Une soirée en enfer

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Après le départ d'Alexia, je n'arrivais pas à me calmer... J'avais vérifié dans le sac, et toutes mes affaires avaient été chavirées et touchées.
Je ne comprenais toujours pas quel était son problème avec moi ...

Le soir même, je savais qu'il y avait une soirée dans un des bars du village voisin. Étant donné que je ne savais pas quoi faire de ma soirée, j'avais décidé d'aller y faire un tour.
Aucun effort vestimentaire, pas de maquillage. Naturelle comme à mon habitude.
Je montais dans le pickup l'esprit ailleurs.
Une fois sur place, je me rendais compte que j'avais peut être fait une erreur en venant, je ne connaissais personne, il y avait un monde de fou, et j'avais un gros risque de croiser Alexia et ses amis...
La foule ayant tendance à déclencher mes crises d'angoisse, tout comme le stress, j'avais peur que l'une d'elles ne fasse surface au milieu de la marée humaine... J'avais garé le pickup un peu à l'écart afin de pouvoir m'y réfugier en cas de besoin et d'y être seule.

Personne n'avait l'air de me prêter attention et et ça m'allait très bien comme ça.
J'avais aperçu Alexia au loin avec son groupe d'amis. Je l'ai gardée à l'œil à distance, afin de pouvoir les éviter.
La musique était sympa. Tout le monde s'amusait, mais ils étaient tous en groupe, moi j'étais seule. J'étais occupée à regarder un groupe de jeunes, monter le ton avec un autre groupe. Je savais qu'à tout moment, ça pouvait dégénérer. J'étais tellement absorbée dans cette altercation que je n'ai pas vu Alexia et les autres approcher.

« -Ben alors qu'est-ce qu'on a là, la dépressive s'est paumée ? Les amis, je vous présente Mya, le chien de compagnie de mon père. Vous savez, sa fille adoptive, comme si je ne lui suffisait pas." Dit-elle avec sarcasme.

C'était donc ça, le fait que son père s'occupe de moi la dérangeait.
"Salut Alexia. Je ne suis pas venue pour me prendre la tête avec toi, seulement pour prendre un peu l'air."
Je ne comptais pas faire d'esclandre en public. Puisque elle avait haussé le ton, les gens autour de nous nous lançaient des regards.

"Oh, Mya si tu voulais être tranquille il fallait rester chez toi. Ou avec Tyler", dit-elle en rigolant.
"Écoute, Alexia, moi je n'ai aucun problème avec toi, mais ma vie privée ne te regarde pas. Je me suis séparée de Tyler pour certaines raisons.
Je suis désolée que ton père m'ai accordé plus de temps qu'à toi, je n'étais pas au courant.
-Qui va à la chasse perd sa place ma p'tite, t'inquiète pas. Mon père ? J'en ai rien à faire. Il a enfin la fille qu'il a toujours voulu avoir tant mieux pour lui, enfin ça sera temporaire jusqu'à ce que tu disparaisses comme tu sais si bien le faire. "

Ses amis autour d'elle riaient à chacune de ses phrases.

Et moi j'encaissais ce qu'elle me disait. Pourquoi parler encore de Tyler ? Qui va à la chasse perd sa place ? Qu'est ce que ça voulait dire au juste ? M'avait-il déjà remplacée ?
Je sentais la crise d'angoisse monter, mes mains devenir moites, l'oxygène se faisait rare... Et avec ça, la panique montait. Je savais que le pickup était trop loin pour aller m'y abriter.
J'allais tourner les talons quand elle m'attrapa par le poignet.
"Tu pars déjà ? Qu'est ce qu'il y a tu vas pleurer ? La vérité est difficile à entendre hein."

Je sentais mon poignet trembler dans sa main. Je priais pour qu'elle ne s'en rende pas compte, mais c'était peine perdue. Je la voyais regarder ma main, un air mauvais sur le visage.
"Alors c'est donc ça, tu vas nous faire un malaise ? Une crise d'angoisse peut être ?"
Elle était méchante et cruelle. Elle se jouait de la situation, de mon mal-être. Je n'étais plus en possibilité de répondre, et l'angoisse me comprimait de plus en plus la poitrine. Je lui arracha mon poignet des mains, et lui mis une gifle monumentale. Je ne savais même pas d'où cette force était sortie.
Elle recula de deux pas, le regard noir, prête à m'assassiner sur place.
Le temps qu'elle réagisse, tout le monde s'était arrêter de parler et regarder dans notre direction. Je me précipitais à l'intérieur, à la recherche d'une pièce vide où aller m'abriter le temps de la crise.
Je voyais quelqu'un sortir de ce qui ressemblait à une salle de bain, et me précipitais dans la pièce en fermant la porte à clé derrière moi.

Until the very endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant