Vérités Cachées

Chapitre 12 : Imprévue

La nuit s'était installée, enveloppant la maison dans un silence presque oppressant. Malgré le poids de l'épuisement, le sommeil me fuyait, me laissant seule face à mes pensées tourmentées. Je fixais le plafond, comptant les craquelures invisibles, tandis que chaque minute semblait s'étirer interminablement. À mes côtés, Jenna bougeait à peine, mais je savais qu'elle ne dormait pas non plus. Sa respiration régulière, pourtant empreinte d'une légère tension, trahissait l'agitation qui régnait en elle.

Le tic-tac de l'horloge résonnait dans la chambre, amplifiant le vide qui s'était creusé en moi. Tout ce qui s'était passé plus tôt dans la soirée tournait en boucle dans mon esprit : la confrontation avec Alex, les mots échangés, la douleur visible dans ses yeux... et surtout,
cette incertitude quant à l'avenir. Avais-je fait le bon choix ? Qu'en serait-il de moi,
de Jenna, de nous ?

Je ne pouvais plus rester allongée. Ce lit était devenu une prison, un espace trop petit pour contenir mes pensées chaotiques. Lentement, sans faire de bruit, je me glissai hors des draps, prenant soin de ne pas réveiller Jenna, bien que je sentais qu'elle avait perçu mon mouvement. Je pris un pull au pied du lit et me dirigeai vers la porte, m'éclipsant dans le couloir plongé dans l'obscurité.

Une fois dehors, le froid de la nuit me saisit, mais il était étrangement apaisant. L'air frais m'offrait un répit bienvenu, une manière de dissiper, ne serait-ce qu'un peu, le brouillard de mes émotions. Je m'allonge alors dans l'herbe, levant les yeux vers le ciel étoilé.

Les étoiles étaient d'une clarté éblouissante ce soir-là, comme si elles tentaient de m'apporter une réponse, un réconfort que je ne parvenais pas à trouver en moi-même. La vastitude de l'univers me faisait me sentir si petite, si insignifiante face aux événements de la vie. Mais en même temps, elle m'apportait une sorte de paix, un rappel que les choses, bonnes ou mauvaises, finiraient par passer.

Le temps sembla s'étirer à l'infini alors que je contemplais silencieusement le ciel. Soudain, j'entendis des pas derrière moi. Je me retournai, un peu surprise, pour voir Jenna se diriger vers moi. Enveloppée dans une couverture, elle s'avança lentement, ses cheveux légèrement ébouriffés par le vent. Elle s'arrêta un instant, nos regards se croisèrent, et sans un mot, elle vint s'allonger à mes côtés.

"Je savais que je te trouverais ici," murmura-t-elle doucement, ses yeux cherchant à capter les miens dans l'obscurité.

Un faible sourire se dessina sur mes lèvres. "Je n'arrivais pas à dormir," avouait-je, le souffle légèrement tremblant. "Il y a trop de choses dans ma tête... trop de choses à digérer."

Jenna hocha la tête, ses yeux se levant à leur tour vers les étoiles. "Moi non plus. Tout ce qui s'est passé... c'est beaucoup à assimiler, et c'est comme si mon esprit refusait de se calmer."

Le silence qui suivit était apaisant, un silence rempli de compréhension mutuelle. Nous étions toutes les deux épuisées, non seulement physiquement, mais émotionnellement. Et pourtant, simplement être assises ici ensemble, à contempler la nuit, nous offrait un répit bienvenu. La tranquillité de ce moment partagé avait quelque chose de réconfortant, comme si, pour quelques instants, le reste du monde n'existait plus.

Alors que je commençais à sentir un semblant de sérénité m'envahir, le silence fut brutalement brisé par la sonnerie stridente de mon téléphone. Le bruit soudain me fit sursauter, et Jenna se redressa, visiblement surprise elle aussi. Mon cœur se mit à battre plus vite alors que je sortais l'appareil de ma poche, l'esprit déjà en alerte. L'écran affichait un numéro que je connaissais bien : c'était Louise, la petite amie de mon frère, Ben.

Je sentis une boule d'angoisse se former dans mon estomac. Il était tard, et un appel à cette heure-là ne présageait rien de bon. D'une main tremblante, je portai le téléphone à mon oreille.