"Des antécédents chez un parent proche ?
-Ma mère est un cas assez sérieux vous seriez étonné...
-Nora ! Pas question que je supporte ça une minute de plus, excusez moi docteur il faut que je prenne l'air, sanglota ma mère, en sortant de la pièce.
- Nora, comment vous sentez-vous ces jours-ci ? Demanda le docteur Penanster.
-Très bien docteur est-ce que je pourrais rentrer chez moi d'ici peu, j'ai un repas important demain...
-Nora comment se fait-il que vous déclariez aller bien alors que vous avez tenté de vous tuez il y a 3 jours ?
-Je vous assure que ce n'était pas une tentative de suicide combien de fois je vais devoir le répéter ???
- Êtes-vous en train d'affirmer que vous avez avalé une boite entière d'ibuprofène, 30 ml de Topalgic et une bouteille de Vodka sans but précis ?
-Et bien j'avais très mal à la tête c'est tout.
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Me revoilà qui marche seule dans la nuit. Les larmes coulent toutes seules, rouges, elles sentent aussi mauvais que le sang qui coulait de tes yeux mutilés. J'ai honte si tu savais, tu n'es pas morte et je suis là, sous le ciel nuit-orange d'août, en train de vomir mes entrailles au beau milieu de la route.
Rentrée dans ma chambre, éclairée par des leds blancs qui me donnent la sensation d'être enfermée dans un réfrigérateur, j'ouvre le tiroir.
Celui où est rangée la lame que je ne suis plus sensé avoir. Un trait, puis deux puis trois et puis les lumières s'éteignent. La boule au creux de mon estomac ne cesse de grandir, je n'ai plus de larmes mais la rage prends le dessus. L'odeur du sang me donne la nausée mais ne me dégoûte pas autant que moi, que toi, que tout le monde finalement.
Rapidement, presque sans douleur.
Je descends dans la cuisine, attrape le fameux couteau de boucher qui je ne sais par quel miracle est revenu à sa place depuis l'autre nuit, et je remonte dans ma chambre.
Rapidement, presque sans douleur, une inspiration et j'y vais.
Dans le coeur.
"C'est un miracle qu'elle s'en soit sortie vivante, murmure une des voix qui s'affairent autour de moi.
Et merde...
-Mademoiselle ? Mademoiselle ? Restez calme on vous administre la morphine ne bougez pas.
Un brancard d'hôpital coure dans un couloir, une minute ou deux s'écoulent avant que je prenne conscience que je suis dessus.
Mes mains sont attachées par des sangles en simili cuir blanc qui me tailladent les poignets, c'est habituel vous me direz mais je ne m'y fais pas.
J'ai l'impression d'assister à mon propre internement, comme si je regardais un drame dont je serais la protagoniste.
Même chambre insalubre, même lit à sangles, même réfectoire pourri mêmes bande de filles qu'à moitié conscientes, shootées au Tramadol, Valium et autres sédatifs et antidouleurs trop puissants. J'ai plus la force de résister, c'est plus simple d'écouter un psychiatre égocentrique me dire que je suis Borderline et que je vois des choses. Peut-être que cette fois ce sera différent, je t'ai tué quand même.
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J'irai danser sur vos tombes
JugendliteraturJe t'ai tué ce sera peut-être différent cette fois-ci. Nora ne craint personne, enfermée dans un monde dont elle est la protagoniste, elle entends ses pensées raisonner comme si elle était seule au monde. Perdue entre les événements fictifs et réels...