GLOOM

prologue

Coucou !
Avant de lire le prologue et les chapitres suivant je vous invite à aller sur spotify pour lancer la playlist intitulée GLOOM 🌑🌲 de Anae
pour être totalement plonger dans l'ambiance de cette histoire .

Bonne lecture 🤍

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JANE

10 décembre 2019

Le silence est pesant, seul le bruit des reniflements et des pleurs résonne dans la pièce. 
Mon frère tient fermement ma main dans la sienne. 

— Jane, Jude. 

Monsieur Swan, le maire d'Édimbourg, nous interpelle du haut de l'estrade. 
C'est à notre tour. 
Ma respiration se coupe quelques secondes, je ferme les yeux pour tenter de retenir les larmes qui ne cessent de couler, en vain. 

Mon frère prend mon visage en coupe entre ses deux mains chaudes. 

— Tu es sûre que ça va aller, Jane ? 

Ses yeux sombres et rougis par les pleurs me scrutent avec tant de peine. 

Qu'avons-nous fait pour mériter tout ça, Jude ? 

J'hoche la tête, il me serre fort dans ses bras. 
Son étreinte est rassurante, protectrice. 

Nous nous levons, main dans la main. 
Je ne connais pas la moitié des gens assis dans cette pièce, ils ont les yeux rivés sur nous, les regards pleins de pitié. 

Respire, Jane. 
Fais-le, pour eux. 

Je pose ma feuille devant moi, les mains moites et tremblantes. Je ne relève pas les yeux, je garde mon regard fixe sur mon texte. 

Je tente de m'éclaircir un peu la voix. 

— Merci à tous d'être présents aujourd'hui, même si j'aurais aimé que ce jour n'arrive jamais. 
Michelle et Daniel sont... étaient, les meilleurs parents qu'on puisse rêver d'avoir, Jude et moi, ils étaient de bonnes personnes, ils ne méritaient pas ça. 
Et nous non plus. 

Un sanglot m'échappe, je sens mon frère se placer derrière moi et poser ses mains sur mes épaules, puis je tente de continuer malgré la douleur qui me submerge.

— Mes larmes ne cessent de couler et mon cœur se brise un peu plus quand je pense que je n'entendrai plus jamais leurs voix, leurs rires. Que je ne verrai plus jamais leurs visages, je ne pourrai plus les serrer dans mes bras, sentir leur parfum... 
Nous avons perdu nos parents, nos piliers, nos repères. Ils nous ont aimés avec une force qui dépasse les mots, et aujourd'hui, cette lumière semble s'être éteinte, laissant place aux regrets et à une souffrance insurmontable. 
Il nous restait tellement de choses à vivre à leurs côtés.

Je pose mon regard sur leurs photos à côté du grand cercueil où reposent leurs corps. 
Cette vision me réchauffent le cœur quelques instants, comme s'ils étaient encore là. 

— Votre absence est la pire des souffrances. 
Et... je crois que la douleur que nous éprouvons ne disparaîtra jamais, espérons qu'elle s'atténue avec le temps. 

Je me retourne vers Jude pour me loger dans ses bras. Maintenant c'est seulement lui, et moi.

Un cri m'échappe, presque douloureux.

Un cri qui me fait sortir du déni dans lequel je m'étais plongée ces derniers jours. 

Nos parents sont morts. 

Et mon âme s'est brisée à cet instant.

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