Prinzessin

Chapitre 1

*Thomas*

- Thomas ! appelle le professeur pour me faire revenir à la réalité. 

- On prononce Thomasse, m'sieur.

- Très bien Thomasssss ! dit-il en accentuant sur le « s ». Là n'est pas le sujet. As-tu fait le devoir d'aujourd'hui ?

- Vous connaissez déjà la réponse m'sieur. Comme si après six mois de cours, j'allais subitement commencer à faire mes devoirs. J'ai d'autres choses à faire. 

- Si tu trouves le temps pour ces choses à faire, tu pourrais aussi trouver le temps pour faire tes devoirs, réplique le professeur d'anglais. Travailler les matières linguistiques est très important.

- Je parle déjà allemand en plus du français.

- Eh bien, si tu n'es pas content, je t'invite a prendre la porte.

- Ok.

Je me lève de la chaise et récupère mon sac à dos. Je marche jusqu'à la porte et la claque en sortant de la salle. Je sors mon portable, j'ai été viré en même pas dix minutes. C'est presque un record pour moi, qui est de six minutes. Je marche le long des couloirs, puis j'arrive devant les escaliers, que je descends à toute vitesse. Mes pensées fusent dans mon esprit, alors que je me sens au bord du gouffre. Je veux vomir, m'enfuir, mais je ne peux pas. Je vais alors m'assoir sur un banc de la cour, car je ne veux pas aller à la vie scolaire. De toute façon, il y a bien quelqu'un qui va me voir. Donc, que j'aille maintenant en perm ou dans quelques minutes, cela ne change rien. J'en profite tout de même pour enfiler mes écouteurs sans fils. Je mets du Rammstein, un groupe de rock allemand. Je comprends les paroles et c'est mieux que la musique française. La première chanson est „Ohne dich", qui signifie « sans toi ». Les paroles sont tristes, et cela me touche. Ça me rappelle quelques souvenirs qui me font mal, qui me font ressentir un vide dans le cœur. Les gens pensent que je n'en ai pas, mais ils ne comprennent pas, tout simplement. 

Les chansons défilent quand j'entends la sonnerie de mon lycée retentir. Je décide d'y aller et de ne pas sécher. Je sèche environ cinq cours par semaines et j'ai déjà effectué mon cotât. Ce n'est pas grave, après tout, nous sommes vendredi. Cela ne va pas me tuer d'aller en cours. Un cours d'allemand en plus ! C'est un peu ennuyeux parce que je connais déjà cette langue, mais ce cours me rappelle le pays où je suis né. 

Je m'assois sur une des chaises au milieu de la salle et sens une présence derrière moi. Je me retourne, et à ce moment, Emie vient s'assoir à mes côtés. Elle pêche la tête vers la gauche, puis elle me fixe.

- Je sais ce que tu vas me dire.

- Ja, dis-je en allemand.

- Mais, écoute-moi.

- Was willst du von mir ? (Qu'est-ce que tu me veux ?)

- Ma pote, Eva, organise une fête ce soir, elle veut que tu viennes.

- Pourquoi elle ne vient pas me le demander directement ? 

- Elle est timide. 

- Tant pis, je ne viens pas ! répliqué-je sèchement. 

- Pourquoi ? Tu vas voir ton coup d'un soir ?

- Laisse tomber. Ça ne te regarde pas !

- Je prends ça pour un oui, dit Emie.

- Prends-le comme tu veux, j'en ai rien à foutre. Maintenant... si tu pouvais arrêter de m'emmerder. J'aimerais suivre le cours, dis-je alors que le professeur parle.