behind their masks (réécriture)

Chapitre 37

Quelques heures plus tard, Jenna se tenait dans sa chambre, en train de plier ses vêtements et de les ranger dans sa valise. La décision était prise. Elle devait partir, retrouver Susanne, rattraper le temps perdu. Elle ne pouvait plus vivre avec ce poids sur la conscience. Chaque minute passée sans elle la torturait davantage. Elle s'arrêta un instant, regardant la valise prête à être fermée, un sentiment de détermination la traversant. C'était maintenant ou jamais.

Mais avant qu'elle ne puisse prendre la poignée, la porte de sa chambre s'ouvrit brusquement. Rafe se tenait là, son regard grave, presque suppliant.

— Jenna, tu n'as pas à faire ça. Sa voix tremblait légèrement, mais il s'efforça de garder son calme. Tu ne peux pas partir comme ça. Ce n'est pas sûr là-bas. Tu dois rester ici, à la maison.

Jenna se redressa, fermant la valise d'un geste rapide, son cœur battant plus vite. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il apparaisse dans l'embrasure de la porte. Elle savait qu'il avait essayé de la protéger par le passé, mais cette fois, cela n'allait pas suffire.

— Je ne peux pas rester ici, Rafe. Je dois la voir. Ses mots étaient clairs, fermes. Je vais la retrouver, peu importe ce que tu dis.

Il fit un pas en avant, son expression de plus en plus déterminée, et Jenna ne put s'empêcher de ressentir un léger frisson. Mais elle ne comptait pas s'arrêter. Elle se dirigea vers la porte, cherchant à la franchir.

— Jenna, arrête, dit-il plus fort, sa voix percutante. Tu ne sais même pas dans quoi tu t'embarques. Je ne veux pas que tu prennes des risques inutiles.

Elle hésita, un instant seulement, avant de continuer sa marche, passant devant lui sans un regard. Mais Rafe, comme un instinct de protection qui ne le quittait pas, se jeta en travers de son chemin, la saisissant violemment par le bras.

Jenna se tendit sous la douleur, la sensation de ses doigts serrés sur sa peau la fit sursauter. Elle essaya de se dégager, de lui faire lâcher prise, mais sa prise était trop forte.

— Rafe, tu me fais mal ! Lâche-moi ! sa voix se brisa dans un cri, la douleur se répercutant à travers son bras.

Il la maintint un instant, son regard se durcissant, mais quelque chose dans l'intensité de ses mots, dans le ton qu'elle avait pris, sembla le figer. Un frisson parcourut son corps, comme si une pensée lointaine s'immisçait dans son esprit. À ce moment-là, il eut l'impression d'être comme son père, se rappelant les scènes d'agressions, les cris, la violence qui avait marqué son enfance.

L'idée de la faire souffrir, de la retenir contre sa volonté, le terrifia. Il se sentait tout à coup pris dans un tourbillon de souvenirs qu'il voulait oublier, un sentiment d'impuissance, d'horreur, d'être comme cet homme qui l'avait brisé, lui et sa mère. Il ne voulait pas devenir cet homme.

Il se rendit soudainement compte de l'emprise qu'il avait sur elle, de l'intensité de sa prise, et son regard s'adoucit, comme s'il prenait conscience de la gravité de la situation. Il la lâcha brusquement, la laissant respirer, son cœur battant la chamade.

— Je suis désolé, Jenna... Sa voix tremblait, presque inaudible. Je... je ne voulais pas... Il se recula, comme si un voile de culpabilité se posait sur lui. Il ne voulait pas la perdre, il ne voulait pas la blesser.

Jenna, encore sous le choc, se massa le bras, sentant la douleur s'atténuer lentement. Elle le regarda avec une expression mélangeant colère et incompréhension.

— Tu ne veux pas me perdre, mais tu me retiens ici, Rafe. Ses mots étaient durs, presque acerbes. Je dois partir. Je ne peux pas rester là, à me cacher de tout.