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Jimin repose à plat la tanzanite suspendue à son cou. Assemblée à une centaine de perles de différentes tailles et de petites jades bleues, la rivière habille son cou de bas en haut. Il a revêtu, pour rester assorti, sa robe couleur lune. Un corsage brodé de fils d'or aux motifs d'étoiles entrelacés sur des voilages de soie et de satin qui entoure ses bras et retombent en jupons jusqu'à ses chevilles. Des cordelettes, dont pendent pendentifs et pierres ont été nouées à sa taille. Jimin a ajouté un foulard autour de son visage poupin, lequel retombe sur ses bras et en traîne le long de son dos. On distingue à peine sa paire de talons hauts entourés de rubans en satin, et les pierres ajoutées à ses poignets et ses oreilles créer une mélodie à chacun de ses mouvements.

Jimin ressemble à une poupée. Ce sont du moins les dires de ses suivants. Non pas qu'il trouve grand plaisir dans le compliment, mais il sait ainsi son projet accompli : être parfait pour le dîner du soir. Jimin va arriver en retard, il y a bien fallu trois quarts d'heure pour le couvrir, le maquiller et parfaire l'assortiment de ses bijoux. Se faire remarquer encore. Son père ne pourra rien dire, pas devant les invités et pas après que Jimin ait osé hausser le ton. Dans la chambre on se presse de ranger les malles et le maquillage ; personne n'évoque l'absence d'Asmar.


Jimin accepte le bras tendu de son valet et inspire la fraîcheur nocturne des couloirs vides. Tout le monde est déjà réuni au souper. Ne reste que les petites gens qui ouvrent les fenêtres, secouent les tapis et réajustent les rideaux. La fortune des Jung est considérable pour entretenir autant de personnel, Jimin serait incapable de dire si ce luxe vient de leurs taxes ou de leurs simples conquêtes dans les Nouvelles Terres - il se promet de faire quelques recherches à l'occasion. Il va sans dire qu'avec la guerre, le roi s'est appauvri, et il paraît inquiétant que quelques seigneurs comme les Jung ou sa famille possèdent tant de biens.

« Nous... Nous... Voilà, monsieur. »


Jimin observe la lourde porte gravée. Son valet fait un pas de côté, le personnel des Jung le dépasse, les bras armés de plats et de bouteilles sans discontinuité.

« Allons ? On ne m'annonce pas. »


Une femme chargée d'une dinde rôtie entourée de pommes de terre marque un arrêt.

« C'est que le majordome de monsieur le duc Jung est auprès de monsieur, tout le monde est arrivé depuis longtemps... Dois-je aller le chercher ? »


Jimin pèse le pour et le contre. Ainsi, dans l'embrasure de la porte, une partie des invités l'a déjà remarqué – pour ceux qui redressent la tête de leurs assiettes. On se penche vers son voisin pour échanger quelques mots. Jimin n'est pas du genre anxieux ; il a tout de fois assez peu de doutes sur la nature de ces messes basses. On parle de leur après-midi au bord du lac. Le bruit enfle, quelques-uns se retournent pour le regarder. Il ne peut pas rester debout à attendre. Il prend une grande inspiration et ferme son visage.

« Votre attention ! L'héritier de la famille Park, monsieur Jimin Park. »


Sa voix est claire, sans accroc. Elle surplombe la musique légère – d'un piano et un violon- et couvre les conversations. Un silence se fait. Jimin avance, les mains croisées devant lui, accompagné du bruit délicat de ses bijoux et de la soie sur le sol marbré. Il ne reste pas un grand nombre de place à table. Le duc et son fils aîné sont entourés de prétendants omégas, dont certains l'observe passer de leurs regards suffisant. Le garçon retient un soupir, rien ne doit se lire sur son visage. Il n'en pense pas moins. Depuis le début de son séjour, on ne peut pas dire qu'il est noué de grandes amitiés.

𝑨𝒛𝒖𝒓𝒊𝒕𝒆 |YoonMin|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant