Land of Birds

Chapitre 2

Le vaisseau trembla violemment alors qu'il entrait dans l'atmosphère terrestre. John ferma les yeux, ses mains agrippant fermement les accoudoirs de son siège. Autour de lui, des murmures angoissés se mêlaient aux grincements métalliques du vaisseau. Le sol semblait se dérober sous eux, et l'air vibrait d'une énergie palpable. John pouvait sentir la chaleur augmenter alors que la coque résistait aux forces titanesques de la rentrée. Soudain, un silence lourd tomba, comme si le monde entier retenait son souffle, suivi d'un choc sourd lorsque le vaisseau s'écrasa au sol.
Le silence s'étira, oppressant, presque irréel, comme si le temps lui-même avait été suspendu. Puis, petit à petit, les bruits du monde extérieur se firent entendre : le craquement des arbres, le sifflement du vent, et enfin, les gémissements étouffés des passagers. John ouvrit lentement les yeux, son cœur battant encore à un rythme effréné.

La première chose qu'il vit fut la lumière froide des néons du vaisseau, vacillant comme une flamme sur le point de s'éteindre. Les autres passagers commençaient à se défaire de leurs ceintures, leurs gestes mécaniques trahissant leur état de choc. Certains se précipitent vers ceux qu'ils connaissaient, se rassurant mutuellement par des étreintes silencieuses. D'autres restaient assis, les yeux vides, incapables de bouger, comme figés par la terreur. Quelques-uns, isolés, observaient la scène avec une expression indéchiffrable, leurs pensées perdues dans les méandres de l'incertitude.
John, les mains tremblantes, détacha sa ceinture de sécurité. Il se leva péniblement, ses jambes encore engourdies par l'adrénaline. Autour de lui, des passagers murmuraient, leurs voix étouffées par le poids de ce qui venait de se produire. La forêt dense qui entourait le vaisseau semblait menaçante, ses ombres dansant sous les faibles lueurs des lumières du vaisseau.
John balaya la pièce du regard, cherchant des visages familiers, mais tout ce qu'il voyait, c'était la peur, la confusion et le désespoir. Aucun d'entre eux ne savait ce qui les attendait. Le silence qui régnait parmi les survivants était lourd de sens, une reconnaissance tacite de la réalité brutale de leur situation. Aucun secours ne viendrait. Aucun guide pour leur dire quoi faire. Ils étaient seuls, confrontés à une Terre qui n'était plus leur maison, mais un terrain inconnu, dangereux, et potentiellement mortel.

John s'avança lentement dans l'allée centrale, se rapprochant des portes du vaisseau. L'air y était plus frais, chargé d'une odeur humide de végétation, différentes de ceux qu'ils font pousser sur l'Arche. Il s'arrêta devant la porte, hésitant, puis l'ouvrit grâce à un bouton. Au-delà, un paysage forestier s'étendait, infinie et mystérieuse, des arbres se dressant comme des sentinelles silencieuses. Aucune trace de destruction ou de dangereux. L'air elle même était normal. Des halés se firent entendre derrière lui.
Une voix se fit soudain entendre derrière lui, tirant John de ses pensées. C'était une femme, à peine plus âgée que lui, son visage pâle éclairé par les dernières lumières du vaisseau.
—Que faisons-nous maintenant ? demanda-t-elle, son ton trahissant son angoisse.
John n'avait pas de réponse. Comment aurait-il pu ? Ils étaient tous aussi perdus les uns que les autres. Il regarda une dernière fois vers la forêt avant de se retourner vers elle.
—On doit rester ensemble , dit-il finalement, sa voix plus assurée qu'il ne se sentait. C'est tout ce qu'on peut faire pour l'instant.

Il ne savait pas ce qui les attendait au-delà des arbres, mais une chose était certaine : leur survie dépendrait de leur capacité à affronter ensemble cette nouvelle réalité, à reconstruire quelque chose à partir du chaos qui les entourait. Tandis que les premiers passagers commençaient à sortir du vaisseau, une étrange détermination naissait en lui.
Leur nouvelle vie commençait maintenant, sous les frondaisons sombres de la forêt qui les observait en silence.