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Ce matin-là, la maison était en calme. Samy faisait ses valises pour un voyage imprévu de deux semaines, et maman n'était pas du tout contente.

Maman : Samy, tu vas où comme ça ? Je t'ai dit que je n'étais pas d'accord al hmar Deux semaines, ci trop long, qu'est-ce que tu vas faire là-bas ? Encore tes histoires de jo si pa quoi

Samy :j'ai besoin de ce temps pour moi. Tout ira bien ici.

Mais elle n'était pas convaincue. Ses sourcils froncés et son ton énervé montraient bien qu'elle n'aimait pas du tout cette idée.

Maman : Et Salwa alors ? Qui va s'occuper d'elle ? Tu sais très bien que je ne veux pas qu'elle traîne dehors toute seule

Samy a levé les yeux au ciel, exaspéré. Il a regardé Sofiane, qui était assis sur le canapé, l'air détaché comme toujours.

Samy : Sofiane, écoute, je compte sur toi pour surveiller Salwa pendant que je suis pas là. Ali, c'est un gamin dans sa tete il est pas capable de gérer quoi que ce soit. Mais toi, je sais que tu feras ce qu'il faut.

Sofiane a hoché la tête sans un mot, son regard froid se posant sur moi. Je n'ai rien dit, mais intérieurement, ça me saoulait que Samy est choisi sofiane sachant qu'on est pas trop pote , comme si je ne pouvais pas me débrouiller toute seule. Après une dernière dispute avec mama, il a fini par partir, me laissant avec Sofiane, qui était désormais mon "garde du corps" ce chien

Quelques jours plus tard, j'ai décidé de profiter de l'absence de Samy pour sortir un peu. Avec Malak et Aya, on avait prévu d'aller au centre commercial, histoire de se changer les idées. J'ai envoyé un message à Sofiane pour lui demander de nous déposer.

Moi: Sofiane, emmène nou au centre commercial, s'il C'est pas loin, et j'ai déjà tout organisé avec Malak et Aya.

Sofiane : Le stp c'est pour les chiens? Azz j'arriverai

Son message était aussi direct que lui. Quelques minutes plus tard, il était en bas de chez moi, m'attendant dans sa voiture. Le trajet jusqu'au centre commercial s'est fait en silence, comme d'habitude. Malak et Aya, assises à l'arrière, chuchotaient entre elles, probablement pour éviter de réveiller le volcan endormi qu'était Sofiane.

Quand on est arrivées, Sofiane s'est tourné vers moi.

Sofiane : Je reviens vous chercher à 18h. Ne sois pas en retard

Moi: okk

Il a hoché la tête, puis est parti sans un mot de plus. Les filles et moi avons passé l'après-midi à faire du shopping, à rigoler, à oublier un peu la pression du quotidien. Mais l'heure tournait, et à 18h, comme prévu, on était de retour à l'entrée du centre commercial.

Sofiane était déjà là, adossé à sa voiture, les bras croisés avec une cigarette à la main, nous attendant. Mais à ce moment-là, un mec s'est approché de moi, un sourire un peu trop confiant sur le visage.

Le mec : Salut, ça va ? Je t'ai vue à l'intérieur, t'as pas un snap beauté?

Je l'ai regardé, hésitante, puis j'ai fini par exploser de rire et lui donne . Après tout, il a l'air sympa

Mais c'est là que tout a basculé.

Sofiane a vu la scène depuis sa voiture. Son regard est devenu noir, et en quelques secondes, il était devant moi, ses yeux lançant des éclairs.

Sofiane : Putain, Salwa, t'es sérieuse là ?! Tu donnes ton snap à n'importe qui maintenant ? T'es qu'une. Pute une grosse pute même tu fais pitié et c'est quoi cette tenue hein? grosse chienne MONTE DANS LA VOITURE

Pour info j'étais en jupe et hoodie

Il criait si fort que les passants s'étaient arrêtés pour regarder. Malak et Aya, paniquées, ont murmuré des excuses avant de s'éclipser discrètement vers l'arrêt de bus, me laissant seule face à la colère de Sofiane.

Moi: Attends, Sofiane, c'est rien ! C'est juste un snap, c'est pas comme si...

Sofiane : Ta gueule ! Tu crois que c'est rien ? Tu sais ce que les mecs comme lui veulent, hein ? T'es vraiment naïve, ou alors tu fais exprès d'être conne ? Comme toi j'en ai baisé plus d'une fois

J'étais choquée par sa violence, par ses mots durs qui me frappaient en plein cœur. J'ai essayé de le calmer, de lui expliquer.

Moi: Sofiane, écoute-moi, c'est juste un snap, il m'a demandé et j'ai dit oui. C'est pas la fin du monde

Mais il ne m'écoutait pas. Son regard froid et accusateur me glaçait le sang. Sans prévenir, il m'a attrapée par le bras avec force.

Sofiane : Tu rentres dans la voiture. Maintenant.

Il m'a poussée vers la portière, m'obligeant à entrer. Une fois à l'intérieur, il a démarré en trombe, le silence de la voiture étant presque aussi oppressant que ses cris quelques minutes plus tôt. J'étais tétanisée, incapable de dire quoi que ce soit. Sofiane roulait vite, trop vite. Il ne disait rien, mais son regard, rivé sur la route, était plus sombre que jamais.

Arrivés devant chez moi, il a brusquement freiné, me faisant presque basculer vers l'avant.

Sofiane : Sors.

Je l'ai regardé, cherchant une trace de douceur, une explication, quelque chose. Mais il n'y avait rien, juste cette froideur qui me glaçait jusqu'à l'âme. J'ai ouvert la portière et suis sortie, encore sous le choc. Sofiane n'a même pas attendu que je referme la porte avant de repartir en trombe, me laissant seule sur le trottoir, le cœur battant à tout rompre.

Je ne comprenais pas. Pourquoi réagir comme ça ? Ce n'était qu'un snap, rien de plus. Mais dans ses yeux, j'avais vu autre chose, quelque chose que je n'arrivais pas à définir. Et cette chose, elle me terrifiait autant qu'elle m'attirait.

Tiktok: sal.wa935

Chronique de Salwa: Amour de citéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant