Chapitre 2: The Mask Fall

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                                           "La vérité est rarement pure et jamais simple."
                                                                                                                          — Oscar Wilde


En arrivant au bureau, une agitation palpable régnait dans l'air. Avant même que je n'entre, le bruit des conversations et des rires fusait de toutes parts. Dès que j'ai ouvert les portes, tout s'est tu. Puis, un tonnerre d'applaudissements a éclaté, résonnant dans l'open space. Je sentais le regard admiratif de mes collègues posé sur moi, certains me félicitant chaleureusement. Ma meilleure amie et conseillère, Camila, se tenait à l'écart, me faisant signe de la rejoindre dans mon bureau. Je m'y dirigeai, consciente que la tempête n'était pas encore passée. Une fois à l'intérieur, je fermai la porte derrière moi, préparée à la confrontation. La douleur vive qui suivit, un claquement sur ma joue, ne fut pas une surprise. Je soupirai, traversai la pièce pour aller m'asseoir derrière mon large bureau en bois d'acajou, tandis que Camila se servait un verre avant de s'installer en face de moi.

_ Bonjour, Camila, comment vas-tu ? demandai-je en tentant de détendre l'atmosphère.

_ Rose, tu n'es pas sérieuse ! s'exclama-t-elle avec une indignation palpable. Tu as empoigné un journaliste qui faisait juste son travail. Et s'il porte plainte contre toi, tu vas faire comment ? Tu as agressé un journaliste, Rose.

_ Et lui, il a agressé ma vie privée, répliquai-je, mon ton empreint de défi.

Camila secoua la tête, l'air exaspéré. Après un instant de silence, elle changea de sujet, espérant apaiser les tensions.

_ Bon, félicitations pour ton procès d'aujourd'hui. Tu veux aller boire un coup avec Sarah ? me proposa-t-elle avec un sourire.

_ Non, allons plutôt chez moi. Mais d'abord, j'ai un discours à faire, répondis-je en me levant. Nous sortîmes de mon bureau, je fis un signe à Sarah, postée près du hall d'entrée, de nous attendre. Je me dirigeai vers elle, avant de m'installer sur la dernière marche des escaliers.

_ Bonsoir, mes très chers employés, commençai-je d'une voix forte. Je suis là devant vous pour vous remercier de toute l'aide que vous me donnez. Sans vous, Smith and Co ne serait rien. Sans vous, nous ne serions pas là aujourd'hui à être la meilleure boîte d'avocats. Je remercie les informaticiens, les avocats qui me succèdent quand je ne suis pas là, ma secrétaire Claire qui s'occupe de mes rendez-vous, les personnes qui répondent aux appels, la sécurité, et mes deux conseillères ici pour le développement de cette entreprise. Il y a 7 ans de cela, je n'avais rien, et grâce à tout votre travail, nous avons formé une grande boîte. Je vous remercie à jamais pour ça, et pour cela, je vous invite à une fête chez moi. Venez, si vous pouvez, profiter avec mes gardes du corps dans leurs voitures, ou dans les voitures de mes conseillères, ou encore dans ma voiture. L'enthousiasme gagna les employés, qui se mirent à ranger leurs affaires, téléphonant à leurs proches pour les prévenir de leur absence prolongée. Certains me regardaient, bouche bée. C'était la première fois qu'ils étaient invités chez moi, un événement qui resterait sans doute unique.

_ Bon, venez, lançai-je en me dirigeant vers la sortie.

Je laissai ma Bugatti à la sécurité et montai dans ma Ford Raptor noir fumé. En klaxonnant, j'invitai Claire à s'asseoir à l'avant avec moi, tandis que d'autres montaient à l'arrière. Les voitures de mes collègues formaient un cortège derrière nous. Durant le trajet, j'appelai André, oubliant momentanément la présence des autres dans le véhicule.

_ Bonsoir mon amour, dit-il dès qu'il décrocha. J'ai vu ton procès aujourd'hui. Tu étais splendide comme toujours, et merci de m'avoir défendu. C'est pour ça que je t'aime. Tu fais quoi ? J'ai l'impression que tu conduis.

_ Hey sweetie, oui je conduis. Je ne pouvais pas laisser des chiens comme eux salir ton image. Ça m'a énervée, je devais lui mettre une bonne droite, mais bon. Et toi, tu fais quoi ?

_ Je regarde un film, je t'attends et puis après on pourra se faire un petit truc là, tu vois un peu ce que je veux dire.

_ André, c'est maintenant, après 4 ans de relation, que tu veux coucher avec moi ? dis-je en riant légèrement. Mais sérieusement, tu es fou. Franchement, jamais je ne le ferai. Là, c'est parce que tu as passé une mauvaise journée, donc non.

_ Mais bébé, j'en ai envie.

_ Ferme-la, hurlais-je avec un ton sec, j'arrive avec des invités. Tu peux dire au chef de préparer des mets et des apéritifs et au gardien de mettre de la boisson au frais.

_ Ok, Rose, écoute, excu... je raccrochai, irritée. J'ouvris la boîte à gants et mis des lunettes fumées. Je jetai un coup d'œil à mes passagers, tous semblaient se porter à merveille.

_ Claire, tu tiens mon téléphone. Envoie un message à Louis pour laisser le portail ouvert et commande ce que tu penses qu'il n'y aura pas chez moi depuis la dernière fois que tu as ouvert un placard chez moi.

_ Rose, je pense que tu as déjà tout chez toi.

_ Pas de problème.

J'accélérai, slalomant entre les voitures comme dans un film d'action. Une voiture de police s'approcha, sirène hurlante, mais je brandis mon badge à la vitre, et ils me laissèrent partir. Enfin arrivée chez moi, je me garai dans la cour et descendis de la voiture.

_ Bienvenue dans mon humble demeure. Faites comme chez vous, mais n'allez surtout pas à l'étage. Claire, viens avec moi, s'il te plaît.

Je conduisis Claire vers le salon, mais mon cœur se serra en apercevant André, passionnément enlacé avec une autre femme. Réprimant ma colère, je me dirigeai avec Claire vers la cuisine.

_ Tu vas me rendre un petit service, Claire. Fais des photos des deux là au salon et montre que tu es là en brisant ce verre. Moi, je vais rentrer dans la pièce.

PDV de Claire

Madame Smith m'a confié une mission délicate, et l'appréhension me nouait l'estomac. Le regard qu'elle m'avait lancé, glacial et déterminé, était un avertissement de sa fureur latente. Avec le verre et le téléphone en main, je m'avançai dans le salon, consciente de chaque pas. Je capturai discrètement les images compromettantes, puis laissai tomber le verre qui éclata en mille morceaux sur le sol.

_ Ah... excusez-moi, je n'ai pas fait exprès de vous déranger, je cherchais madame Smith, balbutiai-je en m'excusant. André se tourna brusquement vers moi, l'air furieux.

_ Tu es qui ? Tu fais quoi ici ? Donne-moi ton téléphone, sinon je porte plainte contre toi, aboya-t-il. Je gardai mon calme, sentant l'approche de ma patronne, ses talons claquant sur le sol en un rythme implacable.

_ Tu vas te faire attraper, murmurai-je en me reculant prudemment.

_ Ah, tu parles de ma copine, ricana André. Elle est tellement occupée par son travail qu'elle ne va rien remarquer. Je l'aime juste pour l'argent, donc le reste, j'en ai rien à battre.

_.Un problème ici ? Oh André, je vois que tu es très vêtu et en compagnie d'une autre ? Le regard de madame Smith était presque démoniaque, digne d'un film d'horreur. Elle me fit signe de la suivre. Nous arrivâmes à une terrasse où tout le monde était déjà installé, profitant de la soirée.

_ Claire, tu sais que tu es la première personne que j'ai rencontrée en venant dans cette ville. Tu m'as aidée, et maintenant tu es ma secrétaire. Drôle de tournure, encore merci pour tout. Tu m'as hébergée le temps que je trouve un bon logement, arrête de m'appeler professionnellement comme ça . Sa voix était calme, presque amicale, mais je savais qu'une tempête se préparait.

The Shadows of the LawOù les histoires vivent. Découvrez maintenant