant la nuit passée.

Gabriel avait quitté son lit juste avant l'aube, lui laissant un dernier baiser tendre avant de disparaître comme un spectre dans la pénombre du manoir. Malgré son absence, elle se sentait étrangement comblée, comme si le souvenir de leur étreinte avait laissé une empreinte indélébile sur sa peau, et dans son âme.

En se levant, Eliza remarqua un léger parfum de fleurs dans l'air, une odeur qui lui rappela celle du jardin. Elle se dirigea vers la fenêtre et l'ouvrit en grand, respirant profondément l'air frais du matin. Ses yeux se posèrent sur le jardin, qui s'étendait en contrebas, toujours aussi mystérieux et séduisant à la lumière du jour.

Mais quelque chose attira son attention. Au pied de la fenêtre, une petite fleur à la couleur éclatante poussait entre les dalles de pierre, une fleur qu'elle n'avait pas remarquée auparavant. Elle se pencha pour l'observer de plus près, intriguée. La fleur semblait presque irréelle, ses pétales d'un violet profond scintillant à la lumière du soleil. Un parfum envoûtant émanait d'elle, semblable à celui qui flottait encore dans sa chambre.

Eliza sentit une étrange connexion avec cette plante, comme si elle faisait partie du jardin, et donc d'elle-même. Elle se souvenait des mots de Gabriel, du lien profond qu'il semblait avoir avec cet endroit. Peut-être que ce jardin n'était pas simplement un lieu de beauté, mais quelque chose de plus ancien, de plus puissant.

Elle s'habilla rapidement, ses pensées tournées vers cette découverte. Elle sentait que le jardin cachait bien plus que ce qu'elle avait pu imaginer, et elle était déterminée à en percer les secrets. Sa curiosité, aiguisée par son expérience de la nuit précédente, était maintenant un feu ardent qui la poussait à explorer chaque recoin de ce domaine mystique.

Eliza traversa le manoir en silence, ses pas résonnant sur le sol en marbre. Elle croisa quelques domestiques qui la saluèrent poliment, mais elle était trop absorbée dans ses pensées pour leur prêter attention. Elle atteignit enfin la porte principale du jardin et l'ouvrit, laissant la lumière éblouissante l'envelopper.

Le jardin était tout aussi captivant qu'elle se souvenait, mais ce matin-là, il semblait différent, plus vibrant, presque vivant. Les fleurs semblaient s'ouvrir à son passage, les arbres s'inclinaient légèrement comme pour la saluer, et les oiseaux chantaient une mélodie douce, envoûtante. Eliza se laissa guider par ses sens, avançant dans les allées ombragées, se laissant envahir par les odeurs et les sons qui l'entouraient.

Elle retourna à la serre, ce sanctuaire de verdure qui l'avait tant attirée. La porte en fer forgé était toujours ouverte, comme une invitation à entrer à nouveau dans ce lieu de mystère et de tentation. Eliza pénétra à l'intérieur, la chaleur douce et humide l'enveloppant instantanément.

Le jardinier semblait avoir déserté les lieux, lui laissant la liberté d'explorer à son gré. Elle avança lentement, ses doigts effleurant les plantes, sentant leur vitalité sous la surface. C'est alors qu'elle remarqua quelque chose de nouveau : une petite alcôve, dissimulée derrière un rideau de lianes fleuries, qui semblait l'appeler.

Poussée par une impulsion irrésistible, elle écarta les lianes et entra dans l'alcôve. Là, elle découvrit un espace intime, presque secret, où la lumière filtrait à travers les feuilles épaisses, créant une ambiance feutrée. Au centre se trouvait un petit bassin, l'eau claire miroitant à la lumière tamisée, entourée de plantes aux feuilles luxuriantes.